El Jadida : Lorsque l’anarchie côtoie l’incivisme

S´il y a un moyen de vérifier l´état de dégradation de l´environnement, cela ne peut se faire que par une virée dans les principaux quartiers d’El Jadida. Ces agglomérations illustrent, on ne peut mieux, tout l´incivisme et le laisser-aller des citoyens, du conseil municipal et des autorités.

À El Jadida, l´insalubrité côtoie l´anarchie tandis que les solutions tardent à venir pour un meilleur cadre de vie. Avec un tissu urbain en dysfonctionnement continuel, une excroissance anarchique, ponctuée par la multiplication des zones d´insalubrité, la plupart des agglomérations urbaines d’El Jadida renvoient l´image de lieux où il ne fait pas bon vivre. Point d´hygiène, ni de tranquillité encore moins de détente, les quartiers se ressemblent tout comme les habitudes de ceux qui les animent.

Des programmes de construction qui n´ont presque jamais été intégrés dans un schéma d´urbanisme global et cohérent. Tous les projets d´aménagement sont en porte-à-faux avec l´environnement, trahissant ainsi les attitudes dommageables au milieu urbain. Et c´est toute l´incompétence et l´approximation des opérateurs en matière d´aménagement du territoire qui s´illustrent. Les grands quartiers de Saâda et Salam sont des exemples parfaits de ce que l´homme est capable de faire lorsqu´il n´est retenu par aucune loi ni foi. De même, il n’ya pas un coin dans le centre-ville où les trottoirs et même la chaussée n’est pas squatté par les ferrachas, les cafetiers et les commerces de tous genres. Qu´en sera-t-il en cas d´incendie ou autre catastrophe naturelle?

Presque tous les quartiers de la ville d’El Jadida, les espaces sont loin d´être adaptés à une vie citadine. Ils sont confrontés au surpeuplement et aux problèmes qui y naissent comme le trafic, les embouteillages, la pollution, la saleté ainsi que leurs effets délétères sur la qualité de vie et la santé. Il suffit d´observer le comportement  du conseil municipal et des élus pour se rendre compte que l´environnement est le dernier souci de tout un chacun.

Pourtant, il n´y a pas plus simple. Il faut tout juste sortir ses ordures à l´heure fixée, les déposer convenablement aux lieux indiqués et le tour est joué. Malheureusement, les quartiers d’El Jadida sont devenus une immense décharge à ciel ouvert, avec tout ce qu´elle vomit comme ordures puantes et fumées asphyxiantes. Allez voir du côté du quartier Somic, Allal El Kasmi, Sfa, Bir Brahim, Hansali, la cité portugaise…

Ailleurs, un restaurant où l´on dîne et déjeune ne doit pas se situer à proximité d´un atelier de soudure. Un atelier de menuiserie ne doit pas être autorisé dans un quartier résidentiel. A El Jadida, il n´ya que ces contradictions. Que l´on en juge! Un soi-disant snack partage le même mur avec un salon de coiffure, lui-même tout proche d´une boucherie. Les constructions, en éternels chantiers, vous invitent au même constat navrant. Une cafétéria partage le même mur avec une menuiserie, elle-même toute proche d’une pharmacie qui voit ses clients contraints parfois de marcher sur les pneus du vulcanisateur voisin…

Pis encore, en plein centre-ville, des bâtisses défigurent l´environnement. On construit un rez-de-chaussée qu´on s´empresse de louer puis quelques piliers à l´étage supérieur et on arrête. Pourtant, la loi de l´urbanisme est claire. Il y a comme ça des milliers d´exemples qui singularisent la ville d’El Jadida. Et ce, sans parler des trottoirs, des parcs transformés en parkings et des routes défoncées même en centre-ville tandis-que le conseil est à l’abonné absent depuis belles lurettes.

Le caractère touristique ne trouve sa raison d´être que dans la citerne portugaise. N’est-il pas temps que les autorités provinciales réagissent selon les lois en vigueur ? À bon entendeur !