Le nouveau concept de développement au Maroc moderne exige la consolidation des équilibres dans n’importe quel domaine, y compris celui de l’environnement.

Et c’est dans cette vision qu’on doit comprendre que le développement de la capitale des Doukkala dans l’équilibre passe avant tout par l’harmonie du cadre de vie en préservant les espaces, en améliorant les paysages et en protégeant les ressources naturelles sans oublier le bien-être des habitants.

Malheureusement, les gérants de la ville, ne semblent pas l’entendre de cette oreille. Allez voir le complexe commercial El Kalâa au cœur de la rue Bendagha qui se trouve à 10m de la place El Hansali (centre-ville) et qui conduit à des établissements publics à très haute fréquentation. Sur cette rue livrée tristement à son mauvais sort, il est déplorable de constater combien la pollution a atteint le seuil critique.

On va dire : «On évoque encore le problème du complexe El Kalâa ?». Entre nous, cela devient ridicule d’entendre cette question qui résonne dans tous les coins et recoins de la ville sans qu’on ait au moins un peu de bon sens et de patriotisme.

C’est vrai qu’on a tant dénoncé à chaque occasion depuis plus de 30 ans les décideurs de la ville sans que rien ne change en ce qui concerne ce fameux projet du complexe El Kalâa si ce n’est en pire. Mais nous continuerons à évoquer ce projet scandale jusqu’à ce que justice soit faite car nous trouvons que c’est inadmissible de voir les habitants des Derb Somic, Ben Driss, Bendagha, Belhaïba et place El Hansali soient condamnés à vivre dans cet état déplorable qui nuit à l’esthétique en général et à la santé physique et mentale de tous les Jdidis.

Pourquoi donc cette inertie des autorités provinciales et locales, des élus et des personnes concernées y compris le département de l’environnement ? Pourquoi les différents conseils municipaux qui se sont succédé, y compris l’actuel, se sont-ils croisés les bras et se sont-ils contentés de regarder impuissants ? Ne sait-on pas que deux personnes ont trouvé la mort à cause de ce marécage tandis qu’un vieux, voulant faire sa prière d’Al Maghreb, a été sauvé in extremis ? N’a-t-on pas entendu dire que plus de six enfants ont failli être noyés croyant que ce marécage est simplement un champ verdoyant ? Jusqu’à quand va-t-on entendre que chacun renvoie la balle à l’autre ? Peut-être qu’on veut que, par ce fameux projet, El Jadida devienne le n°1 mondial de l’élevage des grenouilles et des rats ? Et pourquoi ne pas devenir le n° 1 mondial de la friture de cuisses de grenouilles?

De toute façon, ne soyez pas surpris si un jour vous entendez qu’une révolte des rats vient d’éclater à El Jadida. L’indifférence des services concernés et le laxisme des parlementaires et des élus ne font qu’aggraver la situation écologique devenue catastrophique. Le crachat des eaux polluées et les débris toxiques des constructions, ajoutées aux flaques d’eau et de boues envahissantes empestent, par leurs odeurs nauséabondes, tout le quartier environnant. Cela a donné à la zone l’aspect dépotoir où on entasse les ordures ménagères et où s’amoncellent les immondices. Tout cela constitue une vue made in «mépris de la honte».

L’abandon du projet du complexe commercial El Kalâa, qui est en ruine depuis plus de 30 ans, constitue un véritable calvaire pour les citoyens. Ils se trouvent dans une situation lamentable et critique. C’est pourquoi il est incompréhensible que les coupables, qui ont fait «volatiliser» des deniers publics dans ce projet bidon, soient toujours assurés de l’impunité.

Pourquoi donc la justice a rangé le dossier de cette affaire dans les tiroirs ?