Artistes de différents horizons culturels se sont donné rendez-vous au Festival du Monde Arabe de Montréal afin de transmettre à travers l’expression gestuelle, vocale ou physique l’histoire d’une culture. Produit par «Alchimies, Créations et Cultures», un organisme qui promeut la diversité culturelle du monde arabe, le festival est à sa 15ème édition et a fait de la convergence des cultures, arabe et occidentale, son cheval de bataille depuis sa première édition.
Diversité culturelle
Chants, danse et musique, interprétés par des artistes québécois de différentes origines de renom, animent, jusqu’au 8 novembre, la scène montréalaise. Dans la catégorie Arts de la scène on note une participation massive du Maroc à travers un Spectacle et lancement d’album du saxophoniste et compositeur Mehdi Nabti qui interprète les transes soufies du Maroc, un mélange savant de jazz accompagné de chant et de rythmes congolais.
On retrouve également Rachid Zeroual et l’ensemble OktoEcho, un virtuose de la flûte orientale qui interprète des mélodies ancestrales, «le Sommet Gnaoua II», une œuvre d’Abdel Kader Amlil et son groupe Accompagné de Rachid Zeroual, «les Maqams d’amour», interprétées par Aicha Redouane, la diva marocaine du chant arabe inspiré par le maqam et la poésie soufie.
De l’Algérie, toujours dans la catégorie Arts de la Scène, les «Noubas d’Alger» avec la grande dame de la musique arabo-andalouse, Lila Borsali, et le maître du chant maalouf, Abbas Righi, égayeront la soirée des adeptes de la poésie et de la musique andalouse tandis que le prince du Rai, Kader Japonais, promet de déchaîner la foule sur la piste montréalaise.
Dans la catégorie Salon de la Culture, une table ronde sera animée par quatre écrivains arabes en hommage à «l’un des visionnaires les plus éminents qui ont contribué à l’avancée des pensées progressistes dans le monde arabe», Feu Mehdi El Manjra, sous le thème «El Manjra, le visionnaire», des témoignages sur l’œuvre intégrale et un hymne à la personne du penseur engagé qu’était El Mehdi El Manjra.
De la Syrie Notes syriennes, un monologue interprété par Haciba Boucenna, relateront le journal tenu par Loubna, une jeune syrienne qui décrit à travers son quotidien le calvaire vécu par les Syriens les premiers jours de conflit à Damas, et le groupe « Nafass, chants sacrés du monde», un ensemble vocal nous vient de la Tunisie afin d’offrir un spectacle réunissant les chants d’une vingtaine de pays en dix langues, pour ne citer que ces artistes.
À travers ses quatre volets, Arts de la scène, Salon de la culture, Cinéma et le Festival Orientalys, le Festival du Monde Arabe propose des interprétations originales et uniques en danse, musique, théâtre, arts multidisciplinaires, arts visuels et médiatiques, offrant aux festivaliers des œuvres authentiques, hautes en couleurs et originales sur le vécu des hommes, dans un pays connu pour le métissage des cultures et les idéologies, et plus particulièrement dans une ville qui vit de la richesse de la diversité culturelle.
L’art à la rescousse
de la différence
Le festival intervient à un moment de grands et nombreux conflits politiques, religieux, culturels et sociaux, qui opposent le monde arabe au monde occidental et teinte leurs relations d’ambigüité.
L’art se trouve être à l’intersection de cette dualité latente et nourrit une créativité culturelle riche et diversifiée, faite de tolérance et convertissant la dualité de deux mondes assez différents mais tellement proches par leur crise identitaire, en complicité artistique et en actions engagées pour le bien de tous.