À la mémoire de feu Si Mohammed Belyasmine

Eulogie  en esprit d’oraison

REPOSE EN PAIX L’AMI

Un jour, un sage a dit : « Nul, à part l’omniscient,  ne sait de quoi demain sera fait ; c’est pourquoi chaque instant  de vie est précieux et l’erreur serait de le gâcher ». Par le présent témoignage, quoique le cœur lourd, j’aimerai honorer, au nom du personnel de l’agence urbaine d’El Jadida, la mémoire de feu Si Mohammed Belyasmine qui s’est éteint ce fatidique lundi 02 juin 2014 à El Jadida, sa ville natale, qui ne peut que déplorer une aussi grande perte en la personne d’un tel homme qui a marqué son passage par ses indéniables positions et par ses considérables apports à cette partie de la planète.

Sa petite et proche famille ainsi que sa grande famille des architectes et des urbanistes du Maroc et ceux d’El Jadida en particulier ont été attristés par la disparition d’un homme qui comptait pour beaucoup  d’entre eux. Cette marque de distinction a été manifeste lors de l’enterrement  sur les visages assombris des gens qui ont été présents à sa mise en terre ; et il était également flagrant que le cœur de tous ceux à qui il avait accordé son affection, son soutien et son exemple, était plus que chagriné par une telle privation…Et pour cause, il est rare de voir à El Jadida autant de professionnels du secteur libéral, de cadres des administrations et d’autres encore se rassembler autour d’une cause commune et partager un seul ressentiment, lequel malheureusement, cette fois, était amer.

En fait, feu monsieur Belyasmine  incarnait de son vivant un vrai modèle de dynamisme, de courage et de générosité et surtout d’intégrité. Depuis des années, sa frêle silhouette sillonnait les méandres des administrations pour défendre l’intérêt de sa ville, celui des citoyens et celui de ses convictions surtout celle allant vers l’amour de sa ville natale, El Jadida ou Mazagan, peu importe, l’essentiel c’était ce grand sentiment d’appartenance pour cet espace qu’il a géré pendant un certain temps et dont sa vive mémoire en gardait les arcanes et les êtres.

Là où tu es, Si  Belyasmine, sache que ton enterrement nous a rappelé, à tous, le sens de l’existence. Tes amis, tes collègues et surtout ta famille, dont tu as fait une priorité, étaient là pour accompagner non pas une dépouille mais un symbole ou plutôt une icône de cette chère ville atlante qui a encore et tant besoin de gens tel que toi… Des gens qui la servent sans demander de contrepartie, des gens qui conjuguent leur ego professionnel et social et même artiste pour l’aider à réaliser les rêves et les aspirations des ses enfants qui se résument simplement en une bonne qualité de vie. Et tu étais tout cela Si Mohammed, ton passage à la municipalité en tant qu’architecte municipal est là pour en témoigner et ton intégration du secteur privé a complété ton œuvre de servir au mieux tes concitoyens, soit par l’élaboration des documents d’urbanisme traçant leur futur cadre de vie ou la conception de leur demeures terrestres.

Qui peut nier ta contribution au développement des coins reculés de la province ou encore ta participation à l’amélioration  du vécu des villages, agglomérations et des modestes douars des Doukkala? 

Mourir est notre destin et Dieu est de toute éternité, soit! Cependant, la mort physique n’influe en rien sur la pérennité du legs de chaque personne ayant contribué à l’aide de son prochain et à l’essor de la communauté; et toi Si Belyasmine, tu as aidé toute une ville et plusieurs générations par ton abnégation, ton abstraction du moi, ton sérieux et ton héritage en tant qu’architecte, l’un des premiers de la ville de surcroît.

Au soir de sa vie,  Si Mohammed  nous a appris la leçon du courage puisque même rongé par la maladie, il a continué à travailler et à s’accrocher à la vie en faisant comme si rien n’était, il nous prouvait, en réalité,  que la maladie ne doit pas être un obstacle pour vivre et produire. Et  même dans la mort, Si Mohammed a continué à nous apprendre sur la vie car le long cortège qui l’a accompagné jusqu’à sa dernière demeure et qui était venu pour honorer un homme de mérite véhiculait un message pour les vivants : l’être humain est celui qui grave les mémoires par son apport à l’humanité et non par ses biens… comme quoi  toutes les fortunes du mondes ne construiraient pas une notoriété respectable. Lui rendre un tant soit peu de justice, serait   d’honorer à notre tour sa mémoire à la hauteur de l’appréciation que nous avions pour lui et de marcher sur sa lancée pour le bien de cette ville qui l’a vu naitre, grandir, devenir un homme d’une rare trempe et enfin la quitter avec honneur à l’instar de son vivant.

Adieu donc cher ami et merci à toi Si Mohammed Belyasmine d’avoir été un modèle exemplaire pour nous tous ; d’avoir puisé tant de force dans ton frêle corps pour la mettre à la disposition et au service de tout le monde et qu’Allah, l’omniprésent, t’accueille dans son verdoyant paradis pour te récompenser de toutes les bonnes actions que tu as réalisées pour nous ici-bas.

Pour terminer, nos condoléances vont naturellement à sa veuve, ses deux fils et sa fille et à tous ses frères…A tous, nous leur disons, ne soyez pas tristes par l’inéluctable sort mais soyez au contraire honorés d’avoir eu un tel mentor et un tel compagnon.

Nous sommes à Dieu, et à lui, nous revenons.