La saleté envahit la ville d’El Jadida;

qu’en pense M. le gouverneur?

El Jadida, considérée jadis comme le Deauville Marocain étouffe ces derniers jours. À l’inextricable question de plusieurs problèmes, s’ajoute celui de la saleté et des ordures qui jonchent avenues, quartiers, rues et ruelles.

Bon nombre de quartiers de la ville, à l’image de la place Allal El Kasmi, la cité portugaise, El Hansali, Somic, derb Ben Driss, Balestrino, Daya, El Kalâa, Sfa, avenue Errafie, derb Ben Dagha, Bouchrite, Lalla Zahra, port , avenue Hassan II, Koudia, Salam et Saâda, croulent sous les ordures où l’insalubrité fait désormais partie du décor, entraînant la prolifération d’insectes, de rats et chiens errants en quête de nourriture. El Jadida-Centre qui constitue la vitrine de la capitale des Doukkala, enregistre aussi ces derniers jours, une situation inhabituelle qui renseigne sur ce laisser-aller.

En effet, plusieurs sachets de déchets sont entassés devant des bennes à ordures trop exiguës. Cette situation, qui a été à maintes reprises soulevée par la presse nationale, s’aggrave de plus en plus sans que les responsable ne bouge le seul petit doigt.

El Jadida est sale, très sale, et les immondices sont là, exposées à la vue et aux nez, et les élus et les autorités vaquent à leurs « occupations » comme si de rien n’était, nullement incommodés par les odeurs nauséabondes qui s’en dégagent. En somme, ils ne semblent pas du tout gênés par les ordures qui s’amoncellent un peu partout dans la ville.

C’est la preuve que les leçons de morale sur la propreté, qui foisonnent dans leurs discours ne sont que des mots. Pourtant, ils sont concernés par la chose publique. Que font-ils au juste ? Ils bricolent. Ils produisent de jolis mots qui sonnent bien.

Le problème, c’est qu’après avoir parlé, ils croient dur comme fer qu’ils ont travaillé et qu’ils ont changé les choses. Et ils le disent partout où ils rencontrent une oreille attentive. Et pendant que ça cause, la saleté, elle, continue allègrement d’envahir la ville. D’avancer comme une fatalité. D’enlaidir un environnement déjà suffisamment laid.

De deux choses, l’une ; soit que ces responsables sont incapables de produire des idées pour nettoyer la ville, soit ; ils sont fascinés par autre chose qui les empêche de bosser et de faire le travail pour lequel ils sont payés.

La saleté sert aussi d’aires de jeux pour des élèves. Il suffit de visiter les toilettes des établissements scolaires pour avoir une idée des dangers que courent nos enfants et particulièrement nos filles.

Les sceptiques n’ont qu’à lire ce que chante sans répit une certaine presse électronique téléguidée. Là-dedans, ces « journaleux » – bougres bossent comme des mulets, bouffent de délicieux repas et rentrent chez eux le soir, le corps esquinté, pour percevoir à la fin … Rien que de penser à ce qu’on dit sur ses pauvres, on a envie de pleurer de honte. On a envie de se cacher. Pour ne pas assister à ce spectacle.

Mais peut-être qu’ils ne la voient pas cette saleté, nos responsables et nos élus ? Peut-être qu’ils trouvent la chose normale ? Qui sait ? L’habitude fait des miracles. Elle transforme des choses anormales en choses naturelles.

Sinon, comment expliquer que toute la ville est devenue une poubelle à ciel ouvert?  Comment expliquer l’absence des toilettes publiques ? Nos responsables et nos chers élus ont-ils une idée de ce qu’endurent nos femmes et nos filles quand elles sont obligées de s’attarder dehors et qu’elles ressentent ce besoin naturel ? Si, poussés par cette nécessité humiliante, les hommes se soulagent où ils peuvent, comment peut-on admettre que des femmes subissent cette torture ?