Soirée inoubliable des Andalussyat à El Jadida
Dans le cadre la 11ème édition du Festival Andalussyat des Musiques Andalouses, l’Association des amateurs de la musique andalouse du Maroc a organisé jeudi 4 décembre 2014 au théâtre Mohamed Afifi à El Jadida une soirée inoubliable de musique andalouse.
Organisée par l’Association des amateurs de la musique andalouse du Maroc, en collaboration avec la province d’El Jadida, les Andalussyat de cette année, qui se sont déroulés jusqu’au 22 décembre à travers les villes de Rabat, Casablanca et El Jadida, mettent en exergue la dimension internationale de l’art andalou via les prestations des orchestres venus du Maroc, de l’Espagne, de la Tunisie, de l’Algérie et de la France. Et lors d’une grande soirée conviviale, au théâtre Mohamed Afifi à El Jadida, le public jdidi, et particulièrement les mélomanes, ont eu l’occasion de déguster les saveurs de la musique andalouse du Maroc. Et plus précisément de la ville de Tétouan où cette musique, héritière de la si riche culture arabo-andalouse, reste vivace. Ainsi, les virtuoses de l’orchestre «Mohamed Larbi Tamsamani du conservatoire de musique de Tétouan» qui a interprété un échantillon de la musique andalouse sous la direction de Maître Mohamed Amine Akrami. Et tour à tour, les artistes marocains ont offert des istikhbarate avec derbouka, violoncelle, aoûd et violon, pour préparer l’assistance, à l’entrée sur scène de l’artiste- mounchida Zaïnab Afilal. Celle-ci a aussitôt entamé son tour de chant à un rythme soutenu. Zaïnab Afilal, toujours égal à elle-même sur scène, avec sa voix perçante, a tenu en haleine toute l’assistance. Medh et chants andalous étaient au menu de son passage tant attendu par les fans. Elle avait produit un cortège de styles dans ses chants caractérisés par une qualité du son exceptionnelle tout en réussissant à faire vibrer femmes et hommes sur les airs purs de la musique arabo-andalouse, d’autant plus que le public s’est amusé à chanter en chœur durant ces moments de rêve. Et, franchement, la diva Tétouanaise de la musique arabo-andalouse, Zaïnab Afilal, n’est pas passée inaperçue, lors de cette soirée. Avec son charme et sa prestance, elle a démontré qu’elle était en train de révolutionner la chanson andalouse. En plus de sa voix exceptionnelle, Zaïnab Afilal a prouvé qu’elle marquait de son empreinte la musique andalouse, grâce à la force de son interprétation.
Puis, le public a pu savourer les chants de l’étoile montante du Samaâ et du chant andalou, Marouane Hajji, originaire de la capitale spirituelle, Fès, qui, en compagnie des musiciens, a choisi les airs les plus célèbres de ce genre musical. Youyous et claquements de mains ont fusé, saluant la maestria remarquable de ce grand mounchid.
À cette occasion, Mouâad Jamaï, président d’honneur-fondateur d’Andalussyat et gouverneur de la province d’El Jadida, nous a indiqué que l’objectif de cette manifestation était de valoriser, de promouvoir la musique andalouse et de la pérenniser. Car cette musique est issue du peuple marocain qui a su préserver ainsi son patrimoine. Andalussyat constitue aussi un espace de dialogue entre les cultures. Il a aussi tenu à souligné que «l’Association des amateurs de la musique andalouse du Maroc (A.A.M.A.M), créée dès 1958, peut être fière du travail accompli. Car elle peut se targuer d’avoir organisé dix éditions d’un festival qui a drainé plus de 100 000 mélomanes et d’avoir fondé le Musée de la musique andalouse de Fès ainsi que Dar Al Ala à Casablanca. Le festival Andalussyat prend une tournure internationale. Cette année, le festival Andalussyat a couvert trois continents, trois pays et … trois villes marocaines… En plus, l’association a eu la nette conviction, dès sa création, de s’ouvrir à la fois sur la jeunesse et sur d’autres couleurs musicales proches du répertoire andalou telles que le flamenco, le fado et d’autres encore. Et ce, sans oublier l’important travail de vulgarisation destiné aux jeunes, par le biais notamment d’un portail Internet très documenté : la-musique-andalouse.com et la préservation de cet art séculaire à travers plus de 180 heures de précieux enregistrements. Mais il faut avouer qu’il reste beaucoup de choses à accomplir, comme la mise en réseau des différentes associations nationales, l’adaptation de cette musique aux modes de vie et d’écoute actuels et la recherche des noubas perdues»
Notons à la fin qu’«El Jadida Andalussyat» a été vraiment un pari réussi pour les responsables de l’Association des amateurs de la musique andalouse du Maroc.
Préservation du legs musical andalou et de la Nouba
Dans le cadre de la onzième Rencontre internationale des musiques andalouses, l’Association des amateurs de la musique andalouse du Maroc a organisé des concerts de musiques andalouses à Paris et à Dubaï, les 7, 8 et 27 novembre derniers. Le 3 décembre, le théâtre Mohammed V, à Rabat, les mélomanes ont eu droit à un plateau alléchant animé par l’ensemble maghrébin de musique andalouse et l’ensemble de Dar Al Ala, accompagné des Chabab Monastir de Tunisie et de Dar Al Gharnatia de Koléa en Algérie. Le vendredi 5 décembre, au Mégarama de Casablanca, la chorale de Dar Ala dirigée par le professeur Abdelhamid Es-Sbai, l’orchestre Chabab de Tétouan du maître Fahd Benkirane et l’orchestre du maître Mohamed Otmani ont emporté le public casablancais.
Quant à El Jadida, elle a eu droit à l’orchestre tétouanais Mohamed Larbi Temsamani le jeudi 4 décembre au théâtre Afifi. Et devant un public enthousiaste jusqu’au bout, une soirée inoubliable de clôture sera organisé le samedi 6 décembre 2014, dans un grand palace, à El Jadida, durant laquelle l’orchestre Abdelkrim Rais dirigé par Maître Mohamed Briouel, Abderrahim Souiri, Aziz Alami, Ahmed Merbouh et Asmaa Lamnouer ont donné un concert de musique maghrébo-andalouse avec l’utilisation d’instruments traditionnelles comme le Luth oriental, la Mandoline….