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Décès de Sidi Ahmed Zériat

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كتب بواسطة: Abdelkader Belcadi
المجموعة: Société
نشر بتاريخ: 20 تشرين2/نوفمبر 2014
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Décès de Sidi Ahmed Zériat

Le commissaire de police Sidi Ahmed Zériat n’est plus

Le commissaire de police Sidi  Ahmed Zériat  né à El Jadida en 1947 à derb Bouchrit et décédé suite à une longue maladie à l’hôpital militaire de Marrakech le 14 Novembre 2014

En tant que haut fonctionnaire, il a tour à tour occupé les postes aux ministères de l’Habitat et de l’intérieur et enfin à la Direction Générale de Sûreté Nationale à Rabat, Casablanca, El Jadida et enfin à Youssoufia

Que Dieu accueille le défunt dans son vaste paradis et d’accorder à sa femme Rachida, à ses filles Mériem, Ghizlan, Ouadia, Nabila, Dounia, son beau frère le Colonel major Si Mohammed El Kouchi, à ses frères, à Soumia sa sœur et à sa famille réconfort et compassion.

Les obsèques du défunt ont eu lieu à  en présence des autorités de la Sûreté Nationale, des grandes personnalités, des élus, des  membres de sa famille  et ainsi que deplusieurs autres personnalités civiles et militaires. Lors de son enterrement, le samedi 15 Novembre 2014,  au cimetière  de Youssoufia, le khatib  de la  grande mosquée  a prononcé un éloge funèbre dans lequel il a notamment qualifié les qualités du  défunt Sidi Ahmed Zériat. Dans son oraison, le khatib a exprimé l’accablement de l’affliction ressentie prématurée du défunt qui  était aimé et respecté par tous les membres de la famille ainsi que par la population Doukkalie et Hamrie.

Nous sommes à Dieu et à Lui nous retournons 

Faux bouchers et vrais agresseurs

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المجموعة: Société
نشر بتاريخ: 23 تشرين1/أكتوير 2013
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Les services d‘urgence des hôpitaux du royaume se sont emplis ces derniers jours, ces jours de fête, de patients présentant des blessures de plus ou moins grande gravité. Si nous excluons les gens qui se sont présentés à ces urgences pour des blessures légères et involontaires occasionnées par l’immolation des moutons, nous trouvons des cas de personnes sérieusement blessées, non pas par les couteaux de cuisine mal utilisés du fait de l’inexpérience des bouchers d’un jour, mais plutôt suite à des agressions à l’arme blanche  dont elles ont été victimes de la part de voyous qui peuvent se promener ce jour-ci avec leurs sabres et leurs poignards, en toute impunité. Le jour de l’aïd al-Adha, il n’est pas possible de faire la différence entre les vrais et les faux bouchers, entre les chevillards et les loubards.

Une grosse quantité de plaintes déposées auprès de la police, montrent que ces attaques perpétrées contre des gens paisibles ont été le fait de criminels en état de nervosité extrême suite à l’ingestion de psychotropes et d’hallucinogènes divers. La consommation de ces produits augmente singulièrement en périodes de fêtes religieuses en raison de la fermeture des débits de boissons, ce qui offre aux trafiquants  l’opportunité de s’adonner à leur activité illégale et de pousser les ventes.

Et puis, il faut relever aussi que l’absence de réglementation concernant les bouchers de l’aïd al-Adha permet à n’importe qui de s’ériger boucher et de se balader dans la cité avec des armes blanches, sans même se donner la peine de les dissimuler. Il n’est plus possible de distinguer ceux qui louent leurs services pour aider les gens à immoler et préparer leur mouton et ceux qui profitent de l’occasion pour s’adonner à leurs sévices contre les passants. Et du coup, ce jour de joie peut se transformer en jour de deuil, comme cela a été le cas en certains endroits la semaine dernière.

 

El-Jadida-Prière du vendredi : des Mosquées vides…la faute au mouton ?

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المجموعة: Société
نشر بتاريخ: 18 تشرين1/أكتوير 2013
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Lors de la prière de ce vendredi, des fidèles ont  été surpris par le nombre  restreint des présents, dans les différentes  Mosquées de la ville

On était loin de l’ambiance du mois sacré du Ramadan et de ses Mosquées pleines à craquer de « fidèles ».

Or, cette fête du mouton, n’est-elle pas aussi un événement religieux ?

N’est-elle pas la deuxième fête canonique de l’islam ?

Ne  correspond-t-elle pas à l’un des moments importants du Pèlerinage, celui du Sacrifice que le Pèlerin effectue en commémorant le geste d’Ibrahim (Paix Sur Lui), en signe de soumission à Dieu ?

Alors qu’est-ce qui peut réellement justifier ces Mosquées vides ?

A-t-on négligé cette prière du vendredi, lui préférant une ambiance familiale, autour de  méchoui et  thé à la menthe ?

Quelle qu’en soit la véritable raison, cela met en doute le degré même, de la  spiritualité du musulman jdidi, pour ne pas dire marocain !

Certains diront qu’une grande partie des familles résidant à El Jadida, sont en voyage ! Soit. Mais beaucoup de familles jdidies, sont aussi de retour dans leur  ville d’origines ?

Comment donc expliquer, que la Mosquée El QODS, sise à Kodiat Ben Driss, pour ne citer quelle, et dont le parking accueille habituellement, de 200 à 300 voitures, à  chaque prière du vendredi et     n’en contenait pas plus que 6 - 8 en ce vendredi de l’Aid ?

On ne veut pas aller jusqu’à croire, que certains fidèles ne font leurs prières, que par la force de l’habitude et non par véritable spiritualité !

 

 

MOHAMMED CHIADMI, AUTEUR, TRADUCTEUE ET EDUCATEUR : Le droit à la reconnaissance

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كتب بواسطة: Ahmed Chahid
المجموعة: Société
نشر بتاريخ: 12 تشرين1/أكتوير 2013
الزيارات: 9725

  MOHAMMED CHIADMI, AUTEUR, TRADUCTEUE ET EDUCATEUR :                                

         Le droit à la reconnaissance

Mohammed CHIADMI, qui est l’un des fils des Doukkala, a passé de longues années dans le domaine de l’enseignement, d’abord en qualité d’enseignant, puis en tant qu’administrateur. Il a ensuite occupé de hautes fonctions dans d’autres secteurs et s’est lancé dans l’écriture et la traduction laissant une œuvre importante. Or, malgré ses multiples services et ses diverses contributions scientifiques, il n’a pas reçu les hommages qu’il mérite, notamment de la part des personnalités de la région des Doukkala, lui qui a consacré sa plume à celle-ci en essayant de ressusciter son patrimoine par la mise en évidence de son rayonnement culturel. Combien n’a-t-il pas besoin d’être honoré en cette phase de sa vie qui a sans doute émoussé son ardeur pour l’écriture et la publication ! À travers ce billet, nous ne pouvons donc qu’attirer l’attention sur la nécessité de lui rendre hommage et d’entreprendre la publication de ses travaux qui demeurent encore sous forme de manuscrits, en particulier son livre de grande valeur sur les cités urbaines disparues : Hosn addalala âla ma ‘nqarada min haouader doukkala (Bonne indication des cités urbaines disparues des Doukkala).

 

Mohammed CHIADMI HAJJI SBAÏ est né à El Jadida en 1924. Il a obtenu une licence en histoire-géographie et une autre en Lettres arabes, a enseigné sous le protectorat en primaire et en secondaire dans plusieurs villes du Maroc, dont El Jadida, Azemmour et Azrou. Aux premières années de l’indépendance, il a été chargé de la direction du lycée Moulay Ali Chrif à Sefrou avant de devenir proviseur du lycée Ibn El Khatib à Tanger. Au début des années soixante, il a été nommé délégué provincial du ministère de l’enseignement à El Jadida, Settat et Khouribga, avant d’assumer la même responsabilité à la préfecture de Casablanca. À partir de 1965, il est devenu chef de la Division de la Recherche et de l’Action Pédagogique, puis inspecteur général de l’enseignement primaire en 1968 et 1969. Enfin, entre 1969 et 1973, il a été nommé directeur de l’enseignement secondaire et professionnel et de la formation des cadres. Son expérience administrative va lui permettre de rejoindre le ministère des Habous et des Affaires islamiques où il occupera la fonction de directeur du cabinet du ministre pendant quatre ans (1973-1977) avant de devenir secrétaire général du Conseil des députés entre 1977 et 1984.

En général, M. Chiadmi a accumulé entre les années quarante et quatre-vingt une longue expérience dans l’enseignement et l’administration et s’est vu confier de nombreuses responsabilités.

D’un autre côté, M. Chiadmi a contribué à la production scolaire en réalisant avec les professeurs Ibrahim Harakat et Hassan Essaïh des manuels scolaires à l’intention des élèves du secondaire. Il a aussi effectué la traduction des deux tomes se rapportant aux Doukkala dans la collection « Villes et tribus du Maroc », supervisée par l’illustre sociologue Edouard

Michaux-Bellaire. Il a ainsi traduit le tome relatif à « Azemmour et sa banlieue » et celui consacré aux Doukkala, mais sans se limiter au corpus. En effet, il l’a étoffé de commentaires et enrichi de précisions et de rectifications, à la lumière des renseignements et savoirs puisés dans les recherches et études publiées sur les Doukkala durant les dernières décennies. On lui doit également la traduction en français de « Maâni Al Cor’an al Karim » (le Noble Coran Les sens de ses versets), une traduction qui a été bien accueillie de la part des intéressés et qui a connu un écho favorable chez les spécialistes. Dans le domaine de l’Histoire, M.Chiadmi a écrit « Tarikh madinat Tit aou madinat moulay Abdallah» (Histoire de la ville de Tit ou de des ouvrages de référence les plus importants en la matière. Il a aussi composé des biographies, dont il en a consacré une à son grand-père, le Mokaddem Mohammed Chiadmi, dans un ouvrage unique intitulé « Arraoud almi’âtar bima lil Mokaddem Sidi Mohammed Chiadmi El Hajji Sbaï mina lmafakhir oua l’athar » (ce qui peut être traduit en : Le jardin parfumé des gloires et vestiges du mokaddem Med Chiadmi El Hajji Sbaï). Ce livre ayant pour objet la vie du maître spirituel de la zaouïa Derkaouïa, située au quartier Essafa à El Jadida, contient une annexe très intéressante relatant le voyage effectué par le mokaddem en France pour assister à une foire dans la ville de Lyon. Il s’agit d’un texte très rare qui remonte aux débuts du vingtième siècle. Outre ces travaux, M. Chiadmi a apporté son concours à l’encyclopédie du Maroc « Maâlamat Al Maghrib » en y collaborant de façon régulière et intense depuis la parution de son premier volume en 1989 jusqu’à celle de son vingtet- unième en 2005. Il y a ainsi rédigé soixante-huit articles, qui se rapportent dans l’ensemble à la région des Doukkala, en prenant soin d’en faire connaître les composantes tribales, les familles, les hommes, les marabouts et les saints, les zaouïas, les monuments : qasbah et cités disparues.

Parmi les familles et personnages évoqués, on citera de grands noms comme Al Hattab, Chiadmi, Al Mabkhout, en plus des Dghoughiyin (Bni Dghough), Abdelkrim Moundib et Abderrahman Addoukkali. Quant aux zaouïa et marabouts des Doukkala, on retiendra la zaouïa Tounsia, zaouïet Saïss, la zaouïa al Bouqya ; Sidi Bousejda, Sidi Bouzid… Les articles rédigés sur les qasbah, sites et cités urbaines concernent entre autres Azemmour après le retrait des Portugais, Al Gharbia, Ayir (Oualidia), Boulaaouane, Sbyet, Jorf Lasfar, Lalla Aïcha El Bahria…D’autres articles ont pour objet certaines sections des Doukkala, comme Ouled Bouaziz.

Mais M. Chiadmi ne s’est pas contenté de rédiger pour l’encyclopédie du Maroc des articles sur la région des Doukkala, il en a réalisé d’autres sur des familles, des personnalités, des marabouts et des saints issus d’autres régions, tels Âl Marinou, Âl ElGharbi, Sidi Boulqnadel et Moulay Bouselham. Il a également réalisé un article sur l’Institut Pasteur au Maroc et rédigé un autre sur Day Ould Sidi Baba, ancien président du Conseil des Députés auprès duquel il avait assumé la responsabilité de secrétaire général entre 1977 et 1984.

Dans l’ensemble, les contenus des articles publiés dans l’encyclopédie du Maroc ont montré l’étendue du savoir de M.Chiadmi, sa culture encyclopédique et l’ouverture de son esprit.

Finalement, ce billet est à considérer comme un appel lancé pour qu’un hommage soit rendu à M. Chiadmi dans sa vie ; peut-être que cet honneur lui réchauffera le cœur et lui permettra au moins d’espérer ne pas être oublié dans la région que, lui, n’avait jamais oubliée, ni surtout ignoré dans la ville qui l’avait vu naître. Rendre hommage à un tel personnage ce serait tout simplement lui exprimer notre gratitude pour tout son apport éducatif et scientifique.

 

 

 

Enquête: À quelques jours de l' Aïd El Kébir à El Jadida L’Aïd El Adha, entre tradition et tracasseries

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كتب بواسطة: HAJ ABDELMAJID NEJDI
المجموعة: Société
نشر بتاريخ: 09 تشرين1/أكتوير 2013
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L'Aïd El Kébir (la grande fête), appelée aussi «Fête du mouton», «Aïd El Adha», «Fête du sacrifice», est une grande fête religieuse qui célèbre le miracle opéré par Dieu substituant un bélier au fils qu’Abraham lui offrait en sacrifice. Cette fête est aussi une communion entre musulmans. Et, à l’approche de l’Aïd El Adha, El Jadida est devenue un «souk» pour les ovins. La quasi-totalité des quartiers se sont transformés en centres pour la vente de moutons. Évidemment, cette année, les  prix des moutons enregistrent des hausses qui vont pénaliser les Doukkalis aux bas revenus.                                                                                        

Quelques jours avant la fête, El Jadida est en ébullition. Partout, on voit des moutons transportés sur les épaules, sur les mobylettes, dans des carrioles, à vélopousses; tous les moyens sont bons. La plupart des bêtes proviennent de (Errahba)  située au sud-ouest de la ville. C’est un véritable labyrinthe. Pour circuler, il faut se faufiler et surtout faire attention à ne pas prendre une patte ou une corne dans l’œil. Le choix du mouton se fera selon ses propres techniques : on tâte les cuisses pour voir si la chaire est bonne, on regarde et on marchande.

Des garages et même des impasses servent, ces jours-ci, de «parcs» pour moutons. Les transactions s’effectuent généralement de manière anarchique, sans aucune précaution contre les risques que peuvent engendrer ces manières de faire. En effet, un nombre indéterminé de marchés s’ouvre au gré des disponibilités du terrain et des conjonctures. Pourtant, les autorités provinciales ont pris une série de mesures destinées à préserver le cadre de vie et lutter contre les risques de dégradation. Cette mesure est constituée par la détermination du lieu d’installation du marché de moutons de l’Aïd El Adha (Errahba) au niveau de la capitale des Doukkala.

Les principales races proposées dans les Doukkala sont le «Sardi», la race «Timahdite», la race «Boujaâd», appelée aussi «Race jaune» et la race «Dammane».

L'Aïd El Kébir n’est pas seulement une affaire d’éleveurs et de consommateurs. Les intermédiaires " Chennaka" font légions dans les souks. Il leur arrive de réaliser des gains considérables. Le plus souvent, ils suscitent la flambée des prix en manipulant les opérations de vente. «Dupe est celui qui achète son mouton sans savoir s’il a affaire à un éleveur vendeur ou à un intermédiaire. La différence peut atteindre

800 DH lors d’une transaction de cinq minutes», indique Driss. Les « Chennaka», qui veulent engranger le maximum d’argent et rapidement, n’hésitent pas à employer les grands moyens, peu importe les contre-indications. Ces « Chennaka» sont des  maquignons improvisés qui imposent leur diktat. Ils sont issus de toutes les catégories sociales et professionnelles. Ils sont épiciers, vendeurs de légumes, enseignants, fonctionnaires, voire cadres. Ce sont les intermédiaires entre l’éleveur et le client, lequel est appelé à être sacrifié lui-même.  Pis encore, ces opportunistes utilisent un aliment de croissance destiné au poulet de chair pour engraisser les moutons. Pour les connaisseurs, rencontrés sur place, «l’engraissement des moutons par cet aliment est visible sur les viandes de boucherie avec des parties grasses et d’autres maigres. Cet aliment  permet de transformer un poussin de quelques grammes en un poulet de 3kg et plus, et ce, en 45 jours seulement. Imaginez un mouton qui a cette nourriture en abondance!!! ».

De son côté, M.B., professeur universitaire, préfère acheter directement d’une écurie pour deux raisons : «Primo, pour éviter la spéculation stimulée par les intermédiaires durant les derniers jours et secundo, pour m’assurer un bélier sain, en le laissant dans l’écurie jusqu'à la veille de l’Aïd». C’est pour une raison de commodité que la tendance actuelle des achats se concentre sur les écuries. «Les habitants des immeubles et des maisons sans petit jardin ne peuvent se procurer le plaisir de garder une semaine ou dix jours à la maison le mouton de l’Aïd ave tout le rituel de henné et la joie des enfants», développe avec nostalgie une mère de famille.

Sur le volet des achats, nombreux sont les acquéreurs qui ont déjà fait leur choix de la bête à immoler. C’est souvent le choix des enfants qui prime. Les parents ayant des petites bourses recourent à des avances, à des prêts ou à des crédits bancaires uniquement pour ne pas priver leurs enfants de cette joie collective: «La joie de mes enfants est au-dessus de toutes les dépenses», déclare A. Ahmed dont le fils a choisi un mouton estimé à 3700DH. L’Aïd El Adha, tout comme le Ramadan, est le terrain propice pour «tomber de Charybde en Scylla». Malheureux sont ces parents qui, pour échapper à la tristesse de leurs enfants, le jour de la Fête, préfèrent s’endetter. Ainsi, au-delà du sacrifice du mouton, symbolisant la soumission du prophète Ibrahim à Dieu, ce rituel religieux crée son lot d’offres de crédits à la consommation auxquelles ne résistent pas de nombreuses familles désireuses de pouvoir commémorer cette incontournable tradition. Par conséquent, la frénésie de consommation qui l’accompagne fait parfois oublier l’aspect religieux de cette tradition…Malgré tout, le sacrifice du mouton reste incontournable aux Doukkala, chaque famille cherche par tous les moyens à respecter la tradition. Peu importe les solutions utilisées. L’achat de l’animal reste une priorité même si les crédits à taux zéro proposés ne dupent personne. "Il faut être vraiment naïf pour croire qu’il existe des crédits à taux zéro», affirme Ben Salah.

Lors de notre passage à Sebt Douib, la semaine dernière, le prix du mouton sortait complètement de l’ordinaire. On y trouve des bêtes en tous genres avec des prix très variables, qui peuvent aller jusqu'à 6000 DH la tête. La différence des prix ne réside pas dans le poids mais dans les cornes! Les moutons ayant de grands appendices céphaliques en spirale et pointus, sont chouchoutés par leurs propriétaires. La nature a gâté cette fois-ci les éleveurs. Ainsi, contrairement à l’année passée où le mouton pesant entre 20 et 25 kilogrammes n’avait pas dépassé les 2000 DH, cette année, le prix du mouton de même poids est cédé entre 2500 et 2800 DH. 

Au souk de bétail de Had Ouled Frej, connu par toute la population des Doukkala, surtout à l’approche de l’Aïd El Adha, les prix pratiqués sont vertigineux. Même si les moutons sont disponibles, le choix reste rare pour la majorité des bourses. Au sujet des prix excessifs des moutons, la majorité des citoyens disent que cela contribue encore plus à la diminution de leur pouvoir d’achat, déjà fortement érodé. C'est pourquoi plusieurs familles ont décidé cette année de se cotiser pour acheter  un veau coûtant entre 8000 et 11000 DH.

L’Aïd, c’est aussi l’occasion pour la prolifération de certains métiers saisonniers. Vendeurs de charbon, les connaisseurs en achat du mouton, les commerçants d’aliments de bétail, les aiguiseurs de couteaux munis de machines manuels ou électriques sans oublier les «hammala» ou transporteurs avec charrette ou véhicule.

La veille de l'Aïd El Kébir, tout est purifié : les maisons sont nettoyées de fond en comble, les tissus jusqu'au moindre petit chiffon, consciencieusement lavés.

À partir du moment où le mouton est choisi pour être destiné au sacrifice, il devient presque sacré, on lui fait boire différents breuvages, le matin de l’Aïd. C’est après la prière que le mouton peut être égorgé, généralement c’est autour de 9 H30. Le sacrifice doit être accompli par un homme pieux qui tranche la carotide de la bête dont la tête est dirigée vers La Mecque. Commence alors le travail : une fois la tête coupée, à l’aide de pompe à vélo ou tout simplement en soufflant dedans. On gonfle l’animal afin de détacher la peau des muscles. Puis par les pieds, on le suspend et on commence à lui retirer la peau très délicatement. Celle-ci sèchera puis sera nettoyée. C’est un très bon tapis pour la prière. La bête est vidée de ses entrailles qui seront conservées. Tout se mange : poumons, foie, cervelle, boyaux, le gras…. Une fois le mouton dépecé, on le laisse sécher. Le premier jour, selon les us et coutumes, le mouton n’est pas entamé n’importe comment. Les Doukkalis commencent par «boulfafe» (morceaux de foie enrobés de crépine grillés). Le soir, on mange du couscous préparé avec l’épaule droite qui, désossée permet d’y lire l’avenir : la bonne récolte, un bonheur quelconque, les jeunes filles peuvent distinguer les silhouettes d’éventuels prétendants… Et aucun repas ne saurait se terminer sans le fameux verre de thé.

Le reste du mouton entier passe la nuit dans la maison enveloppé dans un linge et suspendu. Il n’est découpé que le lendemain. Et selon la tradition, un tiers est donné en aumône, un tiers consommé et un tiers conservé. La viande du mouton est conservée pendant une certaine période (le guédid). La recette consiste à découper la viande en fines lanières et à la faire mariner dans un récipient en y ajoutant du sel et des épices (cumin, gingembre, curcuma, etc). La dernière étape, c'est le séchage au soleil pendant quelques jours. Le guédid est utilisé dans la préparation des tajines et en couscous. Avant d'utiliser cette viande séchée, il faut la laisser tremper dans de l'eau pendant une nuit. Le guédid peut être conservé plus de deux mois. Certains ménages, en plus du guédid, préparent des petites boules de graisse dans une bande d'estomac ficelées avec des intestins (sel et épices). Ces boules appelées "Courdas" sont utilisées uniquement dans le couscous.

Il reste que, dans certaines familles, le sang et certaines parties du sacrifié sont utilisés à des fins magiques. L’omoplate sert à lire l’avenir. Quand à la Gadida (7 différents morceaux de viande séchée et épicée), elle sert à prévenir la stérilité.

Quant aux enfants, de simples observateurs au début, ils prendront part activement à la fête. Ils vont recevoir au deuxième jour de la maîtresse de maison quelques morceaux de viande et des légumes pour confectionner un plat appelé

« Khailouta» (mélange).

Selon Mohammed Ben Salah, un vieux jdidi: «Autrefois, l’Aïd avait aussi ses traditions. C’était une occasion pour la famille et les amis de se retrouver  pour échanger les vœux de l’Aïd. La communion entre les voisins était profonde et peut aller jusqu’à offrir un mouton aux familles pauvres. Mais les temps ont bien changé, on n’égorge plus le mouton comme avant. L’évolution du mode de vie a entraîné de nouvelles habitudes, les gens n’ont pas appris les techniques du sacrifice comme le faisaient leurs ancêtres. Aujourd’hui, le sacrifice du mouton se fait par des bouchers ambulants qui font le tour des zones urbaines et fixent leurs tarifs entre 200 et 300 DH par tête d’agneau. Le sacrifice et son sens demeurent ancrés. Mais les modes ont changé, même les réjouissances ne semblent plus avoir le même goût. Autrefois, le soir de l’Aïd, les gens se livraient à des festivités et à des rituels tels que le «Sbâa Boulabtayene»(le lion aux sept peaux de mouton). Les festivités pouvaient durer sept jours. Et le matin du deuxième jour, c'est "Hlilou". Les enfants et les jeunes y disposent d'une totale liberté pour asperger voisins, amis et passants. Garçons et filles trottent dans les rues à la recherche d'une proie ou d'un point d'eau pour s'approvisionner.».

L’Aïd El Kébir, la fête de tous les sacrifices

Aux Doukkala, l’Aïd El Adha est aussi l'occasion d'effacer toutes les rancœurs, de pardonner, de se réconcilier ou de se rapprocher les uns les autres et de repartir sur de bonnes bases. Et pour les enfants, cette fête est synonyme de joie, de gaieté et de bonheur. À l'occasion on leur offre des vêtements neufs.   

Mais beaucoup de gens ont oublié le vrai sens de l'Aïd, son sens religieux. Nombreux sont ceux qui procèdent à ce sacrifice pour se créer une bonne image auprès des autres, ou pour concurrencer son voisin. Même ceux qui n'en ont pas les moyens s'endettent afin d'acheter un mouton et faire bonne figure au sein de la société. Ainsi, toutes les catégories sociales respectent la tradition. Rares sont les exceptions et les plus pauvres empruntent ou vendent quelques pièces de leurs meubles pour acheter un mouton ou, à défaut, une chèvre. Les sommes en jeu sont importantes. Mais la pression sociale est forte et il est difficile d'ignorer l'Aïd. « Que faire de la journée de l'Aïd si l'on n'a pas chez soi un mouton à découper? Se résigner à humer les brochettes du voisin est un inimaginable supplice à la limite de l'humiliation», nous a dit Latifa, veuve et mère de trois enfants. 

  1. El-Jadida : une belle partition qui ne peut perdre ses notes

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