Une réalité blessante, c’est ce que l’on ressent quand on fait un tour dans l’un les nouveaux quartiers d’El Jadida (Hay Al Matar – Hay Salam, Nejd, Saada 1, Saada 2 et 3, Najmat Al Janoub …).
Pour ces nouveaux quartiers, nous dirons qu’ils sont devenus pires que la plupart des arrondissements, car tout simplement, si vous rendez visite à un ami ou parent vivant dans un quartier populaire, la différence n’est guère flagrante : trottoirs défoncés, souks anarchiques, bitume dans un état déplorable. Ça laisse réfléchir à pourquoi Hay Al Matar – Hay Salam, Nejd, Saada 1, Saada 2 et 3, Najmat Al Janoub …, censés être bien équipés, ne sont pas bien organisés, et pourquoi ces 10 dernières années la structure et l’organisation des quartiers sont restées les mêmes : chaotiques, désordonnées, incohérentes.
Commençons par les espaces verts. Il manque de verdure, car certains espaces verts, mentionnés dans les plans initiaux, se sont volatilisés dans la réalité.
Et puis, il y a le manque de sécurité que tous les habitants ressentent, et qui grandit jour après jour, particulièrement la nuit, quand des groupes de jeunes « M’charmilin » de 12 à 17 ans, causent des dégâts catastrophiques.
On compte aussi d’autres problèmes, encore pires, que l’on remarque tout au long des rues:
– “L’indécence” de certains logements : les moisissures sont apparues autour des fenêtres, au plafond et puis partout.
– La gestion des déchets qui rend la vie déplorable, du fait d’une insuffisance de bennes, à quoi s’ajoutent les nuisances visuelles et olfactives toujours sans solution. Les autorités s’en moquent peut-être.
– Les marchands ambulants, l’un des plus grands problèmes que l’on rencontre lorsque l’on circule dans ces quartiers. À pied ou en voiture, c’est impossible de ne pas être harcelé ou/et intercepté du fait de leur grand nombre.
– L’état des autobus est déplorable. Ils ressemblent plutôt à des corbillards. Un grave danger pour toutes ces personnes qui prennent le bus pour se déplacer dans la ville.
– les déblais abandonnés par les promoteurs immobiliers après la construction de lots d’habitation.
– L’absence des espaces de jeux pour enfants.
Pis encore, ces quartiers ne disposent pas de maisons de jeunesse ou de centres culturels. Les dispensaires sont inexistants pour subvenir aux besoins de la population, les infrastructures sportives, elles aussi, sont quasiment inexistantes. Pas de théâtres, pas de bibliothèques, ni d’école pour enfants aux différents handicaps… Il n’y a même pas de commissariat de police.
En somme, depuis la construction des habitats de ces quartiers, et surtout Hay Al Matar, destiné au début à décongestionner le centre-ville en délocalisant les services administratifs, ils ont été peu à peu délaissés, laissant la population éloignée des services publics de base. Des services qui sont pourtant vecteurs de développement.