Les marchés et toutes les boucheries de la province d’El Jadida qui abritent cette activité sont loin de constituer l’endroit idéal, en ce sens que cette denrée est déposée sur des étals insalubres. La viande découpée ou suspendue en quartiers est exposée à l’air libre et aux bestioles. Dans les marchés hebdomadaires, que se soit à Moulay Abdellah, Sebt Douib, Sidi Smaïl, Mogress, Ouled Frej, Tliyta, Tnine Chtouka, Bir Jdid ou d’autres lieux, il y règne une atmosphère putride où les miasmes fétides agressent les narines des clients. Le sol, crasseux, est jonché de déchets infects (des restes de bovins abattus, des déchets, de la bouse,…).

Les bouchers, qui officient dans ces marchés, ne se soucient guère de l’hygiène; Leur seule préoccupation c’est de vendre plus de viande et la viande, qui devait être déposée dans un endroit frais dont la température n’excède pas les 4 degrés, est exposée à la chaleur ambiante qui sévit ces derniers jours. Il est à déplorer, dans le même sillage, cette pratique qui n’honore guère cette profession, où il arrive que des quantités de viande en proie à l’oxydation soient mises en vente en toute impunité. Une viande qui change de couleur est synonyme d’oxydation, donc d’avarie, mais cela n’inquiète les bouchers.

Pis encore, l’état des abattoirs dans toute la province est répugnant et montre l’insouciance de certaines autorités locales par rapport à la sécurité sanitaire des aliments. Dans ces abattoirs, la viande qui est produite devrait être déclarée impropre à la consommation humaine au regard des normes internationales. Le comble de tout cela est la non traçabilité de la viande de ces abattoirs. S’il arrivait une intoxication suite à une consommation du produit, il serait impossible de remonter la chaîne jusqu’à l’éleveur. Quant aux moyens de transport des viandes, ils ne répondent pas dans la majorité des cas aux normes requises. Le consommateur se trouve être l’unique victime dans tout cela, et ce, en l’absence des opérations de contrôles régulières que devraient mener les agents de contrôle des prix, de l’hygiène et de la répression des fraudes. Par conséquent, les problèmes de santé et le risque de contamination de la viande passent au deuxième rang.

Les autorités publiques doivent prendre les mesures nécessaires qui s’appliquent sur le marché de la viande afin  de protéger le consommateur, et ce, en faisant respecter les normes de salubrité de la production ainsi que celles de la distribution du bétail et de la viande fraîche. De même, les abattoirs devraient être réhabilités et équipés de sorte à donner toute sa place à l’hygiène et aux conditions optimales pour une meilleure conservation et commercialisation de la viande rouge.