De grâce, arrêtez vos processus de démystification!
N’insultez plus l’Histoire de notre Ville, ne démystifiez plus son passé ni celui de tous ces Hommes qui avaient combattu dignement et sur tous les fronts pour que cette ville d’El Jadida tant chère à notre cœur, puisse garder son âme tranquille et ses souvenirs immaculés.
Nous espérons que c’est simplement sous le coup de l’ignorance ou de l’improvisation hâtive que ces derniers temps, certaines associations se sont spécialisées dans l’événementiel des anniversaires, sans trop se gêner sur la certitude des temps de naissance.
En cantonnant la création du Difaâ Hassani au petit coin de l’année 1956, c’est tuer une deuxième fois tant de jeunes du quartier «Sfa» et autres que l’administration du protectorat qualifiait de rebelles pour ne pas dire résistants en leur menant la vie dure tout bonnement parce qu’ils essayaient de créer une équipe proprement Marocaine du nom de Difaâ (Un mot à connotation de résistance), dont les jeunes d’autrefois ne s’en cachaient nullement, aidés en cela par quelques Français libéraux.
Ces historiens de la dernière heure sauront-il jamais que la cellule souche est d’une importance capitale puisqu’elle est en mesure de donner corps à l’organisme tout entier. Et cette cellule tant recherchée qui porte ici le nom de Difaâ existait bel et bien dans cette ville de Mazagan sous protectorat. Ignorer cet état embryonnaire dont les premiers battements ont fusé leurs impulsions à l’aube de l’année 1950, serait un crime de mémoire envers tous ces anciens qui voyaient dans le Foot bal de cette époque un échappatoire vers la liberté et surtout un ingénieux moyens pour la mobilisation et la solidarité des citoyens.
Repose en paix Si Larbi Bacle, repose en paix Si Mohammed Moundib… Reposez tous en paix, vous qui avez supporté dignement la puanteur des geôles et les sarcasmes des matons lorsque les rafles des policiers vous avaient traqués ce beau jour où le nom du Difaâ, dessiné au charbon sur toute l’étendue des murets qui clôturaient le parc Spinney, avait crée une panique bleue chez les occupants. Reposez tous en paix. Même si la mémoire des hommes est courte et souvent ingrate, l’Histoire, elle, reste immortelle et se rebelle toujours contre n’importe quel acte d’étouffement, qu’il soit délibéré ou commis par inadvertance.
Historique du club DHJ
Pendant la période du protectorat et jusqu’à l’indépendance du Maroc, le sport en général et le football en particulier faisait partie des activités réservées en priorité aux européens essentiellement Français et Espagnols ! Il leur revenait de créer, gérer et diriger les clubs. Les ligues et en général toute association .Néanmoins pour renforcer leurs effectifs, ils étaient obligés de faire appel à quelques « indigènes » dont les qualités et les performances se sont avérées exceptionnelles. À Mazagan, puisque c’était le nom d’El Jadida, le Sporting, Club Mazagan (S.C.M), section Football, qui a toujours fait partie de l’élite, avait les caractéristiques suivantes :
-Couleurs : maillot bleu, short blanc, et bas rouge
-Président :Yvars (policier de sinistre mémoire), entraîneur et homme à tout faire
-Stade : le terrain de l’actuel lycée Ibn Khaldoun jusqu’au début des années 50 puis le stade Archambault, l’actuel stade El Abdi
-Effectif : les familles Rizzo, Jacquety, Chatillon fournissaient l’essentiel des -Joueurs Européens. Les Marocains étaient recrutés parmi les pratiquants de la plage Gharbaoui, Mahjoub (père de Yakdani), Chriqui, Bouâlam, Belhaj, Kadmiri, Berto, Haj Kamel, Nino Levy et plus tard Samame, Si Khlifa, Haj Salah, Zoufri, Lâabdi …..
Les compétitions étaient organisées par la ligue du Maroc qui dépendait directement de la Fédération Française de Football (F.F.F).
Le championnat se jouait en 2 divisions – Honneur et Pré-honneur. Les clubs participaient également à la coupe d’Afrique du Nord.
Vers la fin des années 40, et plus précisément en 1946, une poignée de jeunes marocains issus de toutes les classes sociales, d’un niveau intellectuel très appréciable pour l’époque, parfaitement bilingues et dont le patriotisme n’avait d’égal que leur confiance dans l’avenir du pays, ont décidé d’organiser un championnat local ouvert à toutes les équipes de la ville qui pratiquaient alors le Football, les vendredis entre le Casino et l’enceinte du port (plage).
Les équipes organisées par quartiers : Sfa, Derb Ghalef, Kalâa, Derb Touil, Sidi Daoui… avaient pour objectif de remporter le championnat local.
Le Rachad qui en 1950 changea de nom pour devenir le Difâa, Le Hilal, le Nejm, le Hayat, le Youssoufia …C’était l’époque où l’on guettait la marée basse pour tracer les terrains afin de jouer pieds nus, un Football très spectaculaire qu’une partie du public suivait à partir du fameux pont du Casino.
Au début de l’année scolaire et sportive 1952 -1953, les responsables du Difaâ : Benchaâ, Belârbi, Dahchi, Boumelha, impressionnés par l’exemple et les résultats du WAC, seul club à 100 /100 marocain à l’exception d’un certain Gomez, et fort du soutien de la population ont décidé de franchir le Rubicon en entamant les démarches pour engager leur équipe dans le championnat de la ligue du Maroc.
Le club adopta le nom du Difaâ Club Africain (D.C.A), le vert et blanc ont été choisis comme couleur, et des démarches pour l’acquisition d’un terrain d’entraînement étaient très avancées du côté de Sidi moussa. Car la municipalité de l’époque avait réservé le stade Archambault pour la seule équipe du S.C.M. L’effectif était composé de Hansali, Mahjoub, Moulay saïd,Tijani, Boumelha, Benchaâ, Belâzri Omar, Chtaïni, Mehdi abdallah Gharbi abderrahim, ainsi que des jeunes dont un certain Abdelkbir Khatibi avec les Chiadmi, Harkati, Bencherki …
Afin d’empêcher la création de cette association considérée à juste titre comme un symbole de l’émancipation de la jeunesse marocaine et sous la pression des autorités coloniales ( le chef de région, le contrôleur civil et l’intraitable Yvars), des conditions inacceptables ont été posées par la ligue du Maroc :Le président doit être Européen- Au moins 6 joueurs doivent être de « souche » Européenne- Le changement de la couleur du club- Élimination du mot :club Africain du nom de l’association Difaâ Club Africain (D.C.A).
Devant ces conditions draconiennes, les responsables du Difaâ, parmi les quels Hassan Benchaâ, Belârbi et Moundib Mohamed étaient très actifs, prirent contact avec la F.F.F qui après étude du dossier ordonna à la ligue du Maroc d’accepter l’engagement du Difaâ en championnat pré-honneur pour la saison sportive 1953-1954 selon le modus vivendi suivant :
La présidence a été confiée à Monsieur Frappart, un français libéral (comme on les appelait à l’époque : anticolonial) et qui était instituteur à l’école des fils des notables (l’actuel Collège Lalla Meryem)- Les joueurs pouvaient être à 100/100 marocains- Le vert et blanc a été maintenu comme couleur de l’équipe-Le DCA devenait : le Difaâ Club Athletic au lieu d’Africain.
Ayant donc réussi son examen le Difaâ ou DCA commença la préparation de la saison sportive et plusieurs joueurs du Sporting ont commencé à rallier le Difaâ entre autres le gardien de but Mahjoub et l’avant centre Chtaïni …Cela ne va pas durer longtemps.
Le 20 Août 1953 la résidence en la personne du Général Guillaume perpétra son fameux forfait …Plus personne ne pensait au football, le seul objectifs des Marocains était :
Le retour du Sultan Sidi Mohamed Ben Youssef sur le trône de ses Glorieux Ancêtres.Comme corollaire, la fin du régime du protectorat et l’entière indépendance du Maroc.
Le Difaâ s’est mis en « sommeil » et en 1955, les Marocains unanimes ont fêté chacun à sa façon le retour de Sidi Mohamed Ben Youssef …Le Difaâ organisa des journées mémorables au quartier Sfaa chez un certain Driss Âdmoune. Le 16/17/18 novembre 1955, à la fin des festivités, il a été décidé de réactiver le D.C.A. Parallèlement à ces événements d’autres Jdidis ont crée le Hassania qui commençait à récupérer les joueurs du Sporting.
Les dirigeants du Difaâ et du Hassania, qui ont eu toujours des relations très fraternelles, ont décidé de fusionner le Hassania avec le Difaâ pour créer le Difaâ Hassani Athletic Club, et ce en décembre 1955. L’assemblée générale officielle de cette fusion a été tenue le 6 juin 1956. Cette équipe a été engagée dans la ligue libre nouvellement créée et qui s’apprêtait à prendre la place de la ligue du Maroc pour devenir en 1956 après l’indépendance la Fédération Royale Marocaine de Football (F.R.M.F).
La nouvelle équipe adopta comme première couleur, le vert et blanc couleur du Difaâ, et comme deuxième couleur, le rouge et noir couleur du Hassania.
La présidence du club a été confiée fût au Feu Monsieur Driss ADMOUN, ex-employé de l’Office Chérifien des Phosphates (OCP), le secrétaire général à Moundib Mohamed, le trésorier était Haj Zaki, les autres membres étaient : Znibi, Dahchi, Tarik mustapha, Si Rahal. Le siège social : 17 Rue du Docteur Jacques à El Jadida.
Le statut type a été fourni par le service de la délégation de la jeunesse et sports dirigé à l’époque par un certain Mallet lequel avait insisté sur le caractère du club Omnisport. Donc, dès sa création sous le nom Difaâ Hassani Athletic Club, et non D.H.J le club est Omnisport !!
Le DHAC a participé au premier championnat national de la 1ère division après l’indépendance, et ce après des matchs éliminatoires joués contre l’USM (1er tour : 6-1), le Barid de Casablanca (2ème tour : 1-0), le RCOZ d’Oued Zem (3ème tour : 1-1; 1-1 et 3-0) et l’ASDM de Meknès (4ème tour : 2-1).
La gestion du club est régie par le statut des associations sportives promulgué par le décret n°2.95.433 en date du 21 juin 1995 et publié au bulletin officiel n°4317 en date du 26 juin 1995, et par un règlement intérieur élaboré par comité. Ces textes définissent, entre autres, le rôle de l’association, les attributions des membres du comité ainsi que les modalités.
En 960, le club quitte l’élite. Il devient au temps du sadique Oufkir un club de police sous le nom ASPDH. Mais, grâce aux grands efforts de feu Lyazid Chergui, président charismatique du club, le DHAC retrouve ses racines en 1963 et change de nom pour devenir Difaâ Hassani Jadidi (DHJ) qui retrouve la cour des grands en 1966, au terme d’un match de barrage mémorable disputé au stade Philip de Casablanca face au Youssoufia de Rabat. Et c’est grâce à Si Lyazid que le DHJ a connu son âge d’or (1963-11974).
De grâce, ne démystifiez ni le passé glorieux du DHJ ni les sacrifices de ses grands ténors tels que Si Larbi Bacle, Si Mohammed Moundib, Si Mustapha Bencherki, Si Lyazid Chergui, Si Abderrahmane Benslimane, Si Driss Chakiri, Si Abderrahmane Kamel, Chtaïni(Akil), Bouâlam, Samame, Gharbaoui, El Âbdi, Si Khlifa, le talentueux et le génie du football marocain Maâroufi, Chicha, Ouazir, Chkaïk, Chrif, Didi, Orotz et autres. Ces sommités ont écrit la vraie épopée du DHJ, non celle que certains vaniteux arrivistes et magouilleurs veulent imposée. BASTA !!