Les services d‘urgence des hôpitaux du royaume se sont emplis ces derniers jours, ces jours de fête, de patients présentant des blessures de plus ou moins grande gravité. Si nous excluons les gens qui se sont présentés à ces urgences pour des blessures légères et involontaires occasionnées par l’immolation des moutons, nous trouvons des cas de personnes sérieusement blessées, non pas par les couteaux de cuisine mal utilisés du fait de l’inexpérience des bouchers d’un jour, mais plutôt suite à des agressions à l’arme blanche  dont elles ont été victimes de la part de voyous qui peuvent se promener ce jour-ci avec leurs sabres et leurs poignards, en toute impunité. Le jour de l’aïd al-Adha, il n’est pas possible de faire la différence entre les vrais et les faux bouchers, entre les chevillards et les loubards.

Une grosse quantité de plaintes déposées auprès de la police, montrent que ces attaques perpétrées contre des gens paisibles ont été le fait de criminels en état de nervosité extrême suite à l’ingestion de psychotropes et d’hallucinogènes divers. La consommation de ces produits augmente singulièrement en périodes de fêtes religieuses en raison de la fermeture des débits de boissons, ce qui offre aux trafiquants  l’opportunité de s’adonner à leur activité illégale et de pousser les ventes.

Et puis, il faut relever aussi que l’absence de réglementation concernant les bouchers de l’aïd al-Adha permet à n’importe qui de s’ériger boucher et de se balader dans la cité avec des armes blanches, sans même se donner la peine de les dissimuler. Il n’est plus possible de distinguer ceux qui louent leurs services pour aider les gens à immoler et préparer leur mouton et ceux qui profitent de l’occasion pour s’adonner à leurs sévices contre les passants. Et du coup, ce jour de joie peut se transformer en jour de deuil, comme cela a été le cas en certains endroits la semaine dernière.