Le développement d’une province ne dépend pas uniquement de la somme des richesses qu’elle recèle. Encore  moins de degré de développement de l’activité économique qui s’y développe. C’est le grand paradoxe qui se pose souvent. Car on pense à tout, sauf à l’essentiellement humain, à savoir la nourriture de l’esprit. Or El Jadida ressemble fort, depuis ces derniers mois, à un désert où le mot culture se conjugue encore au temps de l’espoir. Pourtant cette province a donné naissance à beaucoup de noms qui pèsent sur la scène culturelle  nationale et internationale.

Ainsi, en cette période estivale, les visiteurs d’El  Jadida et ses habitants ont du mal à vivre des activités ludiques, culturelles et artistiques. Un désert culturel certain que vit depuis des années la ville d’El Jadida.

Et, encore cette fois, le service culturel de la municipalité n’a pas pu créer une activité culturelle et artistique digne de ce nom et qui peut aspirer à  promouvoir l’art et la culture doukkalis à travers un programme riche et diversifié. Cette manifestation mettrait en valeur au moins quelques aspects de la culture et l’art  à laquelle  pourraient prendre part  un grand nombre d’associations locales, ainsi que plusieurs potentialités doukkalies  à l’échelle nationale.

Tous les moyens et les potentialités sont là pour initier un événement de cette envergure surtout qu’en été la Deauville Marocaine accueille des milliers de visiteurs qui se retrouvent devant un vide atroce. Et ce n’est pas les créneaux qui manquent pour accrocher les visiteurs.

De la chanson à la poésie en passant par l’art plastique ou encore la danse, tous les ingrédients sont là pour mettre sur pied une véritable activité culturelle et artistique qui attirerait toute la région. Le théâtre et contrairement à ce qu’on peut penser est bien ancré dans la ville et plusieurs talents ont été contraints d’abandonner la scène, faute de soutien. Si quelques associations sérieuses proposent un programme d’animation pour la période estivale, c’est toujours le blocage des responsables de tout bord. Car le Théâtre Mohammed Saïd Afifi est sataniquement barricadé.

Les élus et les autorités concernés font la sourde oreille et préfèrent se manifester lors des cérémonies officielles seulement. Mais où va l’argent public censé aussi subventionner ce côté artistique et culturel dans une ville où les jeunes et moins jeunes  souffrent atrocement de la monotonie et d’un vide dangereux? Et ce ne sont ni les artistes, ni les intellectuels qui manquent dans cette ville longtemps marginalisée et qui n’a pu retrouver son salut depuis  belles lurettes. Il faut dire que plusieurs tentatives ont été réalisées par certaines associations et parfois des groupes de personnes, mais ils ont toujours été combattus par une mentalité rétrograde intéressée par le seul profit personnel.

El Jadida est aujourd’hui un théâtre sans scène. Et à propos de scène, heureusement, l’historique théâtre municipal «actuel théâtre Mohammed Saïd Afifi » a pu être sauvé du sort reversé à ses  semblables dans certaines villes du Royaume. Malheureusement, il n’est qu’une bâtisse sans âme. Rien ne laisse paraître une quelconque activité artistique hormis une scène placée près du vieux port par l’Association Provinciale des Affaires Culturelles qui a sauvé la face avec son festival « Angham Doukkala ». Elles sont lointaines les années AFFIFI. Rien ne passe en ce temple de l’art. Pourtant, tout a été fait pour le ranimer et lui rendre un lustre perdu. Techniquement, l’équipement de cette salle  n’a rien à envier à d’autres. Mais quand une scène est vide, elle ne sert pas à grand chose sur place, notamment dans le cadre de décision des autorités.        

 Ce manque d’activités culturelles, artistiques ou de divertissement a un impact indirect sur l’économie de la ville qui pourrait être une véritable destination touristique. Ce qui est sûr, c’est que l’émancipation de ce secteur reste le dernier souci des responsables à tous les niveaux dans une des régions où le patrimoine culturel est pourtant des plus riches du Royaume.