La formule proposée par le ministère de l’Intérieur pour le renouvèlement du parc des grands taxis ne semble pas séduire les professionnels du secteur. Le Comité de coordination national du transport (CCNT) est en effet monté au créneau pour dénoncer les modalités de cette réforme annoncée. La Coordination qui regroupe une trentaine d’associations et de syndicats des professionnels du transport refuse catégoriquement les dispositions du projet de décret élaboré par le département de l’Intérieur et entériné lors du dernier Conseil du gouvernement. Selon son coordinateur national, Abderrahmane Chafai, la CCNT a été prise de court, «nous n’avons pas pris part aux discussions et nous ne pouvons pas accepter le contenu de ce projet», a-t-il déclaré. La coordination conteste notamment le montant de la prime à la casse fixé à 80.000 dirhams par la nouvelle loi ainsi que l’obligation de remettre les anciens véhicules à la casse dès la réception du montant de la prime. Selon M.Chafai, certains véhicules utilisés (Mercedes 240) peuvent coûter jusqu’à 100.000 DH malgré leur âge avancé.
Des discussions à propos du renouvellement du parc des grands taxis avaient déjà eu lieu entre les professionnels et le ministère de l’Équipement et du transport à l’époque de Karim Ghallab. Un préaccord avait été établi entre les deux parties, souligne M.Chafai, qui précise que l’accord prévoyait l’octroi d’une prime allant jusqu’à 130.000 dirhams pour l’achat de nouveaux véhicules sans obligation de casse.
Selon les dispositions dudit projet, la prime sera remise directement aux bénéficiaires chez le concessionnaire commercialisant le véhicule choisi. Pour y avoir droit, les propriétaires devront avoir des véhicules âgés de plus de dix ans au minimum à la date du dépôt de la demande de renouvellement. Les véhicules concernés par cette mesure devront aussi justifier d’un service en tant que taxi de 1re catégorie sur les trois dernières années.
Le nouveau décret oblige aussi les propriétaires à retirer leurs anciens véhicules de la circulation en les remettant à l’administration ou à l’un des concessionnaires auprès de qui l’acquisition a été effectuée, afin qu’ils soient remis à la casse. C’est ce point justement qui provoque la colère des professionnels, qui tiennent à leurs véhicules «emblématiques».
Rappelons que ce nouveau projet concerne quelque 45 000 véhicules ayant une moyenne d’âge dépassant les 30 ans selon le ministère de l’Intérieur qui veut introduire de nouveaux véhicules, répondant aux critères mis en place par l’administration (respect des conditions de sécurité et de confort pour le transport de 6 personnes en plus du conducteur)