L’hôtel Marhaba d’El Jadida, un paquebot

ancré en pleine terre de Doukkala

Écrit par : Ahmed Chahid

À bien et mieux contempler cette image de rêve, qui représente l’hôtel Marhaba du bon vieux temps,  on ne  peut s’arrêter uniquement sur le génie de ces architectes qui ont réussi à mettre en œuvre ce joyaux qui compte parmi les merveilles de la ville d’El Jadida, voire même du pays.

Une œuvre architecturale qui se rapproche beaucoup plus  d’une toile de maître que d’une réalisation d’artistes bâtisseurs.

Toutefois et au delà de la splendeur de ce merveilleux bâtiment, rares sont les observateurs avertis ayant su lire et interpréter les multiples signes et symboles qui se cachent à l’ombre de cette structure hôtelière dont on ne  retient que le volet  de sa “forme de bateau”.

Moi j'opterai plutôt pour un paquebot de croisière avec tout ce qu’il porte comme connotation touristique “ Vivre Mazagan et s’en souvenir toujours”

Un paquebot ancré en pleine terre de Doukkala richement et harmonieusement fleurie et dont la passerelle s’ouvre du côté mer.

La configuration paraît échapper à toute logique de navigation maritime, toutefois cela peut avoir aussi une explication pleine de symboles et qui cadre avec la vision des décideurs de l’époque et de la destinée qu’ils avaient tracée pour l’avenir de Mazagan.

Une destinée axée sur le tourisme, où la splendeur de la baie qui longe toute la ville représente le noyau central et la valeur la plus sûre pour tout développement.

Un paquebot de croisière qui a jeté ses  ancres en pleine terre, peut signifier que ses passagers ne sont pas prêts à repartir d’où ils viennent, tellement la beauté des lieux est captivante et s’incline à les retenir le plus longtemps possible.

L’orientation de la passerelle vers le côté mer porte en elle les signes de la centralité de la mer dans tout projet de développement de la ville.

La cheminée qui fume encore symbolise le départ imminent du paquebot dans l’objectif de ramener d’autres visiteurs qui attendent leur tour avec impatience de l’autre côté de la mer.

L’environnement tout en vert nature où s’est planté tout ce décor rappelle bien la fertilité de cette terre bénie des Doukkala qui a représenté depuis toujours un véritable grenier du pays et un havre de paix et de quiétude pour tout visiteur.

C’est dire que l’hôtel Marhaba qui est à l’abandon depuis belles lurettes et qu’on vient d’amputer récemment de sa plus belle pièce, à savoir sa passerelle, ne se limite pas à sa fonction de structure hôtelière, mais porte aussi en lui tant de signes et symboles qui racontent entre leurs lignes l’histoire non écrite de ce qu’était autrefois l’une des plus belles et des plus paisibles villes du Maroc.

Bien regrettable que nos décideurs ne voient pas plus loin que leur nez ou plutôt leurs poches.