Allez voir les grands lotissements de la ville ou vivent plus de 100 000 personnes (Koudiat Ben Driss, Al Quods, Hay Al Matar, Hay Salam, Melk Cheikh …) pour constater, non sans un pincement au cœur que le côté culturel et sportif a été complètement immolé sur l’autel de l’habitat. De cette carence par ailleurs flagrante, les responsables provinciaux et les élus ne s’en rendent pas compte, surtout que la seule réalisation remarquable depuis l’indépendance demeure le stade « Archambaud » Abdi, le terrain Ahmed Lachheb, et la salle des sports.
Fini le bon vieux temps où les gosses du quartier s’adonnaient à cœur joie au jeu de ballon dans une place aménagée pour la circonstance. Et c’est ce genre de lieu- là qui a fourni les meilleurs footballeurs du Maroc et de la province des Doukkala.
Aller demander un Belhaj, Bouâlam, Kadmiri, Ahmed Kamel, Rizzo, Nino, Gharbaoui, Samame, Si Khlifa, Chtaïni, Sfini Baba, Spagnia, Abdelouahab, Tahtaoui, Zoufri, Hamra, Bouatra, Moubarik, Chicha, Chiadmi, Ouazir, Ben Biyi, Krimou, Dezzaz, Baba, Cherif, Yakdani, Arsalane, Kiyal, ou tout récemment à un Rida, Boukri, Kadioui, Hadraf, etc…. où ils ont appris les A.B.C du football. Ils vous répondront dans les terrains de quartiers.
Où sont passés les terrains des quartiers « Nour Al Kamar, Mouilha, Sidi Moussa, Plateau, Skipa…. » ? Ils ont cédé la place aux immeubles, hôtels, kissarias, lotissements. C’est que le béton à El Jadida, telle une pieuvre, ne cesse d’étendre ses tentacules pour englober et les zones vertes et les terrains des quartiers.
Sensibiliser les promoteurs immobiliers
Il faut sensibiliser ou plutôt obliger les promoteurs immobiliers à penser à l’installation des petits complexes sportifs ou culturels et ce, en parallèle avec la construction des logements. Ce travail à la base pourrait à la longue, devenir une tradition.
Mais cette pratique de construction tous azimuts pose le problème de l’urbanisme. En effet, le cadre de vie n’est pas toujours agréable. Des masses de brique s’élancent vers le ciel sans offrir aux habitants les espaces verts, les centres culturels, les mini-terrains de foot et de basket, les aires de jeux pour enfants. Bref la ville d’El Jadida s’étend vers la périphérie en injectant l’anonymat et le mal de vivre.
Face à cette dégradation constante du cadre et de la qualité de vie, ne faudrait-il pas penser à imposer des normes et un cahier de charges et à veiller à leur respect pour que l’acquéreur d’un logement ne sort pas prisonnier de froids immeubles anonymes.
Le promoteur doit réaliser dans son lotissement un minimum d’équipements sociaux. Et cela est toute à fait normal. Parce que des équipements sociaux sont destinés aux habitants de son lotissement. Et c’est leur droit primordial pour vivre dans un cadre de vie aisé et non stressant.