La décharge publique d’El Jadida refait parler d’elle
Et rebelote. Le cauchemar de la décharge publique refait surface encore une fois et commence à susciter la hantise des citoyens suite aux odeurs nauséabondes typiques qui inondent ces derniers temps les quartiers environnants. Épisodiquement, selon les caprices du vent, les habitants qui résident dans la zone englobant ce qu’on peut appeler aujourd’hui « El Jadida haut », et qui est située à peu de distance de la nouvelle décharge contrôlée, sont obligés de fermer portes et fenêtres face à cette agression olfactive censée faire partie du passé.
« Nous avons bataillé pendant des années pour nous débarrasser d’un monstre qui vivait au sein même de notre quartier, malheureusement, nous n’avons fait qu’hériter du cadavre du monstre qui est toujours là agonisant, avec en prime son petit qu’on nous a placé à bout de nez », nous confie un citoyen. Selon lui, il n’y a qu’à El Jadida qu’on rencontre un tel tour de génie négatif, puisque le projet initial et les études effectuées dans le temps par la JICA prévoyaient l’emplacement du site à Bettioua, assez loin pour que la ville puisse un jour en souffrir. Mais, contrairement à toute logique, les secrets de Dieu ont voulu que nos décideurs optent pour un emplacement à risque, qui, vu la cadence d’urbanisation de la ville, sera tôt ou tard à portée des nouveaux quartiers.
Toutefois, et en attendant ce que nous réserve le proche futur, une interrogation s’impose comme à chaque fois qu’on aborde un volet des multiples et intarissables problèmes que subit la ville…Cela devient chez nous un véritable et répugnant leitmotiv ? N’a-t-on pas parlé de la conversion de l’ancienne décharge en parc modèle, en mesure de compenser le manque de verdure alarmant que connait la ville de l’araucaria dont le sort est de vivre sur les décombres de son passé ?
Les gestionnaires de la nouvelle décharge ne se sont-ils pas engagés formellement à obtenir la certification ISO 14001 du site dans les 5 ans qui suivent ? Ne nous ont-ils pas promis que les gaz issus de la dégradation des matières organiques seront captés par l’intermédiaire de puits de captage, que le système choisi est le dégazage actif de la mesure des déchets avec brûlage du gaz par une torchère…en plus de l’assurance d’un suivi environnemental durant toutes les étapes du traitement des ordures ?
À défaut de réponse à toutes ces interrogations, je me contenterai de revenir au cri d’indignation et de colère de mon citoyen qui me disait : « On peut tolérer dans la résignation qu’une voie soit dégradée parce qu’on a toujours la possibilité d’emprunter un autre chemin pour rentrer chez soit, mais lorsqu’il est question de l’air que je respire ainsi que mes enfants, cela n’admet aucune circonstance atténuante ».
Avant de terminer, je n’ai pu me retenir de rapporter aux lecteurs ce qu’on pouvait lire dans la presse…en 2006 : « L’ancienne décharge était située au cœur de l’agglomération d’El Jadida. Les autorités provinciales ont engagé un processus intégré et cohérent apportant des solutions techniques et réglementaires pour fermer et réhabiliter l’ancien site. Les travaux de réhabilitation seront bientôt entamés par le groupement adjudicataire, S.O.S NDD-Eau-Globe ».