En attendant la 3ème édition du Festival de la Fauconnerie d’El Jadida

Ne dit-on pas que l’histoire des hommes est têtue, obstinément têtue. On peut froisser certaines de ses pages ou en occulter des chapitres entiers, cela ne les empêchera pas de repousser plus vierges qu’avant comme ces graines du désert assoiffées d’humidité qui arrivent à percer les sols les plus compacts aux moindres ondées, même après des années de sècheresse.

L’histoire des hommes et leurs ouvrages s’apparentent beaucoup plus à ces cours d’eau dont on dérange souvent le cheminement originel, mais qui reviennent stoïquement, un jour ou l’autre à leur lit naturel. Sous d’autres cieux, cela s’appelle : Rendre à César, ce qui appartient à César.

Par ce bref préambule nous voulons faire allusion à l’histoire de la fauconnerie contemporaine, qui est certes courte dans le temps mais qui s’affirme de plus en plus comme étant immensément grande dans sa portée et finement précieuse en tant que patrimoine universel dont la province d’El Jadida a su comment en raviver les dernières braises pour en faire un véritable flambeau qui rayonne aujourd’hui bien au-delà des frontières de notre pays, le Maroc.

Cette histoire retiendra que c’est au Douar Smâala d’Ouled Frej que Feu Abdelhadi Tazi, notre éminent historien et diplomate hors paire avait soufflé sur les premiers cendres qui cachaient bien au chaud et à l’abri des aléas du temps, l’un des trésors des plus précieux et des plus méconnus, à savoir la fauconnerie, cet art de chasse noble qui récapitule à lui seul tout un mode de vie, une culture, des traditions et une civilisation.

C’est aussi dans cette contrée de l’arrière pays d’El Jadida que se sont déclenchés les premiers processus de revitalisation d’un corps apparemment agonisant mais qui conserve  dans ses profondeurs une force de survie exceptionnelle grâce aux derniers descendants de la fameuse tribu Lekouassens.

L’histoire marquera dans ses annales qu’à cette même époque un grand maître fauconnier est né, un fauconnier d’une trempe exceptionnelle qui sait parler le langage des rapaces et dont le savoir dans le domaine est intarissable. Mohammed El Ghazouani qui a le mérite d’avoir provoqué un merveilleux tournant  au sein  des fauconniers Lekouassems Moulay Tahar d’Ouled Frej a tendance à nous rappeler les illustres fauconniers d’autrefois qui faisaient la fierté du grand Doukkala. Des éloges qui se méritent et un savoir faire qui n’est pas passé inaperçu sous l’œil connaisseur de la famille internationale des fauconniers et surtout ceux des pays du Golf Arabique qui sont passés maîtres du monde en ce qui concerne l’univers de la fauconnerie. Ce qui nous ramène à estimer que sa participation au Festival International d’Abou Dabï n’est pas le fruit du hasard, mais bel et bien une reconnaissance et un diplôme de mérite.

L’histoire ne manquera pas de citer également le Gouverneur de la Province d’El Jadida M. Mouâad Jamaï  qui a compris bien avant d’autres qu’un Festival de fauconnerie au sein même de la zone où se sont retranches les derniers gardiens de cette tradition ancestrale, s’affirme comme la pierre angulaire qui serait en mesure de consolider les acquis tout en impulsant une nouvelle dynamique à ce patrimoine dont la singularité et la noblesse semblent l’avoir conquis en âme et en corps. Sa décision pour l’organisation de la première édition a été spontanée, intuitive et fortement audacieuse mais bel et bien concrétisée sur le terrain, vaille ce que vaille.

Maintenant qu’on est à la veille de la troisième édition de cet événement, on peut dire que l’impulsion qui a animé M. Jamaï tout en surprenant en son temps beaucoup de monde, n’a pas trahi son instinct ni défavorisé son saut vers l’inconnu. Le jamais deux sans trois est toujours synonyme de réussite. Une victoire qui peut être dégustée sereinement, surtout que cet événement cristallise de nos jours l’attention des férus de la fauconnerie, issus de différents pays du monde et que son aura ne cesse de prendre des allures de fantastique. Et ce sont là, autant de signes qui confirment la justesse de la vision et qui prédisent l’internationalisation dans un proche futur de ce grand rendez vous qui est en mesure de rallier des milliers de fauconniers disséminés un peu partout dans le monde.

Toujours est-t-il qu’aujourd’hui, des sources concordantes mais non officielles, nous informent que les préparatifs vont bon train depuis un certain temps déjà, dans l’objectif de donner forme à la troisième version du festival de la fauconnerie d’El Jadida, dont la date prévue serait vers la fin du mois de Mai . Cette manifestation aussi singulière que spectaculaire qui sera organisée comme à l’accoutumée par l’Association provinciale des affaires culturelles et celle des Fauconniers Lekouasems d’Ouled Frej, ne manquera sûrement pas de piment puisqu’elle sera rehaussée par la participation active des grands maîtres de la fauconnerie issus des pays du Golf Arabique, dont notamment les Emirats Arabes Unis qui viennent de réussir il y a peu de temps à Abou Dabï « Le festival de l’amitié », un événement planétaire qui a rassemblé des milliers de fauconniers issus de toutes les nations et de toutes les cultures, les fauconnier du koweit ainsi que ceux de Qatar. 

Nous y reviendrons pour plus de précisions et plus de détails.