La domination de l’homme sur son environnement est devenue de plus en plus grande. Mais celle-ci conduit, en même temps, l’homme à l’excès dans son savoir faire. Ainsi nous constatons aujourd’hui plusieurs défis à relever : l’érosion des sols, les pollutions atmosphériques et aquatiques, l’extinction d’espèces, le trou dans la couche d’ozone, l’effet de serre et les modifications climatiques, l’épuisement de certaines ressources non renouvelables, la disparition de certaines forêts, etc. Ainsi, l’éthique environnementale change de vision chez l’ancienne et la nouvelle génération.
L’altercation entre une jeune caissière et une vieille dame nous résume tout. Cette vieille, après avoir dénoncé les aberrations du monde moderne, elle sous-entend qu’il reste maintenant à agir, efficacement, individuellement et collectivement. Car le simple constat reste stérile s’il ne propose pas des lignes d’action et de formation. L’heure est au changement volontaire et responsable, au niveau des valeurs et des comportements.
Se mettre à « l’écologie »
À la caisse d’un super marché une vieille femme choisit un sac en plastique pour ranger ses achats. La jeune caissière lui reproche alors de ne pas se mettre à « l’écologie » et lui dit:
« Votre génération ne comprend tout simplement pas le mouvement écologique. Seuls les jeunes vont payer pour la vieille génération qui a gaspillé toutes les ressources! »
La vieille femme s’excusant auprès de la caissière expliqua:
« Je suis désolée, nous n’avions pas de mouvement écologique dans mon temps. »
Alors qu’elle quittait le magasin, la mine déconfite, la caissière en rajouta: « Ce sont des gens comme vous qui ont ruiné toutes les ressources à notre dépens. C’est vrai, vous ne considériez absolument pas la protection de l’environnement dans votre temps! ».
La vieille dame se retournant dit : « l’époque, on retournait les bouteilles de lait, les bouteilles de limonade au magasin qui les renvoyait à l’usine pour être lavées, stérilisées et remplies à nouveau ; on utilisait les mêmes bouteilles à plusieurs reprises. À cette époque, les bouteilles étaient réellement recyclées, mais on ne connaissait pas le mouvement écologique.
De mon temps, on montait l’escalier à pied : on n’avait pas d’escaliers roulants dans tous les magasins ou dans les bureaux. On marchait jusqu’à l’épicerie du coin aussi. On ne prenait pas sa voiture à chaque fois qu’il fallait se déplacer entre deux rues. Mais, c’est vrai, on ne connaissait pas le mouvement écologique.
À l’époque, on lavait les couches de bébé avec du savon ; on ne connaissait pas les couches jetables ni les lingettes. On faisait sécher les vêtements dehors sur une corde à linge; pas dans une machine avalant 3000 watts à l’heure. On utilisait l’énergie éolienne et solaire pour vraiment sécher les vêtements. À l’époque, on recyclait systématiquement les vêtements en les faisant passer d’un frère ou d’une sœur à l’autre. C’est vrai ! On ne connaissait pas le mouvement écologique.
À l’époque, on n’avait qu’une TV ou une radio dans la maison ; pas une télé dans chaque chambre. Et la télévision avait un petit écran de la taille d’une boîte de pizza, pas un écran de la taille de l’État du Texas.
Dans la cuisine, on s’activait pour fouetter les préparations culinaires et pour préparer les repas ; on ne disposait pas de tous ces gadgets électriques spécialisés pour tout préparer sans efforts et qui bouffent des watts autant qu’une centrale électrique en produit. Quand on emballait des éléments fragiles à envoyer par la poste, on utilisait comme rembourrage du papier journal ou de la ouate, dans des boites ayant déjà servi, pas des bulles en mousse de polystyrène ou en plastique. À l’époque, on utilisait l’huile de coude pour tondre le gazon ; on n’avait pas de tondeuses à essence auto-propulsées ou auto portées.
À l’époque, on travaillait physiquement; on n’avait pas besoin d’aller dans un club de gym pour courir sur des tapis roulants qui fonctionnent à l’électricité. On faisait du sport dans la forêt ou au bord de la plage. Mais, vous avez raison : on ne connaissait pas le mouvement écologique.
À l’époque, on buvait de l’eau à la fontaine quand on avait soif ; on n’utilisait pas de tasses ou de bouteilles en plastique à jeter à chaque fois qu’on voulait prendre de l’eau. On remplissait les stylos plumes dans une bouteille d’encre au lieu d’acheter un nouveau stylo ; on remplaçait les lames de rasoir au lieu de jeter le rasoir après chaque rasage. Mais, c’est vrai, on ne connaissait pas le mouvement écologique.
À l’époque, les gens prenaient le koutchi, le bus, le taxi et les enfants prenaient leur vélo pour se rendre à l’école au lieu d’utiliser la voiture familiale et maman comme un service de taxi de 24 heures sur 24.
À l’époque, les enfants gardaient le même cartable durant plusieurs années, les cahiers continuaient d’une année sur l’autre, les crayons de couleurs, gommes, taille-crayons et autres accessoires duraient tant qu’ils pouvaient, pas un cartable tous les ans et des cahiers à jeter fin juin, de nouveaux crayons et gommes avec un nouveau slogan à chaque rentrée. Mais, c’est vrai, on ne connaissait pas le mouvement écologique.
On avait une prise de courant par pièce, pas une bande multi-prises pour alimenter toute la panoplie des accessoires électriques indispensables aux jeunes d’aujourd’hui.
ALORS, NE VIENS PAS ME FAIRE CHIER AVEC TON SAC PLASTIQUE ET TON MOUVEMENT ÉCOLOGIQUE !!!!!!».
La vieille dame avait raison : à son époque, on ne connaissait pas le mouvement écologique, mais on vivait chaque jour de la vie dans le respect de l’environnement. Demandez à vos grands parents !