Sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, et avant le rendez-vous de Marrakech, et dans le cadre de la COP 22, plus de 500 participants chercheurs, experts, enseignants de 35 pays issus des 5 continents se sont retrouvés du 1er au 08 septembre 2016, à la Faculté des Sciences d’El Jadida pour assister aux travaux de la troisième édition du congrès africain de la Biologie de la Conservation, qui a eu le Label du COP 22. Cette troisième édition, organisée par la Faculté des sciences d’El Jadida relevant de l’Université Chouaïb Doukkali, en coopération avec la Société de la biologie de la conservation de Washington et sa section Afrique, s’inscrit dans le cadre de l’adhésion de la Faculté des sciences au dynamisme national pour réussir la 22ème Conférence des parties à la convention sur les changements climatiques (COP22) qui se teindra à Marrakech du 7 au 18 novembre. Le but de cette 3e rencontre, qui est le plus important  événement scientifique d’envergure internationale qu’organise notre pays avant la COP 22, et dont l’ouverture a été présidée par M. M. Driss Merroun, ministre de l’Urbanisme et de l’aménagement du territoire et Mouâd El Jamaï, gouverneur de la Province d’El Jadida, est de décliner à des échelles régionales et locales les accords internationaux en faveur d’une meilleure gouvernance de la biodiversité, dans le cadre  des conventions sur la diversité biologique.

Et, lors de la cérémonie d’ouverture de ce grand rendez-vous, qui a eu lieu le lundi 5 septembre 2016 à la salle des conférences au siège de la Province d’El Jadida, le ministre de l’Urbanisme, Driss Merroun  a insisté sur  l’importance capitale que revêt la biologie de la conservation en tant que discipline face aux menaces des changements climatiques. M. Driss Merroun a aussi rappelé que l’«Appel de Tanger», lancé le 20 août 2015 par Sa Majesté le Roi Mohammed VI et le Président français, François Hollande, constitue une action solidaire et forte en faveur de l’environnement. 

 Il a ensuite affirmé que « Vu l’emplacement géographique du Maroc qui lui permet de jouir d’une grande biodiversité et afin de relever le défi  écologique, il est primordial de maintenir la biodiversité tout en assurant  la continuité des écosystèmes. En plus, les ressources biologiques du Maroc représentent une part de taille de l’ensemble des richesses nationales, notamment dans l’agriculture et la pêche maritime… ».

Pour sa part, le gouverneur de la Province d’El Jadida, Mouâd El Jamaï, a souligné que le discours de Sa Majesté le Roi Mohamed VI lors du sommet mondiale sur le développement durable est à lui seul une feuille de route pour toutes les parties prenantes qui interviennent dans les domaines liés à la biodiversité.   Et c’est de notre responsabilité tous de faire de notre mieux pour atteindre les objectifs de la vision de sa Majesté. Il a aussi mis l’accent sur l’importance de cet évènement continental qui va fournir des éléments de réflexion sur l’enjeu de la biodiversité et de favoriser l’émergence de projets de recherche impliquant des chercheurs du Nord et du Sud, et des acteurs locaux de la gestion et de l’utilisation de la biodiversité via les changements climatiques. Il a aussi noté que ces projets seront certainement susceptibles d’apporter de nouveaux outils d’aide à la décision et à la gestion en faveur d’une meilleure gouvernance de la biodiversité.

Ainsi, durant les huit jours de cette grande manifestation scientifique, on a présenté un état des lieux de la recherche sur les composantes de la biologie de la conservation en Afrique face aux changements climatiques tout en identifiant les enjeux en lien avec les attentes des acteurs locaux. Aussi, en tant que pré-étape à la COP22, ce congrès était bel et bien une occasion pour faire un premier constat qui permettra d’aboutir à un nouvel accord africain sur le climat, universel, durable et applicable à tous les pays africains. C’était donc une parfaite occasion pour fournir des éléments de réflexion sur l’enjeu de la biodiversité pendant la COP 22 surtout que cette troisième édition du congrès africain de la Biologie de la Conservation, qui a eu le Label du COP 22, a accueilli plus de 500 participants chercheurs, experts, enseignants de 35 pays issus des 5 continents dont : Algérie, Belgique, Benin, Botswana, Burundi, Cameroun, République démocratique du Congo, Cote d’ivoire, France, Allemagne, Ghana, Hongrie, Inde, Kenya, Liberia, Madagascar, Malawi, Malaysia, Maroc, Namibie, Népal, Nigeria, Rwanda, sierra Leone, Afrique du sud, Espagne, Soudan, suède, Tanzanie, Tunisie, Ouganda, Angleterre, Etat Unies, Zimbabwe, Somalie, Mexique…

En plus, lors de cette édition, 18 axes liés aux thématiques générales du congrès ont été retenus et qui ont rapport avec la biologie de la conservation en Afrique et  les défis de la mondialisation et changements climatiques. De même, du 1er  au 04 septembre 2016, 05 ateliers, 07 cours théoriques et 02 tables rondes, animés par des chercheurs de différents pays, ont été organisés aux profits des étudiants chercheurs, des gestionnaires de terrain et des acteurs socioéconomiques intéressés par le devenir de la biodiversité en Afrique.

Aussi, grâce aux assises de cette troisième édition, les scientifiques ont été unanimes à considérer que les changements climatiques, la désertification, la sécheresse et la perte de la diversité biologique sont autant de problèmes auxquels le continent africain est confronté. Et tandis que la biodiversité, connait un déclin important et continu depuis la fin du 2ème millénaire, les nouvelles méthodologies et technologies dédiés aux efforts de conservation sont autant d’outils innovants qui peuvent permettre aux décideurs et gestionnaires d’atténuer l’érosion et aussi d’explorer les impacts potentiels et les différentes opportunités de développement socio-économique. Ainsi, ce congrès vient à point pour faire connaitre ces outils et méthodologies et de les mettre à disposition de la communauté scientifique africaine et de les mettre à la disposition des gestionnaires.

Notons à la fin que cette troisième édition de ce congrès a été justement une des opportunités constructives qui ont permis de sortir avec des décisions communes, de signer des conventions de partenariat entre des universités marocaines (avec à leur tête l’université Chouaïb Doukkali) et des universités subsahariennes. Elle a été aussi l’occasion pour officialiser le partenariat tripartite qui liera l’université Chouaïb Doukkali, la société de la biologie de conservation de Washington et le ministère délégué chargé de l’environnement. Dans ce cadre, une convention a été signé entre l’UCD et la SCB(la société de la biologie de conservation de Washington) pour l’échange de formation et la collaboration dans le domaine de la recherche. C’est la première convention que la SCB signe avec un pays africain. Signalons aussi que le congrès est sorti avec des recommandations qui seront bientôt publiées. De même, à l’issue des travaux de ce congrès, il a été décidé de créer un Master Africain de la Biologie de Conservation au sein de l’université Chouaïb Doukkali avec l’apport de 13 pays africains.