En ce début du 21ème siècle, tout marocain ne peut que se sentir fier des prodiges accomplis  par certains médecins nationaux, d’un style nouveau, voire révolutionnaire !

Des maladies considérées, naguère de  difficilement guérissables, n’ont plus de secret pour eux !

Et comme si la nouvelle n’est pas suffisamment extraordinaire, ces  philanthropes se suffisent d’à peine quelques dirhams, tant pour la consultation,  que pour les médicaments.

LES POTIONS MAGIQUES

Quand je pense qu’il existe encore des marocains, qui  se font soigner au prix fort, sans atteindre  le résultat escompté  et qu’au souk de Sidi Bennour, des médecins accomplissent des miracles… !  

Mieux encore, pour tous ceux qui souffrent du syndrome de la blouse blanche, ces toubibs dégagent une  telle assurance et  confiance en leurs moyens, qu’ils  dissipent, illico, vos pires craintes, au point que vous vous en voudrez  d’avoir si longtemps hésité à les consulter.

Nous en voulons pour témoignage, l’affluence des centaines de malades qui viennent quotidiennement  se faire soigner et aussi accéder à cette  « potions magiques » qui semble accomplir des miracles.

On ne peut décrire ce Nirvana, ce bonheur et cette fierté ressentis vis-vis de nos compatriotes, en voyant cette belle promotion de « toubibs marocains » hors du commun.

 Ils semblent avoir réussi, là où  d’imminents professeurs, mondialement connus, continuent à exprimer leur  impuissance. 

Honneur et gloire à ces « messies », qui en dépit de leurs compétences et de leur  célébrité,  continuent à garder les pieds sur terre et à ne pas ménager d’efforts  rester à  portée de toutes les bourses et plus précisément, les plus maigres d’entre elles.

C’est  pour cela, qu’au souk de Sidi Bennour, ils ne se cachent nullement. Munis de mégaphones, ils font un tel « tapage médiatique » pour vanter les effets miracles de leurs  potions et aider leur prochain, qu’il est  impossible de passer sans les remarquer.

JAB ALLAH ACHIFA

J’ai déjà entendu parler de   la potion magique d’Astérix, mais celle de souk de T’late (mardi) de Sidi Bennnour   semble être si inédite, si appétissante, si incroyablement réussie, que j’en soupçonne les auteurs d’être de véritables cordons bleus.

Comment diable ne pas croire aux prodiges de ces « toubibs », quand on entend de ses propres oreilles,  une femme qui  prétendait  avoir été stérile, ou un homme   semblant souffrir jadis de la prostate…, répondre aux questions du toubib : « Jab Alah Achifa » !

 Et ce devant une assistance presqu’ envoûtée qui répond en chœur :

– « Al hamdou Lillah ».

C’est à croire que  tous les Saints de l’univers et les « Salihines » du Royaume se sont donné rendez-vous à Sidi Bennour. Un saint entouré géographiquement (hasard ? Prémonition ?), par de vaillantes sentinelles : Moulay Abdellah, Sidi Mohammed Echalh, Lalla Zahra, Moulay Bouchaib Erraddad, Lalla Aicha Al Bahria, Sidi Waâdoud… !

Mais il n’y a pas que les médecins à la potion magique, les dentistes ne sont pas du tout en reste. Ils étalent tel un trophée, les milliers de dents qu’ils avaient arrachées, pendant des mois. Une preuve tangible, à l’intention de  toute personne de mauvaise foi, qui s’amuserait à mettre « leur compétence » en doute.

 Et s’il leur arrive, de temps à autre, (qui ne se trompe jamais d’ailleurs ?) qu’ils se trompent de dent et qu’ils vous arrachent la dent saine, qu’à cela ne tienne, pas de panique, ils vous arracheront les deux au prix d’une ; car comme précité, ces « toubibs » vêtus d’une simple jellaba en place de la blouse blanche de circonstance (pas le temps de se changer)…ne sont nullement matérialistes ?

Tant d’ingéniosité, d’humanisme et de succès,  dépassant parfois nos frontières, qu’il ne nous reste qu’à applaudir ces « toubibs » pour toutes leurs prouesses accomplies. 

D’ailleurs ce qui se passe à Doukkala, semble aussi avoir lieu dans pratiquement tous les souks, les moussems et bien d’autres contrées reculées de notre Royaume.

Les responsables de notre ministère de la santé qui sont censés se préoccuper et veiller à notre bonne santé, n’ont-ils pas trop tardé  pour leur décerner un quelconque prix de médecine, histoire de rendre à César ce qui lui appartient ?

Nous en parlons, car depuis  l’arrêté 784.14, du mardi 08 avril 2014,  et qui fixe la liste complète des nouveaux prix de vente des médicaments, publiée dans le Bulletin Officiel et selon lequel tous les médicaments fabriqués localement au Maroc, ou importés, devront afficher un nouvel étiquetage indiquant la mention « PPV » : Prix Public de Vente. Et ce au plus tard à la date du 8 juin prochain (étiquetage anciennement nommé « PPM » : Prix Public Maroc), on aimerait savoir, si le prix de la fameuse potion magique de Sidi Bennour, si prisée par une large couche de « citoyens » marocains, fait aussi partie de cette liste et des fameux PPV, PPM dont nous parler le ministre de la santé.