La ville d’El Jadida continue à sombrer dans l’oubli et de la négligence

Face à ce qu’ils considèrent comme une fuite en avant, les habitants de la ville d’El Jadida commencent à se constituer en groupes pour espérer sauver leur ville.

Un sentiment de ras-le-bol exaspéré commence à s’emparer les Jdidis, qui s’estiment comme un seul homme, que l’heure n’est plus  à l’attente, mais à la contre-offensive dans le but de sauver leur ville qui à leurs yeux agonise.

La ville a tout perdu de sa superbe du passé. Les vestiges sont là pour témoigner de la grandeur d’une ville aujourd’hui désorganisée et inégalitaire. Pourtant, El Jadida (Mazagan), ville riche d’histoire et de patrimoine, n’est aujourd’hui qu’un village rural dépourvu de tout. Les citoyens perdent ainsi confiance de leurs élus qui se servent de la ville pours leurs fins personnels au lieu de la servir.

El Jadida, en guenille, rues défoncées, poubelles débordantes, façades lépreuses même au centre-ville et qui n’ont connu  ni chaux ni peinture depuis des décennies.

La reine des plages (Arrouss Chawatie) a cédé la place à la ville dortoir et à la cité bazar.

La ville périt dans l’ombre, sacrifiée sur l’autel du profit et de la médiocrité. Elle est même livrée aux pilleurs et aux saccageurs qui sont en train de défigurer son image et tout son héritage. Pis encore, les grandes places sont constamment occupées par les marchands ambulants, ce qui rend la circulation très difficile à certains moments  de la journée et pose le problème de la propreté des lieux.

La ville était une merveille où il fait bon vivre. Aujourd’hui, on a fait de la ville un grand souk à ciel ouvert où l’on vend de tout en sacrifiant les charmes de « Deauville ». Quant aux jardins, qui ont connu des moments de prestige et de gloire, ils sont aujourd’hui abandonnés à leur triste sort de décharge publique. Par conséquent, ils offrent un spectacle de désolation permanent et sont devenus des lieux pour les sans-abris et les désœuvrés. Ainsi, ils ne proposent plus aux  promeneurs, en mal de verdure, qu’un lieu de l’environnement chaotique composé des arbres enracinés dans les ordures et les gravats. Voilà pourquoi les citoyens revendiquent les espaces verts à la hauteur de la ville.

Ce qui arrive à la ville est la conséquence directe de l’irresponsabilité, du laisser-aller, des complicités, du goût du lucre et du mercantilisme exacerbé des responsables. Où sont  donc passés les élus chargés de la gestion de la ville, de la conservation et du domaine communal ?

De toute façon, ces derniers sont cloîtrés dans leur tour d’ivoire, indifférents du sort réservé à la ville et dans l’incapacité d’envisager quelconque alternative. Ainsi, la ville continue à sombrer dans l’oubli et de la négligence.