Lors de la présentation de son premier né, un ouvrage intitulé “ Contes de grands mères” à la médiathèque Tachfini d’El Jadida, Fouzia a été des plus sublimes face à une large assistance, composée essentiellement d’enfants. Sublime et distinguée que ce soit par son art gestuel finement tressé que par sa voix chaude et réconfortante qui a donné une nouvelle vie à tout un patrimoine oral, construit sur la base de maximes et contes ancestraux dont seules les grands mères d’autrefois détenaient les secrets de leurs rimes.
“Je gardais toujours en mémoires quelques réminiscences des contes dont m’abreuvait Hanna (Ma grand mère, telle que je l’appelait), mais je ne savais pas que ces quelques bribes allaient un jour rejaillir en moi comme une fontaine intarissable où les moindres détails reprennent leurs formes et leurs sensibilités originales. C’est en devenant moi-même grand mère et sous les sollicitations innocentes de mon petit fils que tout a débordé en moi” nous confia Fouzia, dans une intense émotion pour nous expliquer son penchant vers ce genre littérature populaire.
Cette parenthèse dans la vie professionnelle de cette Jdidie de souche lui a servi de déclic tout en lui rappelant les valeurs du partage afin que cette richesse initialement collective reprenne de nouveau ses droits et soit à la portée et au savoir des enfants Marocains…d’où la naissance de ce premier-né, au nom très sympathique “Contes de grands mères”.
Fouzia Moundib n’est pas entrée par la petite porte dans ce milieu de l’écriture, puisqu’elle a été inspectrice de langue Française avant de mériter le repos du guerrier suite à sa retraite.
Elle a aussi ouvert les yeux pour la première fois dans ce qu’on appelle “Les grandes maisons”, là où l’éducation sur les valeurs humaines et la culture dans toute sa grandeur et sa générosité représentent le pain quotidien de toute la famille sans exception.
Le petit souhait que lui accorde à titre personnel, c’est que ce premier-né puisse être le prélude de toute une génération où les frères se concurrencent dans la beauté et l’excellence.
Merci Fouzia d’avoir réveillé l’immortel enfant qui sommeille en nous.