A l’approche de l’été, la galerie noir sur blanc veut rendre hommage à une région qui a été de tout temps le lieu de villégiature des marrakchis : Doukkala (El Jadida et Azemmour). Les artistes de renom dans cette région sont nombreux, et trois en particulier ont été choisis pour apporter un vent de fraîcheur sur les cimaises de la galerie noir sur blanc : Ahmed El Amine, Abdelkrim El Azhar, Zoubir Najeb.

Si le choix de ces artistes s’inscrit dans leur enracinement géographique et culturel, leurs inspirations quant à elles proposent des itinéraires différents à travers leurs créations. Cette exposition dévoilera donc le travail artistique récent de ses artistes de renommée internationale.

Ahmed El Amine est lauréat de l’école d’arts plastiques de Casablanca. Il vit et travaille actuellement à Azemmour. Entre art figuratif et transfiguration du réel, les toiles d’Ahmed El Amine sont lumineuses, mêlant couleurs froides et vives. Son approche de la peinture s’est construite autour du graphisme. Le trait a tendance à se diluer, laissant toute la place à des formes géométriques et à des grands aplats de couleurs qui s’articulent ensemble pour suggérer des personnages, des situations. Autre paramètre est la dimension spirituelle toujours présente dans son travail, et c’est avec une palette riche de couleurs subtiles, qu’il traite des sujets comme l’amour, le soufisme, le mysticisme ou encore la méditation.

Abdelkrim El Azhar suit des études à l’Ecole des Beaux-arts de Tétouan, de Bruxelles et de Liège, puis effectue une formation de gravure qui laisse des stigmates dans sa peinture. Une peinture tout en transparence, faite d’esquisses, de formes aux touches tachetées de couleurs. Elle dépeint des visages, objets de recherche inépuisable, des visages qui se ressemblent sans pour autant être identiques, transcriptions des expressions psychologiques de toutes les passions humaines. Des visages qui expriment aussi le silence, l’illumination ou l’ombre de la mort.

Zoubir Najeb est lauréat de l’école des beaux arts de Tétouan et de l’Académie Royale des Beaux Arts de Bruxelles.  La peinture de Zoubir Najeb, comme le souligne si bien Mohamed Loakira, « agit par allusion et ne frôle le regard que pour rappeler un monde qui passe au loin. Elle suggère des transitions, faisant transparaître des compositions aériennes, frêles où le corps semble cristallin, sans traits, démembré, déposant ça et là, le fragment d’un œil, l’esquisse d’un visage ou l’enjambée inaccomplie et les contours en haillons de chair… ». Taches vives, oranges, jaunes se partagent la toile avec les bleus océaniques qu’il voit de son atelier, perché sur les remparts d’El Jadida.