Le Secrétaire général de la province de Sidi Bennour, M. Jamal Raissi a tenu, jeudi dernier au siège de la province, une réunion avec  les cadres de l’ORVAD et  les présidents des communes de la province.

Cette rencontre a essentiellement sur l’état des lieux, principaux enjeux et perspectives liés à l’exploitation des eaux souterraines dans la région des Doukkala Abda.

Cette réunion, à laquelle ont pris part M. Mohamemd Saissi Hassani président de l’assemblée provinciale et les chefs des services extérieurs.

Dans le cadre de cette rencontre Mme Latifa Gana a fait un exposé devant les partcipants, s’est adressé d’une manière clairement structurée.

« Les eaux souterraines constituent l’une des sources disponibles pour la consommation humaine et animale surtout dans le milieu rural. Permettent l’irrigation privée dans les zones hors périmètre de la Grande Hydraulique. 

Cette source parfois surexploitée a perdu de sa qualité à cause de :

L’effet de la succession des années de sécheresse;

L’effet de la surexploitation;

Une agriculture de plus en plus intensive;

Les rejets des eaux usées domestiques et industrielles;

L’infiltration des éléments polluants des décharges

Réseau hydrographique est bien organisé en amont,

A l’arrivée dans la plaine, il devient perturbé et anarchique.

Le principal cours d’eau permanent est Oued OUM RBIA.

Les principaux cours d’eau temporaires sont Oued Faregh et Oued Fel-Fel.

 Absence de niveau aquifère unique au niveau régional;

Système aquifère a hydrogéologie complexe: hétérogénéité, manque de continuité et clarification irrégulière;

Transferts hydrauliques à travers les épontes semi-perméables entre différents niveaux perméables

Structure du substratum du système aquifère est monoclinale pente vers le nord –ouest;

L’épaisseur maximale du système aquifère est de 200m (secteurs Sidi Moussa et Oualidia), de 100 à 150 m (Sahel intérieurs et la plaine des Doukkala) et ne dépasse pas 100m (dans la frange côtière du sahel de HaouziaLe sens d’écoulement est dirigé du sud-est vers le nord-ouest. La nappe des Doukkala s’écoule vers celle du Sahel central et du Sahel côtier pour se confondre avec l’aquifère plio-quaternaire côtier de l’Oulja (dépression interdunaire) qui constituent les exutoires naturels de l’unité hydrogéologique des Doukkala.

La nappe est alimentée par les infiltrations d’eau des pluies efficaces et des eaux d’irrigation et surtout par les apports souterrains latéraux en provenance de la plaine des Doukkala. 

L’extension latérale varie de 1m près de jorf lasfar et entre Cap Bedouzza et El Akarta et 6 km dans le secteur de Oualidia. (jusqu’au 12 m en période de sécheresse);

 Salinité de 1,3 à 20 g/l;L’epaisseur de la tranche d’eau douce surmontant le biseau salé varie de 5 à 25m;

Le développement du pompage dans la frange côtière accentue la remontée plus ou moins marquée de l’interface eau douce/eau salée.

Réalisation de plusieurs essais de démonstration chez les agriculteurs;

Réalisation des projets pilotes de reconversion individuelle: Initiation de regroupements d’agriculteurs  en projets de reconversion collective de petites tailles en irrigation localisée (boulaouane, projet FAO/GCP/MOR/033/SPA, projet en partenariat avec l’USAID et la fondation Coca Cola, projet en cours en partenariat avec la JICA

Organisation des journées et campagnes de sensibilisation sur les avantages des projets d’économie d’eau et des aides accordées par l’Etat;

Renforcement de l’encadrement et du conseil en irrigation

La région des Sahel Doukkala inclut des situations hydrogéologiques très contrastées, au plan du potentiel hydrodynamiques des nappes, de l’évolution de leurs niveaux et de la qualité de leurs eaux et leurs relations avec la surface notamment les secteurs irrigués;

Les prélèvements par pompage de la nappe Sahel Doukkala ont évolué en progression depuis 1960: 6Mm3/an en 1960, 16mMm3/an en 1980, 32 Mm3/an en 1992, 50Mm3 en 2005. L’élaboration d’un schéma de gestion et d’exploitation de cette nappe est nécessaire. Ce Schéma nécessite une étude approfondie et détaillée de cette ressource en eau souterraine afin de continuer les investigations visant à améliorer les connaissances sur l’état des RES;

Les problèmes liés à nappe du Sahel Doukkala sont nombreuses à savoir la maîtrise du pompage, la maîtrise de la superficie irriguée par les eaux souterraines, l’inventaire des points d’eau, les autorisations, la qualité, les potentialités, la surexploitation et l’intrusion des eaux marines (biseau salé) particulièrement au niveau du littoral, les effets de la succession des années de sécheresse et des changements climatiques sur l’augmentation de la pression sur les RES du SD,… Dans ce contexte, la maîtrise de la ressource en eau souterraine doit constituer une préoccupation permanente et demande l’amélioration des connaissances et l’établissement d’outils de gestion et d’aide à la décision pour assurer une gestion optimale et rationnelle de cette ressource en eau stratégique.

La mise en œuvres des dispositions réglementaires notamment la loi 10-95 et la soumise des creusements et des prélèvements d’eau aux autorisations;

La Gestion de la demande: maîtrise des besoins en eau des cultures, amélioration des pratiques de pilotage de l’irrigation, utilisation des techniques d’irrigation économes en eau (PNEEI),

La protection des RES en combinant la réduction des pertes d’eau et le fractionnement judicieux des apports azotés permet de réduire de 20 à 30% les quantités de fumure azotée, tout en améliorant les rendements;

La création d’un cadre de gestion des eaux souterraines coordonné avec la gestion des eaux de surface;

L’amélioration des pratiques par: l’amélioration de la perception de la ressource en eau souterraine, la sensibilisation des agriculteurs et leur implication et participation à la gestion des ressources en eau, l’amélioration de la prise de conscience collective par rapport aux problèmes de surexploitation et de dégradation de la qualité, la recherche mécanismes pour rendre disponible l’ensemble de l’information dont dispose les différents  d’acteurs dans RE;

Le renforcement de la coordination et la concertation entre les acteurs concernés par la gestion de l’eau. Inscrire la sauvegarde des RES dans une démarche de concertation qui implique et responsabilise l’ensemble des partenaires du secteur de l’eau;

Conférer aux ressources en eaux souterraines, en raison de leur importance et du rôle qu’elles jouent, le statut de « ressource nationale stratégique » et promouvoir, en conséquence, leur gestion dans le cadre d’une gouvernance qui vise la rationalisation de son exploitation et la protection de sa qualité

Réforme du système de gouvernance des nappes d’eau souterraine Constat : Le système actuel de gouvernance des nappes a montré ses limites:

Surexploitation des ressources;

Défaillance du système de contrôle des prélèvements et rejets;

Déperdition d’investissements et absence de visibilité pour les promoteurs.

Objectif : Promouvoir une gestion efficiente et durable des eaux souterraines, bien comprise par tous les usagers et assurée par l’ensemble des acteurs

Axes de réforme : Implication plus accrue des usagers et des institutions locales et régionales dans la gestion des nappes:

Implication dans la définition des objectifs, des priorités, des programmes d’action et des mesures d’accompagnement

Définition de la contribution de chaque acteur dans la mise en œuvre des programmes et le contrôle des prélèvements

Mise en place d’un contrat de gestion participative et concertée des ressources en eau souterraines avec la participation de tous les usagers en vue d’une protection qualitative et quantitative de cette ressource. »

Les participants à cette réunion ont, ainsi, évoqué les questions sur l’exploitation des eaux souterraines, réaffirmant à cet égard la détermination de poursuivre les efforts déployés afin de garantir la réussite des citoyens et la protection de leurs biens, dans le cadre de l’Etat de droit.