Les populations Jdidies en sit-in contre les factures salées d’électricité et d’eau

Les populations d’El Jadida ont tenu jeudi 04 décembre 2014 un sit-in devant le siège de la R.D.E.E.J. Ils protestaient contre les factures d’électricité et d’eau qu’ils trouvent trop « cher » depuis la dernière décision du gouvernement d’Abdelilah Benkirane concernant l’augmentation de toutes les tranches de consommation d’eau et d’électricité .

Ainsi, beaucoup de citoyens de tout âge  ont déferlé,  vers la R.D.E.E.J à cause de la hausse vertigineuse des redevances  d’eau et d’électricité. Car, ceux qui payaient 80 DH se retrouvent avec des factures atteignant même 600 DH et plus. Un membre d’une institution sociale confie que même cette structure sociale a reçu une facture d’électricité de 5000 DH. Pour lui, les relevés des compteurs ne sont pas «réguliers».

Par conséquent, et en faveur d’une mauvaise conjoncture qui grève fortement le panier de la ménagère, on met à l’index les grands patrons de la RADEEJ. Les contrôleurs des compteurs  aussi n’échappent pas à la colère des usagers. Car les factures de consommation d’eau et d’électricité sont de plus en plus salées.

Pour ne rien arranger, certains fonctionnaires de la RADEEJ dégagent toute responsabilité vu les chinoiseries du système appliqué. Donc, ils ne sont pas concernés par ce problème. Car, pour eux, si problème il y a, c’est au niveau des chefs de services d’eau et d’électricité et de la direction qu’il faudra le chercher!

Chacun prêche devant sa paroisse. Qui croire? Il est un fait que l’instrumentalisation, si instrumentalisation il y a (?), est bien facile: factures compliquées, comportement « impopulaire » de certains employés et chefs de service, relevés anormaux et non réels des compteurs…

Pendant ce temps, le consommateur, lui, peine à se retrouver dans les détails de sa facture, mais se résigne quand même à payer. Car c’est connu, pour ces services vitaux, la règle est de «payer d’abord, contester ensuite»… si on peut. Négligence du consommateur? Mauvaise lecture des factures? Relevés anormaux et non réels des compteurs ? Ou un système de tarification opaque?

Certains avouent que la lecture de la facture c’est «du chinois» à cause de la question d’inaccessibilité du contenu. Quant au système de tarification et de paiement imposé par l’administration de la RADEEJ, il est difficile à cerner ou à comprendre.

Ainsi, les voies de la facturation sont insondables. Et les citoyens cherchent toujours à comprendre la vraie origine de la courbe croissante des tarifs, notamment la hausse du coût de production et toutes les autres «choses» que l’on paie dans une facture. Ils se demandent aussi pourquoi l’administration ne prend ni en compte ni en considération les doléances des usagers. Ils se demandent aussi : « Quel est le rôle de l’élu qui représente le conseil municipal s’il ne défend pas les intérêts des citoyens? Pourquoi les tarifs à El Jadida sont-ils plus chers que ceux de Fès, Oujda, Kenitra, Larache, … ? Est-ce qu’El Jadida est considérée plus prospère pour payer pour les autres ? Pourquoi applique-t-on une « astuce » lors des relevés des compteurs pour  que la consommation passe très souvent à la 3ème tranche (voire la 4ème pour l’électricité)? Pourquoi les relevés des compteurs ne se font pas comme le stipulent le règlement (entre le 20 et le 30 de chaque mois)? ». « Je fais mon auto-relevé chaque mois pour que je puisse payer mes factures à la consommation réelle. Mais l’index affiché sur la facture n’a aucun rapport avec le réel car les contrôleurs font tout pour que vous passiez à la 3 ème voir 4 ème tranche. Et ce, en relevant les index 10 jours voir 20 après la fin du mois concerné. C’est du vol masqué. Prenez par exemple, pendant le mois de juin, j’ai consommé 8 m3. Mais sur la facture, on a mentionné 19 m3. Et lorsque j’ai fait ma réclamation, on m’a dit : « on ne va pas travailler avec toi seulement, nous avons beaucoup de monde. En plus, c’est ça le système ! », nous a révélé Saïd.

Alors pourquoi ne pas proposer au client de relever ses compteurs d’électricité et d’eau de façon régulière afin qu’il gère bien sa consommation. Et ce, en transmettant  sone index de consommation et la RADEEJ établit sa facture en fonction de sa consommation réelle (service « Relevé Confiance » ou « Auto-relevé ») ?

À notre avis, il faut revoir ce système qui va à l’encontre de la constitution et  des droits de l’homme. D’autre part, nous proposons que la ville soit divisée en plusieurs secteurs (pauvres, moyens et riches). Les habitants des quartiers pauvres payent un tarif beaucoup moins élevé que ceux des quartiers riches. Ces mêmes riches payent un tarif plus élevé que la moyenne, pour permettre de subventionner les rabais accordés aux quartiers pauvres. Une sorte de caisse de compensation équilibrée au niveau de la ville.