Quand l’activité municipale à El Jadida se trouve affectée
El Jadida, cette ville considérée jadis comme la Deauville Marocaine, ne cesse de voir son image de marque amochée.
Il fut un temps, où elle faisait pourtant le bonheur et la fierté de ses habitants, de par sa plage au sable fin et doré, ses aires de distraction et de loisirs, la beauté architecturale de ses immeubles et la disponibilité des structures publiques, sportives, culturelles, éducatives et économiques. À commencer par la salle des sports, le zoo, l’hôtel Marhaba, l’Atlantis hôtel, l’hôtel Beaulieu, le restaurant Coq d’or… Les salles de cinéma Marhaba, Paris-Ciné et Métropole qui étaient les meilleures à l’échelle des Doukkala, sont actuellement reconverties en centres commerciaux. Les courts de tennis, le terrain des boules, le terrain du golf, le casino et tant d’autres espaces qui ne subsistent que dans la mémoire encore fraîche des vieux Jdidis qui regrettent les années fastes de leur ville tant aimée.
El Jadida n’offre plus cette image de coquette qui lui a été attribuée précédemment car elle se dégrade jour après jour. Elle sombre actuellement dans une clochardisation et une dégradation programmées.Des charrettes de fruits et légumes ou autres ustensiles et effets vestimentaires sont omniprésentes. Une véritable plaie béante dans l’environnement immédiat de cette ville. Ces vendeurs ambulants agressent quotidiennement les conducteurs de véhicules qui tentent de se frayer un espace pour stationner. Ce qui prouve vraiment une baisse de vigilance dans les différents marchés de la ville où les pouvoirs publics ont démontré leur incapacité à réorganiser et restructurer ces espaces en matière de sécurité et d’hygiène alimentaire. Et ce, sans parler des trottoirs qui sont squattés par diverses marchandises, obligeant les piétons à emprunter la chaussée.
Côté environnement, la ville qui comptait trois superbes parcs n’en compte présentement que les vestiges. Ainsi, par exemple, leParc Abdelkrim El Khattabi perd chaque jour de sa splendeur et de sa quiétude. Ses bancs et ses recoins sont squattés par des gueuses et des personnes suspectes qui s’adonnent à toutes sortes de vices. Elles exercent leur hobby avec « sérénité », au vu et au su des passants médusés : l’alcool. Les riverains, qui n’ont pas cessé de dénoncer cette clochardisation et cette dérive, sont dépités. « C’est un espace public qui est devenu dangereux, de jour comme de nuit. Nous avons alerté les pouvoirs publics, mais en vain. La situation demeure en l’état », s’insurgent des habitants de la place.
Nos responsables font-ils la sourde oreille ou sont-ils mal intentionnés sur les biens propres de la ville d’El Jadida, ou est-ce un pourrissement prémédité de la situation ?
Sur le plan économique, les entreprises, qui existent dans la zone industrielle, sont pour la majorité des dépôts tout court.
Et, malgré les appels incessant du citoyen et les nombreux articles parus dans la presse locale, régionale et nationale dénonçant la léthargie de nos responsables qui sont restés insensibles au cris de détresse d’une population malmenée vivant dans un cadre de vie déplorable , autant dire au mépris de tous et au visu du visiteur désemparé par cette clochardisation et cette dégradation de la ville et en particulier le centre qui se dénature par l’anarchie régnante des espaces dit publics, encombrés par les marchands ambulants de toutes sortes dans un décor digne d’une ruralisation effrénée de cette ville qui se meurt chaque jour. Ainsi, au fil des années, El Jadida ne cesse de perdre de sa splendeur et de son cachet à savoir de sa réputation de ville dite coquette. Les habitants et les visiteurs aujourd’hui constatent une certaine grisaille qui s’abat sur toute la ville qui a endossé le statut rural, voire un grand bazar à même ses rues, ses avenues, ses arcades et ses quartiers les plus proches de son centre. Ce cauchemar, qui a pris de l’ampleur et hante les plus réticents, ne cesse de s’aggraver par l’état de délabrement des bâtiments, situés au niveau des avenues Mohammed Errafie, Hassan II, Mohammed VI, place El Hansali, place Mohammed V y compris les quartiers limitrophes qui sont dans un état très déplorables au vu et au su des autorités et des pouvoirs publics. Il est à se demander pourquoi aucune réaction n’a été manifestée à ce jour pour y remédier à un état de fait flagrant et regrettable à un tel point que parfois le qualificatif manque pour commenter ce gâchis récurent, d’où le manquement du civisme de la part des gérants de la ville qui ont le devoir de veiller au bien- être des ses habitants.
Quant à l’activité municipale, elle se trouve affectée. La municipalité, ayant regroupé les meilleurs cadres de l’époque, se trouve actuellement dans une situation instable, de par ses décisions incongrues. Sinon, comment expliquer qu’on a choisi de lancer des travaux d’aménagement de la ville à quelques encablures des prochaines élections municipales. Haut du formulaireBas du formulCombien ça va coûter ? Trent-deux milliards pendant quinze ans, vingt ans peut-être ? « L’opacité » du montage financier n’est-il pas loin d’être dans le détail ? Les urgences sont ailleurs au lieu d’appliquer la politique du « rouge à lèvres sur la morve ».
Il y a d’autres priorités, les quartiers populaires et les douars Lachehab, El Ghorba, Brahim, Leghnadra, Aissaoui, Tajine, Tissir, Al Massira 1, Al Massira2 et Al Aïn qui sont dans un état très lamentable et sont quasiment délaissés.Sans oublier le manque criard d’un air de jeux pour les petits enfants. De l’avis des habitants de la ville, El Jadida mérite un sort bien meilleur. À bons entendeurs ! Salut !