À cœur ouvert avec Youssef Aguerdoum
«Je suis un guerrier»
Né à Casablanca le 12 mars 1990, Youssef Aguerdoum Idrissi, le solide arrière du Difaâ d’El Jadida où il joue depuis le début de 2014, nous parle de son parcours de footballeur. Le successeur d’Ahmed Chagou revient également sur l’élimination de son club en demi-finale de la Coupe du Trône, ainsi que sur ses débuts en sélection des locaux. Entretien avec le défenseur axial du club jdidi :
« -Parlez-nous d’abord de vos débuts, votre formation et votre parcours.
-Youssef Aguerdoum: J’ai commencé dans les quartiers. Quand j’étais enfant, je n’arrêtais pas de taper dans le ballon rond. Je jouais partout où je pouvais avec des copains : dans la rue, à l’école. On m’a dit que j’avais beaucoup de qualités et que je devais suivre une bonne formation sous la conduite d’un bon éducateur.
C’est ce que j’ai fait ! D’abord à Sidi Moumen, où j’ai fait mes débuts. Ensuite, je suis arrivé au club amateur de Had Soualem, avant de rejoindre le Rachad Bernoussi. C’est là où sont venus me chercher les recruteurs du Difaâ.
-Quels paramètres ont motivé votre choix pour le DHJ ?
-Youssef Aguerdoum: Le discours du coach Abdelhak Benchikha a beaucoup joué : il m’a fait comprendre que je pouvais être utile au groupe. Par ailleurs, pour moi, le DHJ était la meilleure opportunité de me faire connaître en évoluant aux côtés des joueurs de renom tels que Saâssaâ, Hadraf, Gadoum et El Ghrib. C’était réellement un vrai challenge pour moi. Les dirigeants du club m’ont aussi encouragé et m’ont procuré toutes les conditions nécessaires. Je ne voulais pas les décevoir et donc j’ai tout fait pour leur montrer les qualités que j’ai acquises dans mon ancien club, le Rachad Bernoussi.
-Vous vous sentez bien au DHJ ?
-Youssef Aguerdoum: Évidemment ! Tout se passe bien avec mon équipe et mes coéquipiers. J’espère qu’on pourra décrocher le titre du championnat avec notre nouveau coach. Nous avions une grande chance de travailler avec un entraineur de la trempe de Hassan Shehata, mais il a malheureusement quitté le DHJ. Il me faisait beaucoup confiance et j’essayais de lui témoigner ma reconnaissance sur le terrain. Malgré son départ, je me sens toujours bien au DHJ et je ne regrette absolument pas mon choix.
-Chagou a été transféré cet été au RCA. Est-ce que c’est un joueur dont vous vous inspirez ?
-Youssef Aguerdoum: Il a vraiment fait une bonne saison 2013-2014 avec le DHJ, C’était un plaisir de le voir jouer. J’apprécie son talent, mais je pense qu’on est différent. J’ai mon style et il a le sien…
-Évoluer cette saison aux côtés des expérimentés Hissa et Saâssaâ est donc une chance pour vous ?
-Youssef Aguerdoum: Absolument, c’est intéressant de jouer avec eux en défense. Ils possèdent une grande expérience. J’ai vraiment de la chance de jouer à leurs côtés ; ce qui me permet de progresser plus vite. Hissa, Saâssaâ, Kadi et El Gharib, ce sont de grands modèles pour moi.
-Le Difaâ a été éliminé de la demi-finale de la Coupe du Trône face au FUS. Quel effet cela vous a-t-il fait ?
-Youssef Aguerdoum: J’en garde un goût très amer, car on a été éjectés sans même avoir été battus (2-2, 1-1). C’était dur mentalement, mais cela fait partie du football.
-Vous rêvez sans aucun doute de jouer à l’étranger…
-Youssef Aguerdoum: Bien sûr ! C’est la suprême consécration que tout joueur rêve d’atteindre pour assurer plus tard son avenir.
-Qu’en est-il de votre convocation en sélection des locaux ?
-Youssef Aguerdoum: J’ai été appelé pour évoluer en équipe nationale des joueurs locaux par le sélectionneur M’hamed Fakhir, un appel que j’ai accueilli avec un énorme plaisir. C’était un rêve de gamin qui se réalisait. Je peux dire que c’est une grosse fierté de porter le maillot de la sélection ! Je remercie le sélectionneur pour la confiance placée en moi. Je savoure cette sélection. Je suis content de faire partie de ce groupe.
-Vous êtes défenseur et c’est un secteur où la concurrence est rude en équipe nationale…
-Youssef Aguerdoum: La concurrence ne m’a jamais fait peur. Sur le terrain, je suis un guerrier, je ne me laisse pas faire. Car aussi bien Benchikha que Shehata m’ont inculqué les prémices de la rigueur que j’ai aujourd’hui. Ces deux entraîneurs, ainsi que M’hammed Fakhir, m’ont fait prendre conscience de cette vérité.
-On sent que le mot rigueur vous a marqué, n’est-ce pas ?
-Youssef Aguerdoum: Oui c’est sûr. La rigueur est très importante. Si vous n’êtes pas rigoureux, à un moment donné, cela vous coutera cher. C’est aussi une forme et une marque de respect envers le groupe avec lequel on joue. Car c’est essentiel de mouiller son maillot. ».
N.B: Photos Abdelkébir Moutataouai