Le gouvernement marocain va mettre un terme fin novembre aux subventions des produits pétroliers

La Caisse de compensation va lever la subvention des produits pétroliers à partir de fin novembre courant, a affirmé mardi le ministre chargé des affaires générales, Mohamed El Ouafa.

Les produits pétroliers “ne seront plus subventionnés par la Caisse de compensation dès fin novembre”, a dit le ministre, qui répondait à une question orale à la chambre des conseillers sur l'”impact de l’application du système d’indexation sur le prix des produits pétroliers”. La révision des prix de ces produits dans le cadre du système d’indexation se fait selon des calculs techniques précis, a-t-il fait savoir, indiquant que les prix de l’Essence super, du fuel n 2, du fuel n 2 ONEE et du Fuel spécial ont baissé à partir du 1er novembre courant.

Ainsi, le gouvernement marocain, présidé par  Abdelilah Benkirane, va mettre un terme fin novembre aux subventions des produits pétroliers, dont le coût annuel pour les finances publiques avait atteint plus de quatre milliards d’euros en 2012.

Ce gouvernement, emmené par les islamistes du Parti justice et développement (PJD), avait entamé l’an dernier une réforme “progressive” de la caisse de compensation, qui subventionne des produits de grande consommation (essence, farine, sucre…). Alors que les produits pétroliers représentaient près de 90% du coût total, le prix de l’essence avait été totalement libéralisé en début d’année et celui du gazole partiellement.

Cette première mesure avait déjà permis de réduire le montant de la caisse de compensation, qui avait atteint 55 milliards de dirhams (cinq milliards d’euros) en 2012 et entraîné un dérapage du déficit public à plus de 7% du PIB.

La loi de finances 2015 prévoit une nouvelle réduction, à hauteur de deux milliards d’euros, ainsi qu’une poursuite de la résorption du déficit (à 4,3%).

Début novembre, le chef du gouvernement Abdelilah Benkirane avait exprimé son intention de “supprimer totalement” les subventions sur les hydrocarbures.

Dans un rapport présenté fin octobre, l’Agence internationale de l’Énergie (AIE) a recommandé aux autorités de “poursuivre l’élimination des subventions” notamment du gaz butane, qui “grèvent” les finances publiques.

La réforme de la caisse de compensation a en outre été encouragée par le Fonds monétaire international, auprès duquel le Maroc bénéficie d’une ligne de précaution et de liquidités de cinq milliards de dollars.