L’environnement, les déjeuners
au couscous et à la pastilla
Depuis des dizaines d’années, les politiques à l’échelle mondiale ont pris conscience des nuisances que provoquent les activités humaines au niveau de notre planète bleue. Les technologies spatiales et analytiques ont permis de décortiquer l’effet de la pollution causé par l’industrie, l’automobile, la déforestation, la désertification, etc sur la terre. Bien sûr ce sont les chercheurs du monde entier qui ont tiré la sonnette d’alarme. C’est par le biais de la compilation et l’interprétation des données accumulées depuis plusieurs siècles que ces chercheurs sont arrivés à deux résultats essentiels. D’un côté, le trou d’ozone constaté au niveau du pôle sud et qui ne cesse de prendre de l’ampleur et de l’autre, le réchauffement de la planète qui provoque la fonte de la calotte glaciaire, réserve mondiale en eau douce. C’est ainsi que des réunions orchestrées par l’ONU, et regroupant des dizaines de chefs d’Etats se sont tenues, entre autres, au Brésil puis au Japon avec l’objectif de trouver les moyens à mettre en œuvre pour réduire les émissions nocives à notre atmosphère qui est le bouclier protecteur de la vie sur la terre. Lors de ces réunions, les industriels et la société civile, représentée par les ONG, prenaient part dans les divers forums de discussion avec comme mot d’ordre «sauvons notre planète». Chacun de son côté essaie de défendre ses acquis et ses activités non pas par des dires farfelus, mais en s’appuyant sur des données scientifiques récoltés sur le terrain et non concoctés derrières des bureaux climatisés. Les pressions mondiales sur les pollueurs ont engendré l’apparition d’un nouveau type de bourses de transaction de CO2 où les sociétés polluantes vendent et achètent des quantités de gaz carboniques par le biais de la plantation de forêts dans divers coins du monde. D’ailleurs, plusieurs multinationales ont planté des centaines d’hectares de forêts au Maroc pour compenser le dépassement du taux de CO2 qui leur est réservé. En d’autre termes, une société peut polluer en France (ou ailleurs), mais plante des arbres au Maroc (ou ailleurs) en compensation de sa pollution.
Ces réunions mondiales n’avaient pas pour but de stigmatiser les résultats de la recherche scientifique ou encore de signer l’acquittement des pollueurs. Au contraire, leurs buts dépassaient les pauses café et les déjeuners au couscous et à la pastilla. La question principale à laquelle tout le monde cherche à répondre en toute objectivité est comment concilier entre environnement et développement. Il ne suffit pas d’incriminer les uns et d’acquitter les autres, mais plutôt de chercher les possibilités offertes par la technologie pour remédier à la pollution qui nous menace tous.
Malheureusement, chez nous, les journées d’études réservées à l’environnement se succèdent mais se ressemblent. Les études scientifiques, voire les scientifiques, sont souvent mis à l’écart sans aucune raison apparente. Un scientifique qui pointe du doigt un pollueur ne se considère guère son ennemi. Un scientifique a le devoir et l’obligation de réaliser ses travaux de recherches conformément aux normes internationales car deux études ne peuvent être confrontées que si elles ont été faites suivant les mêmes règles. Est-ce que les bureaux d’études privés respectent ces normes? Dans la majorité des cas, la réponse est négative car les résultats de ces études ne sont pas destinés à la publication dans des revues internationales, mais uniquement pour une consommation locale. Alors qui trompe-t-on ? Soit- même ou son pays ?
Pour conclure, il n’existe aucun être vivant sur terre qui ne pollue pas. Ce constat a été démontré par des chercheurs de renommée internationale. Même une vache ou un grizzli participent chacun de son côté à la pollution alors faut-il les tuer ? Bien sûr que non. Mais quand des pollueurs de notre ville veulent nous faire gober leurs baratins et leur tableaux faits sur mesure avec la complicité des certaines personnes du domaine ou des gérants de la province, alors là, disons BASTA !