Dédié à l’un des géants du 4e art, en la personne de Mohammed Saïd Afifi, artiste natif d’El Jadida, décédé en 2009, ce rendez-vous aux goûts et aux rythmes de la communication interculturelle, qui a été organisé par l’association « Masque Bleu » d’El Jadida, en partenariat de la Commune Urbaine d’El Jadida , l’Association Provinciale des Affaires Culturelles et la Direction Provinciale de la Culture d’El Jadida- Sidi Bennour , sous le thème «Les arts dramatiques ponts pour la diversité culturelle et le dialogue interculturel», a vraiment contribué au développement de l’animation artistique par la création d’un climat festif à travers la ville.

En somme, un vibrant hommage a été rendu à Baker Lemseffer, Mohammed Ben Jeddi, Abdelkrim Tarda et Brahim Hachoumi, dont le parcours et les œuvres ont été remis au goût du jour en cette occasion. Nombreux étaient les artistes, les amis, les proches et les collègues venus assister à la cérémonie de leur hommage qui a été présidée par le premier khalifa du gouverneur de la province d’El Jadida, Kamal Akir.

Ainsi, lors de la cérémonie d’ouverture du Festival Théâtral International de la Citerne, Baker Lemseffer, l’une des personnalités du terroir des plus marquantes dont le parcours est brillamment constellé et richement chargé par de multiples et diverses activités au service de la nation que ce soit au niveau Maroc que dans les sphères étrangères, a tout d’abord exprimé toute sa satisfaction pour la tenue de cette manifestation combien importante pour le rayonnement du 4 ème art.

« Nous avons une pensée particulière à l’endroit de notre grand artiste feu Mohammed Saïd Afifi que nous avons connu, que nous avons aimé, car c’est un homme qui, de son vivant, avait investi tout son savoir-faire pour le rayonnement du Théâtre Marocain. Nous avons aussi une pensée particulière à l’endroit des organisateurs  qui ont ajouté un peu de vie et de gaieté à notre ville. Et cet événement artistique et culturel doit faire d’El Jadida un pôle d’attraction des artistes venus de tous les horizons. C’est pourquoi  je voudrai ici proposer des recommandations auxquelles il faudra s’atteler pour assurer l’épanouissement de cet art dramatique dont El Jadida représentait autrefois un véritable vivier. Et, on peut récapituler ces recommandations en trois idées comme suit: Création d’une académie des études de théâtre à El Jadida-Initiation d’un Festival de théâtre Africain à l’occasion du centenaire du Théâtre Mohammed Saïd Afifi d’El Jadida-Formation d’une troupe de théâtre à la mémoire de Mohamed Saïd Afifi. ».

À noter que plus de 100 artistes Marocains, Égyptiens, Tunisiens, Belges, Italiens, Français  et Espagnols, n’ont pas manqué d’égayer de nombreuses familles jdidies, avec des spectacles de haute facture.

Quant à la cérémonie de clôture, qui s’est déroulée dans une ambiance conviviale, elle a été marquée par la remise du grand prix Mohammed Saïd Afifi, père du Théâtre Jdidi, en présence de sa femme Madame Karima Afifi.

Journée d’ouverture du Festival théâtral international la citerne : Des émotions et des recommandations

Nous n’avons jamais vu autant de signes d’émotions se refléter dans un seul et même regard. On croirait être en contemplation face à une toile de grand maître d’où jaillissent des couleurs et des lueurs singulières et savamment dosées au point de vous fasciner longuement avant de vous lâcher, pour donner la chance aux suivants afin qu’ils s’abreuvent de cette même source d’enchantements.

Au fond des yeux de Baker Lemseffer, en ce jour de fête où il est à l’honneur dans sa ville natale El Jadida, on pouvait presque lire et à haute voix cette myriade de couleurs distinctives qui expriment la nostalgie, la joie, la reconnaissance, l’humilité, la fierté, la gratitude et surtout le bonheur, le grand bonheur d’être dans l’intimité des siens, au centre de la ville qui lui a offert sa première bouffée d’oxygène et au sein de ce sanctuaire de l’art qu’est le théâtre Mohammed Saïd Afifi, où résonnent toujours en échos immortels les tirades de Baker l’enfant, déjà aguerri pour le militantisme inconditionnel aux côtés de la famille des nationalistes de Mazagan.

Le moment est des plus solennels, l’Association Masque Bleu Théâtre et Culture rend hommage aux personnes ayant contribué au développement de cet quatrième art à El Jadida dont justement Baker Lemseffer qui a été parmi les premier à fouler les planches du théâtre de la ville en 1946 lors de la présentation de la pièce “La suppression d’Al Amine”.

L’occasion aussi est notable puisqu’elle s’inscrit dans le cadre de la deuxième édition du Festival Théâtral International la Citerne d’El Jadida qui coïncide avec la Journée Mondiale du théâtre.

Comme de nature en pareilles circonstances, l’émotion dans toute sa grandeur est toujours à l’affût pour faire trembler les cœurs les plus accrochés et frémir les gosiers les plus fermes. Et c’est sous les effets de cette forte charge émotionnelle que cette grande personnalité du nom de Baker Lemseffer, qui traîne dans son sillage toute une noble histoire au service de la Nation, s’est exprimé devant l’assistance pour remercier d’abord les initiateurs de cette manifestation.

Toutefois et toujours égal à lui même, ce stratège n’a pas manqué de jeter un regard plus loin et au delà des trois jours que dureront les activités du Festival. La suite de son petit mot ressemble beaucoup plus à des recommandations auxquelles il faudra s’atteler pour assurer l’épanouissement de cet art dramatique dont El Jadida représentait autrefois un véritable vivier. Recommandations qu’on peut récapituler en trois idées comme suit:

-Création d’une académie des études de théâtre à El Jadida.

-Initiation d’un Festival de théâtre Africain à l’occasion du centenaire du Théâtre Mohammed Saïd Afifi d’El Jadida.

-Formation d’une troupe de théâtre à la mémoire de Mohamed Saïd Afifi.