“Le phénomène de la fermeture des salles de cinéma est un problème qui préoccupe tout le monde; c’est un phénomène résultant de plusieurs facteurs, dont le recul de fréquentation des salles de cinéma, la piraterie, Internet, la transformation de certaines salles en projets commerciaux générateurs de revenus”, a souligné le ministre.

Dans un entretien accordé à un Spécial édité pour les 10 ans du festival “Cinéma et migrations” (5/9 novembre), M. El Khalfi a relevé que son département est conscient de ce challenge “qui influe sur le taux de fréquentation des salles de cinéma, mais aussi sur la création cinématographique marocaine”.

Pour arrêter cette hémorragie, et capitalisant sur les acquis et sur la concertation avec les spécialistes, son département, a-t-il dit, penche sur la création de complexes cinématographiques qualifiés et attractifs et encourage la construction de salles de cinéma, en tenant compte de la réduction des impôts, et ce en partenariat avec d’autres parties et départements, comme le ministère de la Culture, tout en associant le secteur privé au processus.

Faisant état de la mise à disposition par le ministère d’un montant de 690 mille DH au soutien et à la numérisation de 7 salles de cinéma à l’échelle nationale (Casablanca, Marrakech, Tétouan, Meknès et Salé), il a estimé que “l’absence de salles de cinéma dans le Sud du Royaume est un véritable problème”. “Nombre de manifestations cinématographiques dans le sud y sont organisées sans disposer d’une salle de cinéma, le lieu indiqué de la projection des films et non pas ailleurs. Ouarzazate, haut lieu d’attraction de la production étrangère qui draine de grandes productions mondiales, n’a pas, non plus, de salle de cinéma après la fermeture de celles dont elle disposait”, a-t-il déploré.

Pour lui, cette situation est “anormale et le ministère met les bouchées doubles pour y remédier en conformité avec la politique de développement que prône l’Etat avec les villes du Sud dans le cadre de la régionalisation avancée”.

M. El Khalfi a soutenu que “la région Souss-Massa-Drâa figure parmi les régions dynamiques dans les provinces du Sud, en raison de ses potentialités touristiques, culturelles et économiques. Elle a besoin aujourd’hui de salles de cinéma, voire d’un complexe cinématographique à la pointe, surtout qu’elle abrite nombre de festivals et de manifestations cinématographiques importantes comme le festival Cinéma et migrations, le festival du cinéma du Sud”.

Indubitablement, a-t-il poursuivi, “cette région se taille une place de choix dans la stratégie du ministère en termes de mise à niveau de l’infrastructure du cinéma marocain”.

Le ministre a aussi mis l’accent sur l’importance des recommandations du Livre blanc du cinéma élaboré par la commission scientifique issue des Assises nationales sur le cinéma (octobre 2012) et qui constitue une solide plateforme de débat autour des questions liées au cinéma marocain en vue de promouvoir l’industrie cinématographique nationale et de dégager une vision collective claire sur ce secteur.