Ainsi va la vie des grands hommes. Des hommes bons. Il paraît que les hommes bons ont la vie courte. Tellement courte qu’on ne les voit pas venir. Telle une étoile filante, ils ne s’annoncent jamais en venant. Ils jaillissent, c’est tout. Puis ils filent à l’anglaise. Sur les petits pieds. Comme ça. Spontanément. Mais laissent derrière, sur leur passage- et là est toute leur vertu- une lumière que l’on ne peut voiler ni par l’oubli et le mensonge ou encore moins par la bêtise. Cherchez tous les moyens pour ce faire, croyez-nous, vous n’en trouverez guère. Ils sont ainsi faits les hommes grands et bons. Presque gênés d’être plus intelligents, plus intrépides et donc supérieurs aux autres. D’où leur humilité. Les hommes bons et grands, comme l’a été au bout des très courtes berges, Si Lyazid et Hadj Samame, n’ont au fait que graver leurs noms en or dans l’histoire. C’était sans compter sur eux. Car ils avaient un idéal pour lequel ils luttaient. Ils combattaient. Ils accusaient des coups. Rugissaient mais ne pliaient jamais. C’était cela leur truc. Jamais ils ne courbaient l’échine. Autant crever.

 

Le père spirituel du DHJ, Si Lyazid Chergui

Lyazid est un homme qui a marqué de son empreinte le football jdidi en particulier et le sport doukkali car il était un dirigeant qui a donné et qui avait le sen de la bonne gestion d’un club que beaucoup de ses confrères lui ont envié et ce, depuis le début de son parcours quand il a redonné vie au DHJ qui avait été ” englouti” par l’ASPDH. Là où il est passé, DHJ, FRMF, GNF, il a eu cette passion et savait respirer le football, ce qui a fait de lui une personne incontournable qu’on ne peut pas ne pas citer. Son mérite c’est qu’il avait ses propres idées sur le rapport entre le club et ses fans, pour lesquelles il est toujours resté fidèle. Il n’a jamais changé et il a toujours défendu ses idées. C’était un homme d’une énergie extraordinaire. Il ne cessait de travailler et de se sacrifier pour la gloire du DHJ. Il était un meneur d’homme, un vrai leader et ne se lassait pas de la confrontation. Il avait le sens du combat. Il était connu pour sa position de défenseur des idées qui lui paraissaient justes.

Si Lyazid Chergui, tu es parti une fois pour toute cédant la place aux médiocres et aux opportunistes que tu dérangeais par ton franc-parler et par ton grand cœur. Repose-toi en paix loin des chuchotements des hypocrites et du bruit des retournements de veste. Tu as la chance de laisser derrière toi des femmes et des hommes qui se sont imprégnés de tes idées pour maintenir vivace la flamme que tu as allumée un jour en donnant naissance au Difâa.

Pour le reste, oublie ces tartuffes, jaloux de ton courage, qui te tapaient sur le dos chez un ex responsable et que tu avais cité dans ta démission. Car tu sens l’honnêteté, le courage et la bravoure. Sache que tu es ce grand homme qui restera fortement présent dans nos cœurs, nos esprits et au sein même du DHJ.

Il est dit que les grands naissent, vivent et meurent un jour. Il est dit qu’ils s’en vont toujours, mais il est vrai qu’ils restent quelque part présents et éternels. Et c’est le cas du père spirituel du DHJ, Si Lyazid Chergui.

 

Samame, le joueur le plus classe

Pour beaucoup le meilleur joueur d’une équipe s’apparente au joueur le plus spectaculaire. Ainsi, pour de nombreuses personnes, le meilleur joueur du monde ne peut être que celui qui marque beaucoup de buts. Il ne peut être que ce joueur, uni par sa propension à faire du beau jeu et à marquer des buts, mais le meilleur joueur c’est celui qui sait être la clé de voûte de son équipe tel feu Hadj Mohammed Samame. Et oui rien de spectaculaire, rien qui ne vous fasse rêver, nous vous imaginons déjà en train de ricaner, vous qui peut- être ne connaissez même pas ce joueur. Mais les faits sont là, feu Hadj Mohammed Samame était le meneur de jeu du DHJ et c’était lui qui décidait du sort de l’équipe. En effet, on pouvait remarquer que souvent lorsqu’il était absent ou en méforme, le DHJ se mettait à jouer un jeu très lent et dénoué d’imagination et les résultats s’en ressentaient d’emblée.

Alors vous allez nous dire que c’était tel ou tel attaquant qui a été le grand artisan des victoires doukkalies à cette époque, mais la différence entre Samame et ses coéquipiers attaquants se faisait de par leur écart de régularité. Samame était le joueur le plus régulier du Difâa, il était quasiment élu Homme du match à chaque rencontre.

Pourquoi Samame? Tout simplement pour son influence sur le jeu de son équipe. Samame était l`une des pièces maîtresses du dispositif défensif des Doukkalis. Samame était un joueur extrêmement engagé et physique, ayant souvent une bonne lecture de jeu et participant souvent au jeu offensif (corners et autres balles arrêtées). Excellent en jeu de tête, Samame jouait aussi bien la zone qu’en marquage sur l’homme. Habile et intelligent, passeur incomparable et défenseur aimant l’attaque, il savait multiplier les ruses pour dérouter ses rivaux. Créatif et perfectionniste, il avait apporté une dimension nouvelle au rôle de défenseur; il lui arrivait souvent d’éliminer deux joueurs d’une seule passe. Sa finesse au jeu, sa vision périphérique de la surface et son talent pour relayer avec précision le ballon à ses coéquipiers ont fait de lui le pilier du DHJ avec un style unique.

C’était le véritable maître à jouer. Il récupérait le ballon dans sa partie de terrain et cherchait immédiatement à propulser son équipe en attaque, toute action passait forcément par ses pieds. Son jeu de passe et sa vision du jeu faisaient sa force. En effet que dire de son jeu de passe hors du commun, si ce n’était que chacune de ses passes frôle la perfection. De plus c’était un joueur qui ne perdait jamais un ballon au cours d’une partie (sauf rares exceptions), ses passes arrivant toujours dans les pieds de ses coéquipiers. Samame était ainsi devenu au fil des années le meilleur passeur du DHJ.

Mais Samame ce n’était pas qu’un passeur, c’était aussi l’un des meilleurs tireurs de coup franc et ses victimes se comptaient par dizaines. La plupart des gardiens de cette époque ne pouvaient que regarder la balle rentrer dans leur lucarne. Cette maîtrise de la trajectoire du ballon résidait indubitablement dans sa technicité très au dessus de la moyenne. En effet il était rare de pouvoir observer un joueur avec un tel touché de balle, le ballon semblait coller à ses pieds lorsqu’il en avait la possession, les adversaires devant s’employer à plusieurs pour tenter de lui subtiliser la sphère et les attaquants avaient du mal à lui imposer leur jeu.

Samame a été un joueur talentueux qui a beaucoup donné et apporté au football, tant dans son club qu’au niveau de la Sélection (1957/1961). Joueur performant et courtois, il était également un homme discret et exemplaire. Sur le terrain et hors de celui-ci, il avait donc de la classe morale, qualité que nous voulons souligner en or. Exemple pour la jeunesse de notre région. Samame devra devenir une référence pour les jeunes du centre de formation du DHJ. N’est-ce pas Si Khlifa, toi qui le connaît mieux que n’importe qui? Samame était un gentleman qui était toujours respecté par ses adversaires et les arbitres. Samame était également l’homme, qui sa vie durant, a gardé le geste discret, avec ce quelque chose qui fait de l’humilité la plus belle des vertus.

Samame c’était également l’assurance pour son entraineur que son équipe pourrait compter sur lui lors des grands rendez-vous.

Enfin on peut ajouter une autre corde à son arc, celle de récupérateur. Samame s’était trouvé au fil du temps des qualités de combattant et de défenseur. Ainsi on pouvait admirer lors des matchs du DHJ, les tacles et les interceptions de ce joueur au talent sans limites.

En conclusion, Samame était un joueur adroit, très entreprenant et savait jouer intelligemment. En plus de sa technique, Samame se servait de sa force de récupération et de son sens aigu pour déséquilibrer les attaquants adverses. Le secret de la réussite de Samame était son sérieux et son assiduité aux entraînements. Il était parmi les premiers sur le terrain et le dernier habillé, et devenait de ce fait un échiquier important dans la composante du Difâa.

Sobre, efficace, propre, Samame ressemblait finalement au joueur le plus complet. Il était calme, posé et maître de ses nerfs. Toutes les qualités qui faisaient de lui un joueur de classe. Et il possédait une arme qu’il utilisait très bien : le tacle glissé. Ses interventions étaient toujours propres et sans ambiguïté. Et si le DHJ avançait si bien, il devait beaucoup à Samame. Car dans une équipe qui gagne grâce à une grande solidité, les stars ne sont pas en attaque mais à des postes moins médiatiques.

Le fait qu’il ait été le meneur de jeu de l’équipe doukkalie, n’a incontestablement rien d’anodin, et de nombreuses anciens jdidis pensent, même à notre époque, qu’il était le principal artisan des victoires du DHJ. Samame avait, de ce fait, tout à part peut-être le charisme qui est propre aux joueurs spectaculaires qui aiment s’exhiber. En effet, Samame n’était pas du genre à se mettre en avant. Très calme, patient et n’hésitant pas à prendre de bons risques, Samame a toujours su rester humble et n’a jamais chercher à tirer la couverture vers lui.Alors comment ne pas rendre hommage à ce joueur exemplaire qui a marqué l’histoire du football doukkali?! Le beau Samame était donc le symbole du DHJ, le joueur le plus classe!!

 

 

Que vos âmes, mes chers amis Si Lyazid et Si Samame, reposent en paix ! Que Dieu vous  accueille en son paradis ! Les vrais Jdidis vous disent : « Nous vous portons à jamais dans nos cœurs ».