Disons-le franchement; bon nombre « d’incivilisés » transforment l’environnement à El Jadida en toilettes publiques. Les espaces verts, les rues, les poteaux, les services publics, … sont pris pour cibles. Il n’est pas rare de voir des gens en train d’uriner en ces lieux partout à El Jadida. Les caniveaux en bordure de route, les clôtures, les murs et même les maisons des particuliers sont des lieux de prédilection pour accomplir ces besoins. Le comble, c’est que certains vont même jusqu’à déféquer en ces lieux. Ce spectacle désolant et ces attitudes de pollutions à outrance s’observent aussi et malheureusement en plein centre-ville. À l’angle de la place El Hansali et de la rue Ben Dagha, par exemple, ainsi que sous le bastion Saint-Antoine de la cité portugaise et derrière le théâtre municipal ou la poste principale, les narines des passants sont « assaillies » par de forts effluves d’urines provenant du contenu des vessies de tous ceux qui passent par là et éprouvent le besoin de se soulager. Un tour à la recherche de toilettes publiques laisse le promeneur plutôt pantois. Aucune toilette dans les parages. Ainsi, aucun coin ou monument historique n’échappe à ce triste décor. Pis encore, la clôture du cimetière du Plateau ainsi que les murs extérieurs et de l’église de l’assomption au sein de la cité portugaise ressemblent plutôt à une pissotière. Ce qui a, à maintes reprises, semé l’émoi au sein et des musulmans et des chrétiens.
Comparé à la population d’El Jadida, le nombre de “toilettes publiques” existant est insignifiant. Avec plus de 200.000 habitants, la capitale des Doukkala ne compte pas plus de trois toilettes publiques qui sont vraiment sales et repoussantes provoquant ainsi le dégagement d’une odeur pestilentielle. En conséquence, les passants n’ont pas à chercher longtemps pour satisfaire leur instinct libidineux. À chaque coin de rue, on rencontre indifféremment un homme ou même quelquefois une femme derrière un camion ou une voiture se soulageant sans gêne. Les uns et les autres agissent ainsi parce qu’ils se disent qu’il n’ya pas de toilettes publiques ou que c’est aux autorités compétentes de prendre les dispositions nécessaires pour rendre l’environnement viable. Il est vrai que le conseil municipal ou les autorités compétentes ont le devoir de rendre viables la cité. Ils ne sont d’ailleurs pas à défendre, du fait de leur manque ou de leur insuffisance d’action en matière de salubrité ou même d’environnement.
Mais quelle est cette fâcheuse habitude de toujours vouloir confier ce qui est essentiel, voire vital pour notre existence à autrui ? Quand réaliserons-nous que tout ce que nous faisons de bien ou de mal, c’est à nous-mêmes que nous le faisons ? Avez- vous croisé “ces connards” qui urinent dans la rue, contre une poubelle, un poteau électrique, un scooter, un chat, une voiture, un établissement publique, une école…?
Alors non seulement, c’est une bonne preuve qu’une civilisation peut exister depuis plus de 4000 ans sans que ces incivilisés perdent leurs instincts les plus vils, mais en plus ça prouve bien que l’homme se fout complètement de son prochain, de son voisin, de son inconnu qui passe derrière lui et même de son environnement.
Mauvais comportement
L’insalubrité de la ville est imputable à tous. C’est dire que tout le monde est coupable. Du petit cireur de chaussures ou de la vendeuse de crêpes aux intellectuels, tous sont fautifs. Dans tous les milieux ou quartiers, l’environnement subit le mauvais comportement de certains “incivilisés”. Le niveau d’instruction semble avoir peu d’effet sur ce comportement déplorable et blâmable. Le degré d’insouciance environnementale est à son comble.
On croirait même que cette attitude de « pollueur » est héréditaire. Le campus n’échappe pas à cette triste réalité. Les amphithéâtres, les salles de travaux dirigés, les bibliothèques, les moyens de transport… sont remplis de feuilles de lotus, de journaux, de sachets de biscuits et autres papiers. Les étudiants, après avoir acheté et consommé quelques beignets, biscuits, chocolat, bonbons ou même utilisé des feuilles de lotus, transforment sans gêne ces diverses salles en décharges. Et aussi paradoxal que cela puisse paraître, ce sont les mêmes qui se plaignent que « les amphis sont sales » et que « l’administration ne fait rien pour les nettoyer ».