Travaux de réhabilitation d’El Jadida:
plus de six mois de calvaire !
À quelques jours du début de la saison estivale, la cadence de travail de l’aménagement de la ville sur plusieurs chantiers sème le doute et l’inquiétude.
Depuis plus de six mois, les boulevards et avenues d’El Jadida sont concernés par l’opération de réhabilitation entrant dans le cadre du programme national de réaménagement des villes. Une opération, qui a bénéficié d’une enveloppe de plus de 60 millions de DH, a démarré avec un délai de six mois. Toutefois, n´est-il pas logique de se poser la question et de déterminer la responsabilité de la dégradation du cadre urbain dans la ville d’El Jadida, accumulée plus de six mois durant et qui malheureusement persiste.
Tout le monde à El Jadida est unanime que le taux d’avancement des travaux n’est plutôt pas appréciable et les travaux ne se font guère dans les normes. On entend partout que les entreprises chargées des travaux ont été sommées de renforcer leur effectif et leur matériel. Mais certains disent que les entreprises concernées avaient évoqué, elles aussi, des entraves administratives telles que la non-délivrance des ordres de services et des blocages au niveau de… En somme, il y a clairement eu un manque de coordination et un dysfonctionnement qui a entravé la bonne marche des travaux.
Ainsi, six mois après, l’anarchie règne partout. Une situation qui gène considérablement les piétons, mais aussi les commerçants. « Je ne crois pas qu’ils seront prêts pour le mois de Juillet. Rien ou presque n’a changé depuis des mois. Ils n’ont fait que décaper les anciens trottoirs même s’ils étaient en bon état et les remplacer par du « béton imprimé ». D’ailleurs, certains ont déjà creusé ce béton pour raccordement au réseau public d’assainissement. D’autre part, dans la place Mohammed V, les travaux semblent ne plus avancer et sont loin d’être terminés.
Pis encore, la commune s’acharne à planter des palmiers dans tous les coins de la ville. Or, ceux déjà érigés dépérissent. Ils jaunissent à vue d’œil, mais cela ne semble pas déranger ni les autorités ni le maire.En plus, il semble que personne n’insiste sur la question de l´aménagement urbain qui accuse encore un énorme retard, et aussi sur le secteur de l’occupation illégale du domaine public. Pour la dégradation du cadre urbain au niveau de la province, y compris au chef-lieu de la province, l´anathème est jeté d´une part, sur les concepteurs de bâtiments qui, souvent, n´innovent pas et se limitent à du déjà-vu, et d´autre part, sur les élus qui font preuve d´acte d´incivilité d´une autre ère. Les milliers de familles qui se rendaient le soir tout au long du mois de Ramadan au parc Mohammed V, confirment que les espaces verts et aussi les lieux destinés à accueillir les citoyens sont plus qu´une nécessité.
L´autre fait important et influant sur le cadre de vie, reste l´éparpillement des ordures ménagères. «La ville d’El Jadida est sale. Certains l´appelle la ville-poubelle…», nous a dit un résident français. Ainsi, par ce diagnostique, ce sont les autorités, le conseil municipal, la société de nettoyage et de ramassage des ordures et tout les autres acteurs impliqués dans ce créneau qui seront désignés du doigt. Cependant, les autorités et les élus ne saisissent jamais l’occasion pour revenir sur les besoins d´une nouvelle politique de développement pour la ville.
L´exemple demeure celui de ces deux décharges en plein centre-ville d’El Jadida (avenues Hassan II et Errafie). La place portant le nom d´un valeureux grand leader maghrébin Abdelkrim El Khattabi est hélas, identifiée par des niches à ordures qui suscitent la grogne de tout le monde.
L´état de délabrement qui caractérise la gare routière suffit à résumer tout ce qui se dit d’El Jadida au sujet de la propreté. Ce qui démontre bien que les autorités locales et le conseil municipal sont incapables de mener à bout cette mission publique et d´œuvrer consciencieusement pour l´instauration d´une politique digne de la ville, et qui répondra aux aspirations des gens.