Un nouveau cas d’abattage illégal d’arbres soulève la colère des habitants d’El Jadida, plus précisément ceux vivant aux abords du quartier Sfa, non loin de des avenues Bagdad et du Caire, ainsi que de la place Sintra. Ces derniers sont révoltés contre les agissements d’un groupe de coupeurs, qui se sont permis d’abattre d’arbres quinquagénaires sous prétexte qu’ils ont été autorisés par un très haut responsable.

Le conseil municipal vat-il déposer plainte pour ces faits de destruction de biens destinés à l’utilité et à la décoration publique commis par ces « mafieux » ?

Si l’un des responsables avait autorisé, même verbalement, la coupe de ces arbres, cet acte est certainement illégal et constitutif d’une destruction de biens publics. Mais de toute façon, les autorités provinciales et locales ainsi que le conseil municipal ont été mis devant le fait accompli par le chef des abatteurs de bois.

D’où venaient ces ouvriers et comment ou par qui avaient-ils pu obtenir le mandat de couper les arbres ? Que dire de ce crime écologique qui semble avoir été effectué dans l’opacité totale et avec célérité ? Est-ce que l’abattage et même « l’émondage » de ces arbres  a été autorisé? Les autorités et le conseil municipal ont-ils été au courant? Vers quelle destination ont été acheminés les arbres abattus? Pour quelle menuiserie?

On va dire : « on n’en a aucune idée, mais ce qu’on peut dire, c’est que ça ne vient pas de chez nous ». Mais va-t-on laisser ces « vautours » disposer de biens communs à leur guise, tandis que la déforestation est l’une des principales causes de l’augmentation des gaz à effet de serre ? Comment peut-on choisir d’appliquer la politique « Âïne mica » vis-à-vis de tel crime dans une ville comme El Jadida, déjà menacée par la pollution ?

Nous sommes sûrs que les responsables de la ville sont tout à fait conscients du problème d’abattage sauvage, mais ils témoignent de leur impuissance à faire respecter les engagements par tous les citoyens sans exception. « L’abattage des arbres illégalement est un comportement inacceptable. Les gérants de la ville ne sont absolument pas complices de tout cela, mais ils sont impuissants malheureusement. », nous a dit un vieux Jdidi d’un ton désolé. Et même si on propose des réparations (replantation des arbres abattus), cette solution sera, à ce titre, notoirement insuffisante. Car la plantation de sujets plus jeunes ne peut compenser la perte des beaux arbres abattus. Il faut 100 ans pour faire un bel arbre, mais quelques minutes pour le détruire.

Or, la grande déception des habitants d’El Jadida c’est que « la vague sanguinaire » de ce carnage écologique se propage de plus en plus. Allez voir le massacre systématique et impuni tout au long des avenues Hassan II et Mohammed Errafi, ainsi que la place El Hansali où plusieurs arbres avaient été abattus et d’autres se sont asséchés du jour au lendemain.

Ainsi, des centaines d’arbres sont abattus, de temps en temps, en toute impunité, à l’image aussi de ceux du côté de la Kissariat Ben Nahon et en face de certains restaurants de l’avenue Mohammed Errafi, âgés de plus de soixante années, abattus dans la clandestinité, sans que personne ne s’en soucie. Les traces sont toujours visibles sur place, ce qui en témoignage de ce crime écologique en milieu urbain. Les autorités et le conseil municipal sont donc interpellés afin de mettre un terme à ce massacre écologique qui ne dit pas son nom.

Messieurs les responsables, n’avez-vous pas constaté que de nombreux commerçants à El Jadida ont suscité à maintes reprises la polémique au sujet de l’abattage illégale des arbres qui dissimulaient les façades de leurs locaux de commerces ? Le comportement de ces barbares égoïstes, qui ignorent ce que veut dire être citoyen, ne pensent même pas à la protection de l’environnement et de l’oxygénation de l’air d’El Jadida, déjà très pollué ! Ils ne pensent qu’à leur commerce. Et le plus terrible, c’est qu’ils sont convaincus qu’ils n’auront aucune sanction ! Du côté de ses soi-disant associations locales de protection de l’environnement, on n’entend pas pousser le dossier plus loin, étant donné que les dommages sont très considérables. Même son de cloche du côté des soi-disant militants pour l’Environnement.

L’on se demande aussi où sont ces défenseurs de l’environnement qui font à chaque fois un tapage médiatique, pour des buts inavoués, pour dénoncer avec vigueur et virulence, l’abattage de ces arbres. Le questionnement reste posé sur les tenants et aboutissants, de cette conception des deux poids et deux mesures sur la notion de la protection de l’environnement et de l’écologie en particulier. En attendant  le tissu végétal d’El Jadida se rétrécit comme une peau de chagrin, laissant libre cours au béton et à ses dérivés.