C’est du jeudi 1er juin au samedi 4 juin 2016, que la semaine de sensibilisation pour la protection du littoral et de la mer, sous le thème «  Vers une nouvelle gouvernance de la mer et du littoral : Défis et perspectives du développement durable des zones côtières», a été lancée par l’Association des Doukkala, en partenariat avec l’Université Chouâïb Doukkali, et ce, en présence de Mme Rajae Chafil, Chef de division de la surveillance et de la recherche au département de l’environnement dépendant du ministère de l’Aménagement du territoire et de M. Mouâd El Jamaï, gouverneur de la province d’El Jadida.

Un évènement qui s’inscrit dans le cadre de la campagne, menée chaque année depuis dix ans par l’Association des Doukkala, de faire d’El Jadida un modèle en matière de protection de l’environnement à l’échelle régionale et nationale, et qui, en prélude à la COP 22, qui se déroulera en nombre prochain à Marrakech, entend aussi mobiliser la société civile pour la préparation et la réussite de cette manifestation mondiale.

Pour cette année, l’Association des Doukkala, en partenariat avec l’Université Chouâïb Doukkali ont pris le relais sur la thématique de la protection du littoral et de la mer et sur la question du développement durable des zones côtières.

Ainsi donc, plusieurs activités, notamment scientifiques, culturelles, pédagogiques, médiatiques, sportives, artistiques et de sensibilisation ont été portées au programme de ce rendez-vous.

Lors de la séance inaugurale de cette grande manifestation, M. Abdelkrim Bencherki, président de l’Association des Doukkala, a souligné que le Maroc s’apprête à accueillir la COP 22 à Marrakech en novembre prochain et les océans sont au cœur des débats sur les changements climatiques. Aussi, Doukkala, par sa position géographique et sa relation historique avec la mer, mérite amplement de participer à cette fête planétaire, en abritant des activités  surtout celles qui sont en relation avec la mer, le littoral et leurs écosystèmes.

«  Nous savons tous que les zones côtières seront les premières à subir les conséquences de l’élévation du niveau marin due aux changements climatiques. C’est pourquoi nous avons jugé important de mener un débat sur le sujet du développement durable des zones côtières parce que les enjeux de la protection de la mer et du littoral ne sont pas qu’un enjeu environnemental, puisqu’ils sont rattachés à des questions fondamentales sur les plans social, économique et géopolitique. Évidemment; par le biais de ce débat scientifique, nous voulons essayer de trouver des solutions qui pourraient améliorer les perspectives d’un effort régional et national  plus efficace destiné à relever le défi que posent les changements climatiques et la gouvernance des littoraux, y compris des mesures visant à atténuer ou à s’adapter aux changements climatiques à court et à long terme… », a-t-il ajouté. 

Prenant la parole à son tour, M. Yahia Boughaleb, président de l’Université Chouâïb Doukkali, a fait savoir que «  les régions littorales se trouvent au cœur d’un triple processus de mutations, à la fois sociétale, économique et spatiale, qui pèsent sur les équilibres écologiques et font voler en éclats les équilibres anciens, ainsi que les repères et cadres traditionnels de l’action publique sur ces territoires, et appellent un renouvellement de la réflexion sur les conditions du développement durable et de la gouvernance de ces espaces… Espaces d’exception, les territoires littoraux, plus qu’ailleurs, exigent une gestion publique rénovée adaptée aux différentes échelles d’enjeux et de territoires, capable de trouver les justes équilibres, et de prendre en compte des risques concernant les changement climatiques qui constituent une priorité et de prendre en compte aussi l’avenir à long terme. C’est pourquoi cette semaine a décidé de réunir cette année plusieurs chercheurs, universitaires, des directeurs, des opérateurs socio-économiques et d’éminents experts connus pour leur expertise en matière d’environnement pour partager une vision commune des enjeux et une nouvelle forme de gouvernance des espaces littoraux et de proposer un nouvel concept de gestion intégrée des zones côtières. Et c’est dans l’objectif de fédérer la réflexion sur une nouvelle gouvernance de la mer et du littoral, que nous avons mis en place au niveau de notre université le Centre du Littoral et de la Mer, qui en plus de la production de la connaissance scientifique, jouera le rôle d’interface avec les usagers institutionnels et professionnels de la région au niveau du littoral. Ce Centre de Recherche Universitaire pourrait être le premier jalon d’un observatoire régional du littoral et de la mer, dans lequel toutes les institutions agissant sur le littoral sont représentées. L’objectif final étant de concevoir, sur la base des données scientifiques régulièrement mises à jour, et dans une démarche de développement durable, un modèle de gestion intégrée du littoral prenant en considération notre spécificité régionale, et concilier ainsi les impératifs de sa valorisation et sa protection, avec les exigences du développement économique, social et culturel de la région. Et dans le même cadre, l’Université Chouâïb Doukkali organisera, en octobre prochain une journée de réflexion sur le littoral, en collaboration avec la Province et le Conseil Provincial d’El Jadida, et à laquelle seront conviés collectivités territoriales, institutions publics, secteur privé, associations civiles,  afin de prolonger et approfondir les débats sur cette idée. ».

De son côté, Mme Rajae Chafil, Chef de division de la surveillance et de la recherche au département de l’environnement dépendant du ministère de l’Aménagement du territoire a affirmé que le Maroc est l’un des pays qui compte à son actif  la mise en œuvre d’un ensemble de textes juridiques en matière d’environnement et de lutte contre la pollution, dont notamment l’adoption l’année dernière de la loi 81-12, dite loi du littoral, qui est d’une importance capitale pour la préservation et la gestion durable des zones côtières. Mme Chafil a aussi indiqué que « le royaume s’est engagé bien avant la COP 21 à limiter ses émissions de gaz à effet de serre, en les réduisant de 13% d’ici 2030, par rapport à 2010. En parallèle, le Maroc s’est investi dans un audacieux programme de développement durable, avec l’objectif pour 2030 de produire son électricité en utilisant plus de la moitié (52%) d’énergies « vertes », dites renouvelables, et non polluantes… Et si la COP 21 a été l’occasion “des décisions “, la COP 22 sera la conférence de l’action. Cette continuité est illustrée par le Plan Paris – Marrakech, chargé de développer des outils opérationnels  pour mettre en œuvre les accords adoptés à Paris. Annoncée du 7 au 18 novembre, la conférence de Marrakech aura pour thèmes l’atténuation aux effets du changement climatique et l’innovation en matière d’adaptation. Le Maroc, en abritant la COP 22,  veut de tout cœur traduire en actes concrets les résultats de la COP 21. ».

À l’issue des deux journées de réflexion, une synthèse et des recommandations ont été faites, sous la modération du Pr Aziz Chafiq, doyen de la Faculté polydisciplinaire.

Notons qu’une foultitude d’autres activités a aussi eu lieu tout au long de cette semaine  impliquant aussi des sportifs, des enfants, des mouvements de jeunesse, des concours, une caravane de l’environnement pour le nettoyage du parc Mohammed V d’El Jadida…

Autre moment fort, la remise de prix aux gagnants et la distribution des attestations de participation aux slameurs.

Signalons à la fin que cette édition a connu un vibrant succès au niveau de l’organisation, mais aussi au niveau de la qualité des programmes et des thèmes débattus.