Maria Zaki a publié une dizaine de livres.Des recueils de nouvelles, comme “Histoires courtes du Maroc” et “Maktoub”.Des romans, comme “Triptyque fantastique” et “La fable du deuxième sexe”. Des pièces de théâtre comme « Malgré la lumière du phare » et même des poèmes entrecroisés comme dans « Et un ciel dans un pétale de rose », où ceux de Maria Zaki le furent avec ceux de Jacques Herman un poète belgo-suisse. Un recueil où les poèmes sont mélangés sans signature et le lecteur peut procéder à l’identification des auteurs en consultant le sommaire. Et un recueil qui lui a aussi valu le prix de créativité Naji Naâman 2013 à Beyrouth, ainsi que celui des Ecrivains Valaisans, le 28 Septembre 2013 à Sion (Suisse).
Mais aujourd’hui, Maria Zaki nous revient avec une nouvelle expérience, celle d’un recueil de poèmes bilingues: « Le chemin vers l’autre » «الطريق الى الآخر ».
Un recueil de poèmes bilingues, paru le 28 avril 2014 aux éditions Le Scribe l’Harmattan à Paris.
1) Votre nouveau livre est constitué de poèmes traduits du français vers l’arabe, avez-vous rencontré des difficultés au cours de cette traduction ?
Des difficultés, non, mais n’importe quelle traduction nécessite un certain effort et celle de la poésie, encore plus. Il n’est pas évident de retrouver le premier souffle qui a donné naissance aux vers et qui souvent ne se laisse capturer qu’une seule fois. Cela a été d’ailleurs souligné par Mr Abdelouahad Mabrour, ancien Doyen de la Faculté des Lettres et des Sciences Humaines d’El Jadida, dans la préface de ce livre. En plus chaque langue possède ses caractéristiques et ses spécificités et les possibilités d’ouvrir la parole par la métaphore diffèrent d’une langue à l’autre. Ceci dit, ma génération fait partie de celles qui ont bénéficié au Maroc d’un enseignement bilingue en arabe et en français. J’estime que c’est une aubaine.
2) Pouvez-vous nous dire comment vous avez eu l’idée de ce thème ?
J’ai toujours été attirée par l’altérité en tant que concept philosophique englobant plusieurs aspects. Ces poèmes traitent des relations humaines avec l’autre, relations qui respectent aussi bien ses ressemblances que ses différences. Cet autre, qui est à la fois proche et lointain comme disait Baudelaire. Je dirais simplement que l’autre m’a toujours intéressée aussi bien dans mes écrits que dans l’approche sensible de la vie, d’un point de vue d’abord humain, puis littéraire ou artistique. Je pense qu’il y a deux manières de voir l’autre : l’une consiste à le regarder d’un œil superficiel ou trop sévère, l’autre est remplie d’attention et de compréhension. Et c’est la seconde manière qui, à mon avis, permet de découvrir l’autre et de faire vivre la rencontre.
3) C’est la première fois que vous publiez en arabe, pourquoi maintenant ?
Pour partager mes poèmes avec les lecteurs de cette langue. Si le choix du thème est directement lié à l’importance de l’altérité à mes yeux, celui de la langue résulte d’une demande de certains lecteurs. Et il faut reconnaître que le thème lui-même s’y prête très bien, puisqu’il s’agit d’autres lecteurs.
Maria Zaki présentera ce livre à L’Espace le Scribe l’Harmattan à Paris, le 26 juin 2014 à 19h 30. Cette présentation sera accompagnée d’un débat sur la traduction de la poésie animé par Osama Khalil, Directeur de L’Espace, en présence de poètes et de traducteurs Arabes et Français.
Maria Zaki est une poétesse et écrivaine d’expression française, née en 1964 à El Jadida au Maroc. Docteur d’Etat es-Sciences ancienne et enseignante universitaire, elle est actuellement directrice de recherche et de développement dans l›industrie chimique.
Cette belgo-marocaine se consacre parallèlement à l›écriture et a publié une dizaine de livres, participé à des anthologies et des revues littéraires et obtenu plusieurs prix.
Elle est membre de P.E.N. (Poètes, Essayistes, Nouvellistes) International et de son Women Writers Committee, de l’Association Vaudoise des Ecrivains, et de la Société des Ecrivains des Nations Unies.