Cette exposition réalisée par l’Institut du monde arabe, évite les écueils de la présentation académique, ethnologique, linguistique ou muséographique, et répond au désir de mieux connaître l’histoire et la culture des Berbères.
Les Berbères (de leur vrai nom Imazighen) sont un des peuples les plus anciens de la Méditerranée dont ils occupent la rive sud jusqu’au fleuve Sénégal et de l’Egypte actuelle jusqu’à l’Océan Atlantique. Ce vieux peuple a une riche préhistoire et une histoire antique tumultueuse, avec les Pharaons, les Grecs et les empires romain et byzantin.
L’irruption des Arabes et de l’Islam va changer profondément son histoire.
Aujourd’hui, après une longue léthargie, on assiste à un « réveil » où les Berbères, dans leur diversité, reprennent conscience de leur identité et ce, parfois, face à des Etats « arabistes » hostiles (Exemple de la Kabylie).
Au milieu des grands changements qui s’opèrent dans le monde, une question demeure : quel devenir s’annonce derrière cette revendication que certains baptisent déjà de« renaissance »?
Parmi les participants à cette rencontre, l’artiste- peintre Mustapha El Ansari (7 – 16 janvier)
Natif d ‘El-Jadida, en 1945 au Maroc, ingénieur météorologique de carrière, il vit et travaille à Casablanca. Malgré le choix prématuré et imposé d’une carrière scientifique, Mostafa El-Ansari passait une bonne partie de ses heures creuses à dessiner et à peindre. Ses premières esquisses étaient destinées soit à la décoration de sa maison soit aux amis.
L’idée de se consacrer totalement à la peinture viendra suite aux nombreux voyages à l’étranger et aux initiations aux différentes techniques et tendances plastiques ainsi qu’aux encouragements d’autres artistes.
Après un début dans l’art figuratif, l’artiste peintre Mostafa El Ansari œuvre dans une action painting débordante de couleurs, mais embryonnaire et timide. Météorologue de profession, ses toiles inspirent le cosmos : une terre battue et argileuse, un coucher de soleil rougeâtre hantant un horizon plombé de grises nuages… on se croirait dans une atmosphère cyclonique, un temps chaotique, ou une atmosphère mystérieuse en préparation.
Après coup, des ombres filiformes grimpaient les escaliers pentus d’une ocre cité afin de boucler la boucle de grandes murailles, d’autres filent à vitesse de lumière les ruelles étroites et labyrinthiques.
Jean-François Boutin disait à ce propos : « Fidèle et homme de vérité, il cherchera une voie entre figuratif, abstrait ou néo-expressionnisme sans se laisser prendre dans un catalogage artificiel. Sa force créatrice intarissable, sa sensibilité à fleur de peau, exacerbée par les âpretés de la vie, le conduisent à puiser ses sources dans son ressenti et à le transmettre – magnifié – par un choix de couleurs chatoyantes, de formes atypiques qui dénotent son particularisme. »
La peinture de Mostafa El Ansari est une quête incessante des énergies spatiales, de la couleur ; une gamme de couleurs, tantôt chaude, tantôt froide, exprimant une succession d’états d’âme… de bonheurs et de drames.
Notre artiste donne corps à ses toiles en faisant appel à la peinture à l’huile, à l’acrylique, au mortier, aux fils d’acier ou de plomb et aux cristaux de verre. Jackson Pollock disait : « Je ne tends pratiquement jamais ma toile avant de peindre. Je préfère clouer ma toile non tendue au mur ou au sol. J’ai besoin de la résistance d’une surface dure. Au sol, je suis plus à l’aise. Je me sens plus proche du tableau, j’en fais d’avantage partie; car de cette façon, je peux marcher tout autour, travailler à partir des 4 côtés et être littéralement dans le tableau. C’est une méthode semblable à celle des peintres Indiens de l’Ouest qui travaillent sur le sable. »
1977 Illustration d’un quotidien koweïtien 1985 Exposition Individuelle – Casablanca 1991 Exposition collective – Rabat 1992 Exposition individuelle et collective – El Jadida 1994 Exposition collective – Saint-Tropez – France Exposition collective – Marrakech – Palais des Congrès 1995 Exposition – Bali – Indonésie 1996 Exposition – Hôtel Sheraton – Casablanca 1998 Exposition individuelle – Rabat 2000 Exposition individuelle – ACRAM – Royal Air Maroc 2001 Exposition individuelle – Crédit du Maroc Exposition individuelle au siège de l’Organisation Météorologique Mondiale à Genève à l’occasion de la Journée mondiale de la Météorologie 2002 Exposition – Aéroport Mohammed V 2003 Exposition – Club de la Banque Populaire – Casablanca 2004 Exposition individuelle au siège de Météo France à TOULOUSE Exposition – Royal Golf d’Anfa – Casablanca Exposition – Royal Golf Dar-Es-Salam – Rabat 2005 Exposition – Chancellerie de l’Ambassade du Maroc à Paris – France 2006 Exposition – Galerie Chez l’Artiste – Casablanca 2007 Exposition – Aéroport Mohammed V – Casablanca 2008 Exposition – Cité Portugaise – El Jadida 2009 Exposition – Galerie 104 – El Jadida 2010 Exposition collective – Fondation Mohammed VI – Rabat 2011 Exposition individuelle – Hôtel Art Suites – El Jadida 2012 Exposition individuelle à l’hôtel Opera Plaza – Marrakech Exposition collective – New York Exposition individuelle à la galerie Khatibi – El Jadida
A côté de cet artiste, on y trouve une pléiade d’hommes et de femmes de culture. Nous citerons, entre autres, la conférence de Dalila Morsly, (10 janvier – Poterie Kabyle) et qui parallèlement à ses travaux sur les langues en Algérie, s’intéresse ces derniers temps à la poterie algérienne.
Une conférence qui présente les fonctions de la poterie féminine kabyle en relation avec les rôles sociaux traditionnellement définis pour les femmes (sourcières, nourricières ou chargées d’embellir la
vie).
Puis un Film documentaire intitulé Art et Poésie Touareg pour le IIIème Millénaire, réalisé par Hélène Claudot-Hawad. Un film qui pose des questions douloureuses avec une violence accrue dans les espaces arides du Sahara et du Sahel
Comment être nomade aujourd’hui ?
Comment poursuivre la marche qui multiplie les horizons ? Comment occuper le vide ?
Pour résister au chaos et au non-sens, pour lutter contre l’ultime dépossession de soi, celle de l’imaginaire, quarante-quatre poètes Touareg réunis pendant trois nuits et trois jours en novembre 2006 à Agadez dessinent des parcours sonores libérés des différentes entraves.
Ou encore, Fais-moi un Bijou, l’exposition de Kamel Mezouad,
15 -31 janvier. Une exposition composée d’une collection d’une dizaine de bijoux kabyles anciens, couplée à 30 panneaux didactiques (66 x 44 cm), d’explication de l’histoire de ces produits, du processus de fabrication, les matières utilisées etc.
Une halte littéraire le 21 janvier ; soirée animée par Jean-François Capéran et Laurent Doucet qui verra la lecture de textes sur des thèmes berbères. Une soirée où sera proposée une série de lectures autour des mondes berbères. Des lectures en différentes langues mais traduites en français, et ponctuées de courts extraits musicaux.
Le cinéma ne sera pas en reste avec Abdelkrim et la guerre du Rif, puisque le film documentaire de Daniel Cling (2010, 50’)
Y sera projeté le 20 janvier.
La guerre du Rif qui se déroule de 1921 à1926, au nord du Maroc, débute par la déroute de l’armée espagnole face aux tribus rifaines conduites par Abdelkrim, qui a créé le premier état berbère. En mai 1926, les Rifains finissent écrasés par la force conjointe des armées espagnole et française.
La guerre du Rif aura fait des dizaines de milliers de morts, laissé un pays et une population dévastés par les bombardements et les armes chimiques et permis à Franco de faire ses premières armes et à Pétain de consolider sa stature d’homme providentiel.
La rencontre sera clôturée par une conférence autour du thème : L’entrée du monde Amazigh dans le roman. Au cours de cette conférence, on parlera (entre autres, du roman la Colline oubliée qui sera présenté par Hind Sadi.
Une occasion de rappeler que c’est autour des années 1950 qu’est née la littérature algérienne d’expression française. En ces années d’ébullition patriotique, Mouloud Mammeri publie son premier roman, La Colline oubliée.
Pris violemment à partie par certains milieux et personnalités nationalistes, il suscite l’admiration de Jean Sénac qui en exalte la poésie, de la presse communiste algérienne qui y voit l’acte de naissance du roman algérien et de l’illustre homme de lettres égyptien Taha Hussein qui en arrive à regretter que le livre ne soit pas écrit en arabe.