Grâce aux bonnes volontés des chorfa bouffyine avec à leur tête chrif Sidi Mohammed Belhaj, grande personnalité des Doukkala-Abda, des autorités et des élus qui contribuent au développement de ce petit village où un grand âalem, Sidi Abdelâziz Ben Yffou, originaire de Oued Addahab, s’est installé dans cette contrée, il y a plus de deux siècles.
Les chorfa bouffyine et les visiteurs des quatre coins du Royaume ont pris l’habitude de venir dresser leurs tentes aux pieds du sanctuaire et manifester, durant quatre jours, leur ferveur et leur joie. Plus de 40.000 personnes plantent leurs tentes annuellement, faisant penser à un gigantesque «Mehala» campant contre les murs d’une cité.
Cet événement spirituel et patrimonial accueillera cette année pas moins de 1.200 cavaliers chevronnés, dirigés par Bouchaib Bardan, qui formaient la sorba de ce saint mausolée et laquelle a remporté le titre de la treizième édition du Trophée Hassan II des arts équestres traditionnels tbourida à Dar Salam à Rabat en 2012.
L’année dernière, près de 30.000 visiteurs et vacanciers se sont rendus au moussem et une cité impressionnante de toile de 12.000 tentes s’est érigée autour du mausolée de Abdelâziz Ben Yeffou. Par tradition, cette manifestation est célébrée depuis des centaines d’années à la mémoire du saint. Les festivités du moussem sont très nombreuses et se diversifient entre des activités religieuses au sein du marabout et de sa mosquée et des activités patrimoniales et folkloriques dans ses différents espaces. Les cavaliers et leurs montures se produisent dans l’arène (Mehrak) du spectacle de la fantasia ou la tbourida, parés de diverses couleurs éclatantes selon les ornements des différentes tribus. Parallèlement, une intense activité économique tourne autour du moussem de Abdelâziz Ben Yeffou durant cette période. En effet, cette manifestation se caractérise par son aspect non-stop. Si la journée est consacrée à la fantasia et au jeu de faucons des tribus de Kouassem des Ghenadra, la nuit connaît l’organisation de soirées artistiques populaires sur la grande scène. L’art de la halqa a également sa place. Des conteurs, des diseurs de bonne aventure ou encore des charmeurs de serpents se rassemblent le soir dans les espaces du Mehrak.
Le moussem constitue un rendez-vous annuel des tribus de Doukkala, Abda, Chaouia et autres. Il compte parmi les plus importantes manifestations du genre à l’échelon national. Les différentes communes de la région dressent chacune une tente monumentale (caïdale) et organisent, chaque commune selon un calendrier pré-établi, une soirée particulière.
Les organisateurs de ce grand événement se fixent comme objectif de faire du moussem un des fers de lance de la promotion touristique et culturelle de la province de Sidi Bennour, tout en veillant à lui préserver son caractère traditionnel et authentique, qui s’appuie sur la prédominance des activités religieuses et spirituelles.