El Jadida- Jorf Lasfar : « Route cimetière »
Axe El Jadida-Jorf Lasfar :
Le retour à la case replâtrage
Combien de dépouilles mortelles et d’handicapés incurables nous faudrait-il rajouter sur la longue liste comptabilisant les accidentés de la fameuse « route cimetière » reliant la ville d’El Jadida à la fourmilière industrielle de Jorf Lasfar, pour que le dédoublement de cette voie puisse enfin voir le jour ? « Le coût du mort » (en référence au lexique des spécialistes en ponts et chaussées) sur cet axe cauchemar a-t-il encore son sens-critère à même d’amener les responsables à comprendre que dans les conditions actuelles, l’urgence doit l’emporter sur n’importe quel autre argument, aussi fort et crédible soit-il ?
Pourtant, le projet de dédoublement de cet axe qui subit une pression des plus considérables et dont on avait parlé en long et en large et à toutes les occasions, semblait être bel et bien ficelé, au point où le commencement des travaux devrait, en principe, commencer juste après la saison estivale. Il était donc de notoriété publique que le montage financier avait été bouclé, que les études avaient été réalisées et que le marché pour la réalisation des travaux avait été approuvé. Aujourd’hui encore, les usagers de cette route ainsi que les citoyens de la proximité, qui tablaient sur le mois de Septembre comme date de lancement des travaux, attendent toujours avec grande impatience que les choses bougent dans le bon sens et que les dangers mortels auxquels ils sont confrontés en permanence vont au moins diminuer d’intensité et de fréquence.
Malheureusement, et à la grande stupéfaction de tout le monde (Sauf celle les décideurs), le grand projet s’est converti en une banale opération de replâtrage du tronçon en question, initiative qui ressemble beaucoup plus à la dragée calmante qui n’atténuera en rien la profondeur du mal ni les dangers qui en résultent.
Dans de telles circonstances, il nous est permis de nous nous interroger sur le pourquoi de ce revirement, comme il est du devoir de la direction régionale du Ministère de l’Équipement d’éclairer l’opinion publique sur les raisons de ce brusque et inadmissible changement de cap.
Selon certaines sources dignes de foi, le marché qui a été déjà adjugé, aurait été annulé (ou relancé plus tard), ce qui revient au même, pour des raisons qui ont trait à un approfondissement d’étude, puisque la zone en question est promue à une activité industrielle beaucoup plus intense dont l’envergure n’admet aucune erreur d’appréciation. On peut dire sans hésitation que le raisonnement se tient puisqu’il s’appuie sur une vision futuriste au centre de laquelle Jorf Lasfar et la zone qui le couronne sont appelés à constituer le noyau dur de l’économie nationale.
Toutefois, on serait toujours tenté de nous demander comment se fait-il que cette « anomalie » qui retarde aujourd’hui l’un des projets des plus vitaux n’a pu être décelée plutôt ? À qui incombe la responsabilité d’un retard indéterminé dont les conséquences pourraient s’avérer fâcheuses (n’en déplaise à Dieu ?).
En attendant, ce sont quelques milliers de véhicules, toutes catégories confondues, qui s’aventurent de façon permanente dans un circuit à grand risque. Ce sont aussi les centaines d’élèves qui hésitent à défier les dangers d’une traversée incertaine.