Jugés charmants et pittoresques par les habitants d’El Jadida, les vieux palmiers de plus de 100 ans bien enracinés tout au long de l’avenue Mohammed VI sont à la merci de la menace de certains « civilisés », qui envisagent de les faire disparaitre. Ces « civilisés » considèrent que ces phœnix doivent être massacrés par n’importe quel moyen pour des raisons louches.
Les citoyens rencontrés le jour de ce drame sont plutôt unanimes sur la question; certains sont furieux contre ces « civilisés » de vouloir leur enlever ces «petites merveilles», alors que d’autres jugent qu’il y a bel et bien un danger contre le patrimoine d’El Jadida et que les responsables ne réagissent pas. Et ils ont été nombreux à faire des appels pour se plaindre et demander des réponses.
«On ne sait rien!, a lâché un Jdidi, qui vit juste en face. S’ils ont des raisons à vouloir nous priver de nos repères, c’est inadmissible, on les aime nos palmiers qui sont centenaires et se fondent dans le décor et ajoutent un énorme charme à toute la ville. Ça me fait de la peine, c’est sûr, je les vois depuis plus de 50 ans».
Oui ! Tous ceux qui habitent en ville le savent à part ces soi-disant « civilisés »: les places et les rues bordées d’arbres contribuent au bien-être, à la détente, à la convivialité, mais aussi et surtout, ces « fabriques d’oxygène » jouent un rôle important dans la qualité de l’air que nous respirons. Ils contribuent à donner de la vie aux quartiers, bien plus qu’on ne l’imagine… Dénuée de ses parures, les avenues paraissent laides et désertes… Voilà qui donne à réfléchir…
Qu’adviendrait-il de ces phœnix, washingtonia, araucarias et autres arbres, si ces nouveaux prédateurs s’entêtaient dans leurs projets sataniques? C’est une attitude irresponsable et scandaleuse ! Car ces arbres font partie du patrimoine de notre ville !
Et parmi les plus exposés et menacés par ces nouveaux prédateurs, une espèce rare de palmiers, baptisée: Phoenix Canariensis, dont le prix peut atteindre 30.000 DH l’unité! Ces palmiers, plantés du temps du Protectorat (vers 1912), sont aujourd’hui menacé devant le mutisme total des responsables.
Selon des spécialistes en botanique, un arbre (et surtout un palmier) ne peut être transplanté directement après son abattage. Tout d’abord, il faut prévoir le plus de motte possible. Ensuite, il faudra mettre l’arbre en jauge dans une pépinière avant de le transplanter dans son nouvel environnement. Il faut en plus observer certaines conditions: même nature du sol, bonne exposition au soleil, aération… En cas de non-respect du mode opératoire, ces palmiers, très sensibles, meurent quelques mois après leur transplantation. Pis encore quand certains essayent par tous les moyens de les massacrer en les exposant au feu volontairement.
Ce qui est bien dommage, vu qu’il s’agit de l’une des rares espèces de palmiers qui s’adaptent au climat des régions du littoral et qui ne nécessitent pratiquement aucun entretien. L’espérance de vie de cette espèce varie entre 150 et 200 ans!
Le palmier des Canaries (Phoenix canariensis) est l’une des variétés les plus répandues sur le pourtour méditerranéen. Son tronc est unique et élancé, il peut mesurer jusqu’à 60 cm de diamètre, pour une hauteur dépassant les 20 m. Pis encore: certains arbres sont sévèrement élagués ou purement et simplement déracinés pour laisser place à des panneaux publicitaires qui poussent comme des champignons dans les principales artères de la ville. Peut-on se permettre un tel massacre environnemental en 2016, dans une ville qui manque cruellement d’espaces verts? Le Maroc, qui accueille cette année la COP22, devra donner l’exemple en matière de préservation de l’environnement et des espaces verts.
D’autres arbres géants centenaires, qui ornaient la place El Hansali, boulevard Mohammed Errafi et le Plateau, ont été sciés sans aucune explication convaincante, sauf celle de la bêtise humaine et du crime contre la nature. Le mal est fait et bien fait à ces zones ressemblant depuis à une personne dévêtue
On ne peut défigurer ainsi sans mal les apparences d’une ville ou d’un quartier auquel nous nous sommes habitués depuis longtemps et dans lequel nous vivons. Certains habitants déclarent ne plus reconnaitre “chez eux” et perdent toutes références repères qui les ont vus grandir.
Monsieur les responsables ! Protégez nos arbres SVP et appliquer les dispositions des Dahirs Royaux (1929, 1945, 1963, 1969 et 1995 et surtout le Dahir n° 1-07-42 du 28 rabii I 1428 (17 avril 2007) portant sur la protection de du palmier “phœnix”. Car ces nouveaux soi-disant « civilisés » méritent un châtiment exemplaire et s’ils s’estiment protégés dans ce bas monde, Dieu leur payera cette trahison.
Messieurs, mesdames, nouveaux (nouvelles) prédateurs (prédatrices) si vous méconnaissez les avantages de l’arbre, et vous le comparez à « une saloperie », c’est que vous êtes des ignares dont l’esprit est stérile et désertique. Et s’il n’ya pas moyen de vous faire comprendre et de répéter que l’arbre est la vie, pourquoi la lui ôter sans motif, alors que vous vous accrochez à celle-ci ? Aimez la nature et protégez-la, apprenez à penser positivement et faites que l’arbre soit votre ami, car il a beaucoup de vertus que vous ignorez certainement, si vous en connaissiez, vous changeriez d’avis, il est surtout source d’oxygène et tellement vital pour tout être vivant. Pourquoi enlaidir la ville et raser ou massacrer tout ce qui est beau ? Apprenez à planter et à bâtir au lieu de déraciner et de détruire.