La ville de Sidi Bennour en pleine mutation

Cela fait maintenant environ cinq mois que la ville de Sidi Bennour est en travaux. En effet, des rénovations ont lieu progressivement, tranche par tranche, secteur par secteur. Après le réaménagement de tous les quartiers et de la partie basse du parking de l’avenue des FAR, les travaux concernent dorénavant la grande place de l’avenue des FAR et de plusieurs parties des rues. Ceux-ci avancent plutôt bien malgré quelques perturbations dues au retard de livraison…

Pour le visiteur qui a connu Sidi Bennour en 2010, et n’y remet les pieds qu’en cette fin d’année 2015, le contraste est saisissant. Les rues défoncées et insalubres, les dépotoirs à ciel ouvert et les émanations pestilentielles de la ville  qui donnaient naguère de notre capitale  des Doukkala, la piètre image d’une ville poubelle, ne sont plus qu’un mauvais souvenir. En l’espace d’un an et demi de son installation à la tète de la province de Sidi Bennour El Mostapha Draiss d’autres villes telles que Zémamra et Oualidia sont en chantier.

Dans un tel environnement, peu d’analystes auraient parié sur une reprise économique aussi rapide que celle que le pays connaît aujourd’hui. Certes, il reste encore beaucoup à faire, vu le niveau de départ, mais la relance économique est de plus en plus perceptible, et la ville  renoue avec les grands travaux. Les investissements dans la réalisation d’infrastructures nouvelles ou dans l’entretien et la réhabilitation de l’existant, qui vont s’accroître avec les remises de dettes consécutives à l’atteinte du point d’achèvement de l’initiative, et le nouveau dynamisme des secteurs secondaire et tertiaire boostent la croissance économique, redevenue positive.
Si les premiers chantiers ont surtout consisté en la réhabilitation des routes de la ville, puis de celles des régions, qui seront réalisées dans le cadre du Programme d’urgence des infrastructures urbaines, la seconde phase renvoie à des travaux lourds : autoroutes, échangeurs, ponts, voies interurbaines, ouvrages d’adduction d’eau potable et d’’éloectricité.
Dans la capitale des Doukkala, le chantier le plus visible est celui de l’échangeur de l’avenue des FAR, au niveau de l’ancien ronde point bd Hassan II et avenue Mohammed V et la voie reliant  la longueur Av Hassan II. Les automobilistes sont désormais obligés d’emprunter des voies latérales de contournement, ou de faire attention aux engins, sur la voie restée ouverte à la circulation. L’aménagement du carrefour va consister à construire un passage double voie de type portique double en béton armé   l’aménagement des voies d’accès; mais aussi à aménager la partie supérieure du portique par la création d’un parcourt  pour assurer la circulation dans le sens  et aussi l’accès au boulevard Moulay Abdellah. Des contre-allées ou bretelles de raccordement sont également prévues.

Or, les chantiers de la mise à niveau de Sidi Bennour sont des plus urgents pour améliorer le cadre de vie des populations. Les promesses des responsables locaux et les élus n’ont pas toujours été traduits dans la réalité, ce qui a nourri un sentiment de scepticisme chez les populations. Cette fois-ci, à l’occasion de la visite royale, les promesses ont été prises devant Sa Majesté le Roi, ce qui rend les maîtres d’ouvrage plus responsables de leurs engagements. Cependant, les espaces verts ont été rongés par de multiples constructions, sans aucune vision globale d’aménagement urbain ; les infrastructures de base, tels les chaussées, les canalisations, les jardins publics (un seul, mais en piteux état), etc., nécessitent une mise à niveau urgente. La dégradation de l’environnement (les émanations de la pollution des nappes phréatiques, la destruction d’espaces verts… tout cela a atteint un niveau tel qu’il risque de compromettre à l’avenir la mise en œuvre de tout chantier de développement humain.

On projette, entre autres, l’aménagement de trois parcs déjà achevés et d’une décharge contrôlée, le renforcement de la voirie et la création (ou plutôt la restauration) d’une ceinture verte. Les intentions sont sûrement bonnes, mais il y a lieu dans tout cela de déterminer le maître d’ouvrage de chaque chantier, les acteurs impliqués (de la municipalité, des conseils régionaux et provinciaux, de l’État), des modalités et montants de leurs contributions, le timing de réalisation, etc. Il y va de la crédibilité des autorités locales. On doit mettre un terme au scepticisme des Bennouris pour obtenir leur adhésion à la mise en œuvre de ces projets.

Les acquis de l’INDH

Lors de la visite royale à la ville de Sidi Bennour ont été présentés de nombreux produits d’activités génératrices de revenus, programmées dans le cadre de l’INDH, et dont bénéficient les coopératives locales. Ces projets portent notamment sur la création d’une unité pour l’insémination artificielle au profit des éleveurs de bovins à la commune Ouled Ghanem pour 320 000 DH, l’acquisition de ruches pour l’apiculture et la production de miel au profit de la coopérative «Achifae», au Centre Aounate moyennant une somme de 241 000 DH)…