Chargé d’évènements d’une extrême importance et haut lieu historique où sont enterrés de nombreux Chouhada ainsi que l’un des principaux martyrs de la Nation, Hoummane El Fetouaki, le cimetière des Chouhada de la prison de l’Adir a abrité, dans la matinée dimanche 20 août 2017, les premières festivités marquant la célébration du 64e anniversaire de la Révolution du Roi et du Peuple . Ainsi, un grand rassemblement, présidé par M. Mohammed Amine El Guerrouj, gouverneur de la province d’El Jadida, a marqué cette journée du 20 août dans le cimetière des Chouhada dans la prison de l’Adir. C’était une occasion propice pour ramener à la mémoire le souvenir glorieux de l’histoire de la résistance et de la lutte contre l’incursion étrangère au Nord et au Sud du Royaume. Cette épopée a démontré au monde entier la parfaite symbiose entre le Roi et son peuple qui se sont sacrifiés corps et âme pour la gloire du Maroc.
Après l’émouvante cérémonie du lever des couleurs, saluée près de la sépulture des martyrs de l’Adir par un détachement des gardiens de la prison de l’Adir, le gouverneur de la province d’El Jadida a déposé une gerbe de fleurs au pied de la stèle commémorative portant les noms des martyrs de l’Adir. La Fatiha a été lue et des prières ont été élevées pour le repos de l’âme de l’ensemble des Chouhada du Royaume, avec à leur tête le libérateur de la Nation, S.M. Mohammed V et le réunificateur, S.M. Hassan II ainsi que pour la gloire du règne de S.M. le Roi Mohammed VI, que Dieu l’assiste.
Intervenant lors de ce meeting, le délégué régional du Haut commissariat aux anciens résistants et anciens membres de l’Armée de Libération a prononcé une allocution dans laquelle il a souligné la profonde signification de cet événement qui a marqué l’histoire moderne du Royaume et mis en exergue les sacrifies consentis par la famille Royale et le peuple pour libérer le Maroc du joug du colonialisme tout en faisant remarquer que notre pays n’a fait après le retour de son Roi libérateur et de la famille Royale de l’exil que sortir d’une bataille pour entrer dans une autre. Il a fait remarquer que la date du 20 août 1953 restera gravée dans la mémoire des générations qui se succèdent et dans le registre de notre histoire qui regorge d’épopées, soulignant qu’il s’agit là d’un événement phare dans le processus de la lutte nationale pour la liberté et l’indépendance C’est pourquoi cette révolution glorieuse continue avec une bataille pour l’unité territoriale et pour moderniser le pays sous l’égide de S.M. le Roi Mohammed VI. Il a aussi mis l’accent sur l’importance du processus historique de la lutte commune du Trône et du peuple pour la liberté, l’indépendance et la défense de la souveraineté et des valeurs sacrées de la Nation. Ensuite, il a rappelé que les martyrs marocains ont écrit de leur foi, de leur courage et de leur sang l’histoire du nationalisme face aux envahisseurs afin que le peuple marocain retrouve sa dignité nationale et qu’il recouvre sa liberté.
Le délégué régional a aussi saisi cette occasion pour rappeler les réalisations accomplies au profit des anciens résistants et anciens membres de l’armée de libération et de leurs familles dans différents domaines (couverture médicale, logement social, emploi,) et les efforts déployés pour l’amélioration des conditions de vie de cette catégorie sociale, et ce, conformément aux Hautes Orientations Royales. Il a par ailleurs exprimé la fierté de la famille de la résistance et de l’armée de libération des avancées et des acquis réalisés par le Royaume sous la conduite éclairée de S.M. le Roi Mohammed VI.
Le président de la commune rurale d’El Haouzia, M. Elmostafa Essafi, n’a pas manqué de mettre en exergue, dans un témoignage, l’extraordinaire symbiose entre SM Le Roi Mohammed V, la Famille Royale et le peuple où le sacrifice a battu tous les records de la part du peuple, en réponse à l’exemple donné par son Souverain. Et d’ajouter que la perspective entreprise par les colonisateurs pour séparer le peuple de son Roi par l’exil de feu SM Mohammed V a été tuée dans l’œuf par un grand soulèvement populaire contre l’occupant aux quatre coins du Royaume. Ce fut un tournant décisif dans la lutte commune pour l’indépendance qui a marqué le début de la fin de l’ère colonialiste tout en annonçant l’avènement de la liberté et de l’indépendance. En dépit de ses grands moyens militaires et de la cruauté de la répression, toutes les tentatives du colonisateur visant à endiguer la révolte populaire ont été vouées à l’échec, a indiqué M. Elmostafa Essafi. Il a aussi souligné l’importance de se remémorer en permanence le patriotisme légendaire de ces grands hommes qui se sont sacrifiés avec héroïsme pour la défense du Trône Alaouite et le recouvrement de la liberté et de l’indépendance.
Ces grands patriotes venus de divers horizons et unis par les mêmes valeurs, qui n’ont point hésité à sacrifier leurs vies pour la pérennité des institutions et valeurs sacrées du Royaume. C’est cet élan de patriotisme, a ajouté M. Elmostafa Essafi, qui a permis le triomphe de la volonté du Roi et du peuple et le recouvrement de la liberté et de l’indépendance.
De son côté, le président du Conseil des Oulémas de la région d’El Jadida, Abdellah Chakir, a rappelé les actions héroïques menées par les 19 martyrs du pénitencier El Adir contre les forces coloniales et le courage dont ils avaient fait preuve jusqu’au jour de leur exécution pour la grandeur de l’Islam au Maroc. Ce qui n’avait pas manqué d’amener de nombreux citoyens à s’engager avec la même détermination et sur la voie de la foi musulmane initiée par le père de la nation. La grande puissance coloniale avait appris à ses dépens que la volonté d’un peuple, fortement attaché à son Roi, est invincible. Un Roi qui était en première ligne sur tous les fronts pour prouver au monde qu’il était prêt à tout sacrifier au même titre que le dernier des citoyens, car le dernier des citoyens était sous sa protection, la protection du père, a ajouté M. Abdellah Chakir.
Le rassemblement populaire a pris fin par la lecture d’un message de fidélité et de loyalisme au Souverain adressé au Cabinet Royal par la famille des anciens résistants et des anciens membres de l’Armée de Libération.
L’assistance a également élevé des prières implorant Dieu, le Tout-Puissant d’avoir en Sa Sainte Miséricorde les âmes des Chouhada de l’indépendance et à leur tête le père de la Nation feu S.M. Mohammed V et son compagnon de lutte feu S.M. Hassan II. Elle a aussi élevé des prières pour préserver S.M. le Roi Mohammed VI, lui accorder assistance et gloire et longue vie et le combler en la personne de S.A.R. le Prince Héritier Moulay Al Hassan, S.A.R. le Prince Moulay Rachid et de l’ensemble des membres de l’Illustre Famille Royale.
Notons à la fin que dans la soirée, une assistance nombreuse, composée d’autorités, élus, hommes politiques, syndicalistes, notabilités et de toutes couches de la population a suivi, avec ferveur et fierté, au sein de la grande salle de la province d’El Jadida, le Discours Royal adressé à la nation par S.M. le Roi Mohammed VI, à l’occasion du 64e anniversaire de la Révolution du Roi et du Peuple.
Hoummane El Fetouaki
Mohamed Ben Brik Ben Brahim, plus connu sous le nom de Hoummane El Fetouaki, est né en 1908 au village de Tassoumt, dans le Haouz, fief de la tribu des Fetouakas dans la région de Marrakech.
Il se lance dans l’action politique et intègre les cellules armées secrètes qu’animait déjà Mohamed Zerktouni. Quelques années plus tard, il crée une multitude de cellules de la résistance à Marrakech. Coup sur coup, il cible, sans succès, Glaoui, blesse Ben Arafa, rate de peu le Résident général Guillaume en visite à la ville de Marrakech et abat le commissaire Maurice Monnier. Mais, suite à l’assassinat du contrôleur civil Thivend, son réseau est démantelé. Fetouaki fut emprisonné au pénitencier d’El Adir et fut ensuite condamné à mort par un tribunal militaire.
Lorsque l’heure de l’exécution fut arrivée le 9 avril 1955, Hoummane El Fetouaki la subit avec courage et dignité. Il refusa de porter une bande sur les yeux. Un geste qui força l’admiration de ses compatriotes marocains, mais surtout de ses bourreaux.
Hoummane El Fetouaki est considéré jusqu’à aujourd’hui comme l’un des principaux martyrs de la Nation. Ceux qui ont fait don de leur vie pour la liberté, la dignité de leurs compatriotes, l’indépendance de leur Maroc et le retour du Roi légitime sur son trône.
Les Chouhada fusillés au pénitencier d’El Adir
entre le 4 janvier 1954 et le 3 avril 1955
Ahmed Rachidi, Mohamed Ben Ahmed El Hiyyani, Mohammed ben Radi Slaoui, Moulay Tahar ben Abdelkrim, Abdelâali Benchekroune, Abdelâaziz Benchekroune, Mohammed ben Ahmed El Bekkal, Larbi ben Ahmed El Bennae, Ali ben Tahar Oubbih, Mohammed ben El Mekki El Fournissour, El Hassane ben Ali Toto, Mbarek ben Boubker Hammadi, Mohammed ben Hoummane El Fetouaki, Allal Amkik,Rahal Ben Ahmed,Moulay Ali Ben Moulay El Ärbi,Abdellah Ben Mohammed Chefchaouni, Allal Ben Abdelkader Ben Larbi et Driss Ben Mohammed Ben Bouchaïb Lahrizi.