En disant cela, nous n’usons nullement de l’humour noir, mais ceci dénote on ne peut mieux le danger que représentent certains chauffeurs de bus et de taxis qui, dénués de toute conscience, exposent au péril la vie des voyageurs par leur comportement qui frise souvent l’inconscience. En effet, certains chauffards de bus n’hésitent pas à effectuer des dépassements dangereux ou pire se lancer dans des courses avec d’autres bus pour arriver le premier à un arrêt de bus. Pendant ce temps, ni les remarques que leur font les voyageurs, encore moins les klaxons des véhicules qu’ils mettent au passage à rude épreuve ne les en dissuadent. «À chaque fois que je prends le bus, j’ai toujours la peur au ventre. Ce qui compte pour certains chauffards c’est de faire le plus d’argent possible», affirme Hamid, employé dans une usine dans la zone industrielle. «C’est dire que la vie humaine ne vaut rien à leurs yeux», constate Nawal, employée dans un supermarché.
Ces conducteurs ne prêtent aucune attention à la vie des usagers ; des excès de vitesse en plein centre-ville, la cigarette dans la bouche… Et si la circulation est dense, ils n’hésitent pas à prononcer de gros mots à l’égard de celle ou de celui qui se trouve devant eux.
Quant aux chauffeurs des taxis, ils cherchent à brûler les étapes par n’importe quel moyen. Ils oublient qu’ils transportent des êtres humains dont la vie est chère et auxquels ils doivent du respect. Ils doublent de tous les côtés et dans tous les sens de la chaussée. Se croyant être seuls sur la route, ils stationnent brusquement en milieu de la route pour prendre un client, bloquent ainsi pendant un certains moment la circulation. Et si on leur fait des remarques, ils commencent à hurler, à insulter tout en oubliant qu’ils sont fautifs.
Parmi les causes principales des accidents impliquant les bus ou les taxis, tous types confondus, le bilan fait état, entre autres, du non-respect de la distance réglementaire, les dépassements dangereux, le non-respect des plaques indiquant le stop, les arrêts non réglementés ce qui cause des obstructions à la circulation routière ainsi que les avaries touchant le système de freinage.
«Lorsque j’emprunte la route de Sebt Douib, je prie Dieu pour que je ne croise pas sur mon chemin les chauffeurs de bus, car ils me font vraiment peur, surtout lorsqu’ils quittent l’arrêt de bus. Ils se croient tout permis. Combien de fois j’étais obligé à freiner brusquement pour les éviter. Ils se croient vraiment les rois de la route, alors qu’en vérité ils ne font que nous terroriser», nous confie Haj Tibari, un vieux doukkali.
Si ce dernier ose conduire son véhicule pour affronter l’inconscience des fous du volant, ce n’est pas le cas de son copain, Haj Bouchaïb, qui pour se rendre à son douar près de Sebt Douib fait conduire sa voiture par son fils. «J’ai acheté un véhicule il y a de cela deux ans. Je me suis dit alors, c’en est fini avec la fatigue des bus, des taxis et des “Khattafa”, mais apparemment, je me suis lourdement trompé. Pour preuve, j’ai essayé de prendre ma voiture pour me rendre à mon douar. À peine j’ai quitté la ville d’Eljadida qu’un bus déboulant à vive allure derrière moi a tenté de me dépasser. Seulement, il y avait un autre véhicule qui venait en sens inverse, alors pour éviter l’accident, j’ai quitté complètement la chaussée tandis que le bus a continué son trajet avec insouciance. Depuis ce jour, je n’ai plus reconduit», confie-t-il. «À mon avis, pour que ce terrorisme cesse, il faut que les chauffeurs de bus et de taxis suivent des formations et passent des examens de conduite stricts pour qu’ils puissent prétendre reconduire à nouveau», suggère Haj Ahmed, leur fidèle ami.
Fous du volant
Les chauffeurs de taxis se croient au-dessus de la loi. La plupart sont des fous du volant qui s’en tirent trop bien. Tel est le constat. Ces taximen, profitant bizarrement de l’impunité, continuent à arnaquer les gens avec des compteurs “gelés” ou des surfacturations de courses …. Ils ne s’en soucient guère de leur tenue vestimentaire. Pis encore, leurs taxis ont des sièges troués ou déglingués. D’autres ne daignent pas s’arrêter à votre signal. D’autres encore, qui ressemblent plutôt à des afghans, ciblent la clientèle à ramasser chemin faisant, avec une préférence marquée pour des gens qui, selon leur avis, ont des tenues “décentes”. Qu’en pense l’autorité provinciale?