E l Jadida dispose d’un littoral unique en son genre. Elle offre une plage réputée par ses sables dorés et fins et attire chaque été des milliers d’estivants, dont environ 95% de nationaux.

 

La ville est célèbre par sa cité portugaise, dont la citerne a fasciné plusieurs artistes de renommée mondiale tels qu’Orson Welles, Francis Ford Coppola… Elle est sublime par son phare Sidi Bouafi, bâti en 1916, son cachet architectural, son château rouge et ses espaces verts… Tous ces atouts ont contribué au développement d’El Jadida et ont marqué l’originalité de la Deauville Marocaine.

 

Malheureusement, elle a perdu son charme. Les monuments se détériorent et s’effritent au fil du temps, car on a complètement oublié que le développement de la ville d’El Jadida repose aussi sur deux pivots qui sont intimement liés : l’environnement et le patrimoine architectural. Et pourtant, on ne cesse de répéter : «On va tout réhabiliter, tout redresser. On a un dossier bien ficelé avec un magnifique plan de…» Mais rien n’est fait. L’exemple de l’immeuble Cohen, un véritable chef-d’œuvre architectural d’Arts Déco, est édifiant : il se trouve actuellement dans un état déplorable. Quant aux autres monuments historiques, tels le phare de Sidi Bouafi, la cité portugaise, l’ex-municipalité (actuel deuxième arrondissement urbain), l’hôtel Marhaba, ils sont laissés à l’abandon. Par exemple, l’hôtel Marhaba, considéré comme un patrimoine architectural et le lieu privilégié de repos pour feu S.M. Mohammed V, a été le théâtre de pillages constants. Ses murs et ses façades sont actuellement dans un état de délabrement avancé, depuis sa fermeture en juin 1996.

Dégradation environnementale

La mer connaît aussi une dégradation environnementale, écologique à cause du déversement en mer des eaux usées et des déchets des usines de la zone industrielle sans aucun traitement. En plus, la ville croule sous les ordures, même en plein centre-ville (place Allal Kasmi, place Hansali, Avenue Hassan II). Pourtant, El Jadida a tout pour devenir l’un des fleurons touristiques du Royaume. Pourquoi ne propose-t-on pas aux visiteurs de la station Mazagan de découvrir l’arrière-pays des Doukkala ? Pis encore, la circulation à El Jadida est un enfer à cause de l’occupation illégale des trottoirs et même de la chaussée.

 

Le pire est que les décideurs de la ville n’ont jamais songé sérieusement à exploiter intelligemment la Cité portugaise et les monuments historiques des Doukkala dans le but de relancer le tourisme dans la région. Ce qui prouve qu’à El Jadida, on n’a pas encore saisi que cette Cité, le site de Tit (Moulay Abdellah Amghar) et même la Casbah de Boulâaouane pourraient constituer, grâce à la station touristique Mazagan, des maillons essentiels pour concrétiser la Vision 2020.