Le Festival de la fauconnerie d’El Jadida  a consolidé

 

ses assises sous la baguette des hommes qu’il faut

L’annonce d’une 3ème édition du Festival de la Fauconnerie dans la Province d’El Jadida est déjà une réussite en soi et un bon signe pour le futur de cet événement, dans la mesure où le cap difficile des premières prospections  est dépassé sans trop de risques. Une réussite qui dénote de la subtilité  dans le choix de ce produit ancestral pour le convertir en événement d’envergure internationale , ainsi que dans la passion et la forte charge culturelle des hommes qui ont su comment dessiner son caractère traditionnel en concrétisant sur le terrain une œuvre de maître où les couleurs  des thèmes proposés s’harmonisent sous les reflets des belles touches qui sentent la terre des Doukkala, ses insondables traditions, ses émouvantes mélodies, la sueur de ses chevaux en transe de fantasia … tout un bouillon de culture traditionnelle labellisée «Terroir», avec en prime les plus beaux des spectacles que puissent offrir des faucons attentifs au moindre signe de leur maître et qui paradent en chevauchant les courants d’air tempéré comme pour souhaiter la bienvenue à tous les invités qui les ont honorés par leur présence.

En méditant les multiples facettes de ce Festival, on sent presque vibrer cette corde sensible qui a toujours animé l’incontournable Driss Lemrabet, ce pur produit des Doukkala qui a engagé ses sentiment, son savoir faire et toute la volonté qu’il faut pour que le produit finalisé représente bien un petit musée vivant et à ciel ouvert, à travers lequel on peut voyager dans les dédales de l’histoire ancienne à la découverte des racines culturelles et traditionnelle qui ont forgé l’homme de cette contrée du pays dont le caractère rural est à la fois un insigne d’honneur et un devoir de mémoire envers les anciennes générations.

Oui, aujourd’hui et à la veille de cette troisième version, on peut confirmer sans la moindre hésitation ou un quelconque doute, que le Festival de la fauconnerie d’El Jadida  a bel et bien consolidé ses assises là où il le faut, au moment où il le faut et sous la baguette des hommes qu’il faut.

Tout cela me rappelle ce que disait un jour M. André Azoulay, Conseiller de S.M le Roi Mohammed VI, lorsqu’il était invité à Azemmour et qu’on lui avait demandé quels sont les secrets de la réussite du Festival Gnaoua d’Essaouira. Sa réponse fut brève, concise mais très instructive : « Une simple idée a déclenché un processus de conscience, nous avons commencé très petits, toutefois, notre vision a été orientée bien loin vers l’horizon. »

Aussi, sommes-nous sur cette même longueur d’onde en ce qui concerne le Festival de la Fauconnerie ? A priori, la réponse tend vers l’affirmative. L’idée lancée un jour par M. Mouâad Jamaï, Gouverneur de la province d’El Jadida représentait bien ce déclic que personne avant lui n’avait osé actionner, et c’est ce simple sursaut de conscience qui a donné naissance à la première édition qui était d’une envergure presque locale mais dont les échos très encourageants ont servi à cimenter l’édition suivante.

Aujourd’hui et à quelques jours du prochain rendez-vous, qui commence à prendre des allures Internationales par le ralliement des maîtres du monde en matière de fauconnerie, dont plus particulièrement ceux issus des Emirats Arabes Unis, du Koweït, du Qatar… on peut estimer que le Festival tient le bon cap et porte en lui toutes les chances pour devenir un l’événement phare du pays.

Ne dit-on pas qu’il suffit d’un intellectuel et d’un avocat chevronné pour réussir une révolution ? Aujourd’hui, on peut dire que ce dicton s’adapte bien à la tournure que prend ce Festival. M. Mouâad Jamaî en tant qu’avocat de circonstance pour la bonne cause et l’intellectuel Driss Lemrabet ont bel et bien su comment révolutionner la sphère de la fauconnerie locale. Et pour être juste, nous ne pouvons omettre que le terrain était propice pour appuyer et accompagner ce grand saut vers l’avenir. Mohammed El Ghazouani et ses compagnons de route avaient fait l’essentiel en déblayant le terrain à force de bras, de conviction et de persuasions durant les années les plus longues et les plus dures. D’autres ont soutenu ou secondé Driss Lemrabet dans sa stratégie de mise en œuvre de ce produit. Et c’est dans les replis de cette cohésion imprégnée d’un volontarisme inconditionnel que résident tous les secrets de ce Festival pas comme les autres.

Nous avons toujours crié haut et fort que l’organisation d’un festival de fauconnerie dans la Province d’El Jadida est incontestablement un point très fort aussi bien pour la valorisation de ce patrimoine que dans la promotion touristique de la Région. Le produit étant singulier, spectaculaire, spirituel et presque mystique, il ne manquera pas de susciter la curiosité des profanes qu’ils soient nationaux ou étrangers en plus de l’intérêt assurés des professionnels.

D’autre part, la valorisation de cette tradition ancestrale qui est à la hausse depuis son inscription sur la liste représentative de l’UNESCO en tant que Patrimoine Humain Vivant représente un Label crédible, en mesure de consolider les assises d’un tel événement.

 Il s’avère aussi, selon les statistiques établis par l’UNESCO, que tout produit nouvellement classé par cette instance internationale implique le plus souvent la multiplication par trois, le nombre de ses visiteurs durant les premières années qui suivent cette reconnaissance.

Tout cela nous amère à assurer qu’à la lumière de ces premiers pas du Festival de la fauconnerie et son aura dont la portée dépasse toutes les prévisions, cette manifestation est vouée à une réussite incontestable et à un rayonnement en mesure d’assurer sa pérennité.

Certes, rares sont les personnes qui comprennent la valeur réelle de cet art de chasse noble. Seulement, il faut prendre en considération que ses «adeptes», quel que soit leur rang social ou leur pays d’origine, se considèrent comme une seule et même famille et parlent le même  langage tout en partageant les mêmes affinités et le même amour pour le faucon et ses spectaculaires parties de chasse.